Communiqué
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Nouveau rapport de l’OIM : les travailleurs migrants sont confrontés à un risque accru de décès et de blessure

Los trabajadores migrantes están sobre representados en empleos peligrosos en industrias tales como la de la construcción en comparación con las personas que no son migrantes, y hay más posibilidades de que consigan empleos en la economía informal, en donde los riesgos son aún mayores. Foto: OIM 

Berlin – Les migrants, qui occupent souvent des emplois plus dangereux, sont exposés à un risque de blessure et de décès plus élevé que les autres travailleurs et il est essentiel de disposer de davantage de données sur les circonstances des décès pour mettre en place des politiques visant à assurer leur sécurité, selon un nouveau rapport du Projet sur les migrants disparus de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). 

Le rapport intitulé « Occupational Fatalities among International Migrant Workers », rédigée par le Centre mondial d'analyse des données sur la migration (CMADM), souligne que les travailleurs migrants sont surreprésentés dans les emplois dangereux dans des secteurs tels que la construction, l'industrie manufacturière, l'exploitation minière et l'agriculture, par rapport aux non-migrants. Ils sont également plus susceptibles d'avoir des emplois dans l'économie informelle, où les risques sont encore plus grands. Le manque de données limite toute action visant à mesurer ces risques et à y remédier, indique le rapport.  

Les conditions de vie et de travail des migrants augmentent les risques d'exposition à la COVID-19, indique le rapport. Les migrants sont surreprésentés dans les emplois de première ligne, les infrastructures vitales et d’autres emplois essentiels qui ne peuvent être exercés à distance. Aux États-Unis, par exemple, 69 pour cent de tous les migrants dans la population active et 74 pour cent des travailleurs migrants sans papiers sont des travailleurs essentiels.  

« La pandémie de COVID-19 a révélé que les travailleurs migrants sont à la fois essentiels et marginalisés », a déclaré Frank Laczko, Directeur du CMADM de l'OIM. « Mais si leur travail est considéré comme vital, ils sont souvent invisibles dans les données et donc exclus de la protection au travail. »  

On estime que 164 millions de travailleurs migrants représentent près de 5 pour cent de la main-d'œuvre mondiale et jouent un rôle économique clé tant dans les pays d'origine que dans les pays d'accueil. Ils jouent un rôle essentiel dans les pays de destination, notamment dans les secteurs de la santé et de l'industrie manufacturière, et les envois de fonds des travailleurs migrants dans leur pays d'origine soutiennent l'économie de certains pays à hauteur de 40 pour cent de leur PIB.   

Si la migration de main-d'œuvre favorise le développement socioéconomique, elle peut avoir un coût personnel important. Selon l'Organisation internationale du Travail (OIT), le nombre d'accidents du travail mortels était plus élevé chez les migrants que chez les travailleurs nés dans le pays dans 73 pour cent des pays pour lesquels des données étaient disponibles. Ce constat est particulièrement alarmant compte tenu des obstacles auxquels se heurtent les migrants qui tentent de signaler des incidents.  

Chaque année, des dizaines de milliers de personnes meurent à l'étranger en travaillant, trop souvent de causes évitables. Les familles endeuillées peuvent subir des répercussions financières dévastatrices tout en ayant du mal à savoir ce qui s'est passé. Souvent, elles doivent naviguer à travers une bureaucratie complexe pour rapatrier le corps de leurs proches.   

Le rapport de l'OIM montre que l'amélioration des données sur l'incidence, les causes et les circonstances des décès de travailleurs migrants est essentielle pour des interventions efficaces en matière de politiques, et peut éclairer l'action politique des pays d'accueil et d'origine.  

« De meilleures données sont nécessaires de toute urgence pour garantir le respect des droits des migrants lorsqu'ils travaillent dans des secteurs clés », a déclaré M. Laczko. « Nous ne pouvons pas protéger de manière adéquate les personnes à risque - y compris les familles restées au pays - sans les preuves nécessaires pour des politiques efficaces. »   

Les États se sont engagés à promouvoir des conditions de travail équitables et sûres pour tous dans le cadre du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, mais les travaux visant à garantir des migrations sûres se sont jusqu'à présent largement concentrés sur les décès et les disparitions pendant la migration.  

Le rapport souligne la nécessité de disposer de meilleures données sur d'autres mesures de la sécurité des migrants, notamment sur la sécurité et la santé au travail des travailleurs migrants dans le monde.   

Consultez le rapport Occupational Fatalities among International Migrant Workers dans son intégralité ici.   

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Contact : Julia Black, chargée de projet, Centre mondial d'analyse des données sur la migration de l'OIM, Email : jblack@iom.int, Tel : +49 15903447446