Communiqué
Global

Plus de 110 000 personnes déplacées au Mozambique en raison de la montée de la violence et des besoins croissants

Le site de déplacement de Megaruma accueille certains des déplacés. Photo : OIM 2024/María Toro 

Genève/Maputo, 8 mars – Plus de 110 000 personnes ont été déplacées depuis la fin de l'année dernière (22 décembre) en raison de la résurgence des attaques menées par des groupes armés non-étatiques dans une escalade de la violence dans la province de Cabo Delgado. Ce chiffre alarmant représente la deuxième plus grande vague de déplacement dans la province de Cabo Delgado depuis le début du conflit en 2017, mettant en évidence l'aggravation de la crise humanitaire dans la région.  

La violence connaît une augmentation effroyable, les communautés touchées faisant les frais de ces attaques incessantes. « Nous avons quitté notre village d'Ocua, dans le Chiure, en pleine nuit, effrayés par les attaques perpétrées à proximité. Nous n'avons rien emporté, juste les vêtements que nous portions. Je ne suis pas la seule, nous sommes neuf dans ma famille, y compris des tous petits. Nous sommes tous dans le même bateau, nous essayons de rester en sécurité et de nous soutenir les uns les autres », explique Carlota, une femme déplacée.  

Face à cette situation d'urgence humanitaire, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) joue un rôle de premier plan en apportant une aide essentielle à plus de 22 000 personnes récemment déplacées. L'approche multiforme de l'Organisation comprend la gestion des sites de déplacement, la fourniture d'abris, de soins de santé physique et mentale, et la coordination d'une réponse pluridimensionnelle pour répondre à l'escalade des besoins. Malgré ces efforts, l'ampleur de la crise continue de dépasser les ressources disponibles, mettant en évidence des lacunes qu'il est urgent de combler.  

« Face à cette crise déchirante, l'Organisation internationale pour les migrations est résolue à apporter son soutien aux personnes touchées », explique le Dr Laura Tomm-Bonde, chef de mission de l'OIM au Mozambique. « Les difficultés auxquelles nous sommes confrontés pour répondre aux besoins des personnes déplacées sont considérables. Nos ressources, notamment les articles essentiels, diminuent rapidement, menaçant des milliers de personnes déjà en situation de vulnérabilité, notamment les femmes, les enfants et les personnes âgées ».  

L'escalade de la crise met à rude épreuve les équipes mobiles et les cliniques de l'OIM, qui jouent un rôle essentiel dans la fourniture d'un soutien sanitaire, alimentaire et psychosocial dans les districts touchés. La demande croissante de services de santé mentale et les efforts accrus de protection contre la violence fondée sur le genre, l'exploitation et les abus sexuels rendent encore plus urgente la nécessité de renforcer les capacités d’assistance.  

Malgré les efforts considérables déployés sur le terrain pour accueillir les nouveaux arrivants et assurer la coordination des efforts de réponse, un déficit de financement important met en péril la poursuite des services essentiels. La part de l'OIM du Plan de réponse humanitaire 2024 n’étant financé qu’à hauteur de 15 % sur les 43 millions de dollars requis, le risque imminent de besoins non satisfaits pourrait aggraver une situation déjà critique. 

Dans le cadre du Programme de réponse conjointe en partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), des articles ménagers d'urgence comprenant des bâches, des couvertures, des moustiquaires, des ustensiles de cuisine et des tapis de couchage ont été distribués à 1 255 familles. Des kits alimentaires et hygiéniques ont également été distribués, bien que la demande dépasse de loin les ressources disponibles, mettant en évidence l'escalade des besoins dans cette crise.  

« Les besoins immédiats et futurs des populations déplacées au Mozambique exigent notre attention et notre action collectives », déclare le Dr Tomm-Bonde. « Au-delà de l'aide immédiate, nous nous engageons à nous attaquer aux causes profondes de la crise et à promouvoir une paix et un développement durables en combinant les interventions d'aide humanitaire avec des initiatives de développement et de consolidation de la paix ».  

Alors que le Mozambique continue de faire face à cette urgence humanitaire impressionnante, l'OIM appelle à une action rapide et globale de la part de la communauté internationale afin d'atténuer les souffrances des déplacés et d'œuvrer à des solutions durables aux violences qui sévissent dans la région depuis 2017.  

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Pour plus d'informations, veuillez contacter :  

Mozambique : Amanda Nero, anero@iom.int   

Pretoria : Abibo Ngandu, angandu@iom.int   

Genève : Kennedy Okoth, kokoth@iom.int