Communiqué
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Nouveau rapport sur la migration en Afrique : le conflit entraîne des déplacements dans un contexte de chocs climatiques croissants 

Depuis 2010, le nombre de travailleurs migrants en Afrique a augmenté de 53 pour cent. Photo : OIM / Muse Mohammed

Genève/ Addis-Abeba, 26 mars – Le conflit et la violence restent les principaux moteurs du déplacement et des mouvements de population en Afrique subsaharienne en 2022, accentués par les chocs et risques climatiques croissants, selon un nouveau rapport lancé aujourd’hui par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et la Commission de l’Union africaine (CUA).  

Le rapport, qui est la deuxième édition du Rapport sur la migration en Afrique, souligne que la migration a principalement lieu au sein du continent africain, plutôt qu’au-delà de ses frontières. 

Les liens entre les moteurs de la migration en Afrique, notamment les inégalités économiques, l’instabilité politique et les impacts des changements climatiques sont également mis en avant dans le rapport. La sécheresse prolongée dans la corne de l’Afrique et les graves inondations saisonnières sur l’ensemble du continent ont visiblement entraîné des déplacements internes record en 2022, s’ajoutant aux conflits et évènements climatiques qu’ont connu de nombreux pays africains dans le même temps.  

« Le conflit, la violence et les catastrophes induites par le climat sont les principaux moteurs des déplacements en Afrique et dans le monde entier », a déclaré Amy Pope, Directrice générale de l’OIM. « Nous devons adopter des approches proactives, stratégiques et innovantes pour anticiper les mouvements de population en mettant en place des systèmes d’alerte rapide et en trouvant des solutions durables ». 

Contrairement à d’autres régions du monde, de nouveaux conflits ont fait croître les déplacements en Afrique subsaharienne, où neuf millions de personnes ont été déplacées en 2022, tandis que les chocs climatiques ont provoqué 7,4 millions de déplacements.  

Depuis 2010, le nombre de travailleurs migrants en Afrique a augmenté de 53 pour cent. Les migrants en provenance d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale, australe et d’Afrique de l’Est résident principalement dans les pays africains voisins, mettant en évidence l’importance de la migration de retour au sein de l’Afrique, en particulier dans les pays qui partagent des frontières terrestres.  

Bien que les sources de données migratoires sur le continent ne soient pas systématiques, le rapport fait observer que des progrès considérables ont été faits ces dernières années pour renforcer la disponibilité et la qualité des données sur la migration et la mobilité humaine. Face aux nouvelles complexités et crises, le rapport recommande en outre de s’appuyer sur les données existantes, en renforçant notamment la coordination entre les parties prenantes aux niveaux national, régional et continental, afin d’éclairer les actions d’anticipation et les prévisions.  

Le rapport souligne également la nécessité pour les gouvernements de s’engager à préserver le bien-être des migrants et de coordonner les politiques relatives à la migration dans toute l’Afrique. Nombre de ces politiques relèvent du « Cadre révisé de politique migratoire pour l’Afrique », adopté en 2018 comme feuille de route pour guider les États membres de l’Union africaine et des communautés économiques régionales dans la gestion des migrations. 

« Nous nous réunissons aujourd’hui pour lancer la deuxième édition du Rapport sur la migration en Afrique, une initiative conjointe cruciale de l’Union africaine et de l’OIM, visant à préserver les perspectives historiques et à avoir le bon discours sur la migration africaine, tout en éclairant les cadres politiques pour soutenir la migration et la mobilité humaine sur le continent », a déclaré S.E. l’Ambassadeur Minata Samate Cessouma, Commissaire de la CUA pour la santé, les affaires humanitaires et le développement social.  

Tout en reconnaissant le potentiel des initiatives de coopération régionale en Afrique, à l’instar de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le rapport souligne également la nature complexe de la mobilité humaine sur le continent, appelant à adopter une approche fondée sur le bien-être dans la gestion de la mobilité. 

La seconde édition du Rapport sur la migration en Afrique s’appuie sur les conclusions de la première édition intitulée « Challenging the Narrative », publié en 2020, qui ont révélé que contrairement aux idées reçues, la migration interne sur le continent dépasse la migration externe.  

Les deux rapports continuent de souligner le rôle des politiques gouvernementales bien conçues dans la gestion de la mobilité humaine, en particulier au vu des contraintes rencontrées lors de la pandémie de COVID-19.  

L’OIM et la CUA collaborent depuis plus de vingt ans sur les questions de migration, travaillant ensemble à l’élaboration de cadres pour aider à régir la mobilité sur le continent et aider les états membres à gérer efficacement la migration. 

Consultez le rapport dans son intégralité ici (en anglais).  

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Pour plus d’informations, veuillez contacter : 

A Addis Abeba : Eric Mazango, emazango@iom.int  

À Nairobi : Yvonne Ndege, yndege@iom.int   

A Genève : Omondi Okoth, kokoth@iom.int