Suisse - Tandis que des dizaines de milliers de migrants quittent la Grèce pour rejoindre l’Europe occidentale, l’OIM fait face à la situation grâce à ses équipes sur le terrain dans les Centres de transit à Presevo, en Serbie, et à Gevgalja, en ancienne République yougoslave de Macédoine (ARYM). Cette semaine, l’OIM a appris qu’elle recevrait 5,75 millions de livres Sterling de la part du Département britannique pour le développement international (DFID), afin de contribuer aux opérations d’aide humanitaire d’urgence de l’Organisation basée à Genève. 

Le financement permettra à l’OIM de mettre en œuvre tout un ensemble de programmes humanitaires indispensables consistant à :

• Soutenir les efforts existants des gouvernements des Balkans occidentaux pour répondre aux priorités et aux besoins les plus pressants liés à la gestion des flux migratoires ;
• Fournir une aide d’urgence et une protection en Europe, notamment en Grèce et en Italie ;
• Soutenir les migrants et les demandeurs d’asile en Afrique, en leur fournissant une aide, une protection et des conseils sur les alternatives et les risques du voyage, ainsi qu’une aide pour rentrer chez eux si besoin ; et
• Soutenir l’élaboration de systèmes visant à mieux comprendre et prévoir les tendances des déplacements, ce qui permettra d’apporter des réponses plus ciblées et éclairées. 

Depuis la mi-juin, l’équipe de l’OIM en ARYM a enregistré 94 842 arrivées de Grèce, dont plus de 40 000 en à peine un mois depuis le 22 août, date à laquelle les enregistrements au centre d’accueil de Gevgalja, à la frontière macédonienne avec la Grèce, ont été entièrement informatisés. Avant cette date, tous les enregistrements étaient effectués à la main. 

Depuis cette semaine, les bureaux d’enregistrement au centre de transit entrent les données de migrants originaires de plus de 50 pays d’Asie, d’Afrique et du Moyen-Orient, y compris une poignée d’individus venus du Myanmar et du Népal. Certains migrants affirment même avoir voyagé depuis l’Amérique latine, l’Europe et les îles caraïbes.

Les Syriens restent les plus nombreux, suivis des Afghans, des Iraquiens, des Pakistanais et des Palestiniens. Les nations africaines ayant enregistré au moins 100 entrées au camp de Gevgalja sont la République démocratique du Congo (368), le Nigéria (221), le Cameroun (169), l’Erythrée (163), l’Ethiopie (126) et le Soudan (111). D’autres migrants en plus petits nombres arrivent ce mois-ci du Kenya, de Côte-d’Ivoire, du Togo, du Ghana, de Gambie, du Sénégal, du Swaziland et du Mali. 

Baniko Sesoko, 36 ans, déclare être arrivé du Mali en quittant sa famille pour rejoindre la Turquie par avion, puis la Grèce par bateau. M. Sesoko a déclaré qu’il espérait terminer sa route en Finlande. « Nous ne venons pas en Europe pour faire plus d’argent, nous venons en espérant la paix », a-t-il confié à une équipe de l’OIM, entouré d’un groupe d’une soixantaine d’Africains se tenant près du portail du camp de Gevgalja, en attendant leur tour d’être enregistré. « Ce n’est pas facile de risquer sa vie dans cette rivière », a-t-il expliqué. « Tous ceux que vous voyez derrière nous dans cette file recherchent la paix. Ils ne vivent pas en paix. » 

Depuis l’ARYM, les personnes enregistrées montent à bord d’un train pour la Serbie, trajet pour lequel ils doivent payer 25 euros. Après un voyage de 4 à 5 heures, ils sont débarqués à la frontière, au sud de la ville de Presovo, où une équipe de l’OIM travaille avec ses homologues du HCR, de Médecins sans Frontières et d’autres organismes d’aide internationale.

A Presovo, l’enregistrement des migrants est plus systématique, comprend le prélèvement des empreintes des 10 doigts et la remise de documents avec photo, chose qui jusqu’ici ne se fait pas en ARYM. 

Gianluca Rocco, coordinateur régional de l’OIM, a déclaré qu’à l’approche de l’hiver et ne sachant pas ce qu’il adviendrait de la traversée des Balkans à ce jour, tous les pays, y compris ceux qui ne sont actuellement pas touchés par ces flux, doivent élaborer des plans d’urgence au cas où des milliers de migrants se retrouveraient bloqués dans les Balkans pendant l’hiver. M. Rocco a déclaré que l’OIM aidait déjà l’Albanie en ce sens et qu’elle apportait également un soutien au Monténégro et à la Bosnie-Herzégovine s’agissant de leurs besoins de planification. 

Statistiques sur les arrivées enregistrées au Ancienne République yougoslave de Macédoine