Communiqué
Global

L'OIM réagit à la résurgence du virus Ebola en Guinée et en République démocratique du Congo

Poste de dépistage sanitaire soutenu par l'OIM à Gouéké, l'actuelle zone sensible de la maladie à virus Ebola en Guinée, le 17 février 2021. Photo : OIM Guinée

Genève - L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) mobilise du personnel et des ressources pour aider les autorités nationales de Guinée et de République démocratique du Congo (RDC) à prévenir la propagation de la maladie à virus Ebola (MVE), après avoir été informée de nouveaux foyers au cours des deux dernières semaines.

« Nous devons agir rapidement sur tous les fronts afin de sauver le plus grand nombre de vies possible et de réduire les effets négatifs sur la santé et le bien-être social et économique des populations », a déclaré le Directeur général de l'OIM, António Vitorino.

« Alors que les deux pays sont déjà aux prises avec la COVID-19, les services de santé et autres services essentiels sont débordés ».

Les interventions de l'OIM en matière de santé publique s'appuient sur l'analyse de la mobilité humaine à l'intérieur et au-delà des frontières internationales pour éclairer les mesures ciblées de préparation et de réponse aux épidémies de maladies infectieuses.

En Guinée, en date du 17 février, trois cas ont été confirmés dans la préfecture de N'Zérékoré, au sud-est du pays, à la frontière avec le Liberia et la Côte d'Ivoire, et à Conakry, la capitale. C'est la première fois que des cas de MVE sont signalés dans le pays depuis l'épidémie de 2014-2016, qui s'est propagée au-delà des frontières terrestres vers la Sierra Leone et le Liberia, faisant plus de 11 300 morts.

L'OIM en Guinée coordonne ses activités avec le Ministère de la santé et dispose d'un bureau à N'Zérékoré avec une équipe de santé publique qui comprend deux médecins et un épidémiologiste. Il a été demandé à l'OIM d'intensifier les activités de surveillance et de déployer du personnel aux points d'entrée le long des frontières, afin de soutenir la recherche des contacts, la cartographie de la mobilité des populations et d'autres activités essentielles. En outre, l'Organisation réactive le centre opérationnel d'urgence de santé publique à N'Zérékoré, détache un médecin et met en place deux postes de dépistage à Goueké, la zone sensible actuelle.

En RDC, au moins quatre nouveaux cas de MVE ont été signalés dans la province du Nord-Kivu, à l'est du pays, en date du 17 février. La précédente épidémie qui a touché la même région - la dixième du pays, considérée comme la deuxième plus importante au monde - avait été déclarée terminée en juin 2020 après avoir coûté la vie à plus de 3 400 personnes.

Une équipe de l'OIM a été envoyée à Butembo, où le premier cas a été détecté, pour aider les autorités sanitaires à renforcer la surveillance. Trois points de contrôle sanitaire ont été réactivés le 15 février et une mise à jour des exercices existants de cartographie de la mobilité de la population est également en cours pour orienter le positionnement des points de contrôle sanitaire supplémentaires.

« Après de nombreuses années de lutte contre le virus sur le terrain, aux côtés des communautés et des fonctionnaires, l'OIM a tiré un certain nombre d'enseignements », a fait remarquer le Directeur général Vitorino. « Il est essentiel de se rappeler que cette maladie évolue rapidement et que ses effets peuvent être catastrophiques, il n'y a donc pas de temps à perdre ». 

Activités de préparation de l'OIM à la MVE en Guinée et en République démocratique du Congo

Depuis 2014, l'OIM en Guinée travaille main dans la main avec le gouvernement pour améliorer la préparation en fournissant un soutien technique à la mise en place de centres opérationnels d’urgence aux niveaux national et préfectoral, en renforçant les capacités aux points d'entrée (aéroports, ports et postes-frontières terrestres), en soutenant la mise en œuvre d'une surveillance communautaire en temps réel grâce à un réseau de plus de 9 000 volontaires et en faisant don de matériel à plus de 80 centres de santé, entre autres.

En RDC, où l’environnement opérationnel est compliqué par le conflit en cours et une crise humanitaire prolongée, l'OIM est un acteur clé dans les réponses apportées aux neuvième, dixième et onzième foyers de MVE respectivement dans les provinces de l'Équateur, du Nord-Kivu et de nouveau l'Équateur.

L'Organisation a déployé plus de 1 500 travailleurs sanitaires de première ligne qui ont effectué plus de 194 millions de dépistages dans 169 zones sensibles en RDC et dans les pays voisins - Soudan du Sud, Burundi, Rwanda et Ouganda. En outre, plus de 30 exercices de cartographie de la mobilité de la population ont été réalisés à l'intérieur et à l'extérieur des frontières.

Une approche de la santé publique axée sur la mobilité

Conformément au Règlement sanitaire international de 2005, l'OIM utilise une approche axée sur la mobilité pour la préparation et la réponse de santé publique aux maladies infectieuses, en analysant la façon dont les gens se déplacent, avec des interventions aux points d'entrée, le long des couloirs de transit et dans les lieux de rassemblement. 

L'objectif est de renforcer les systèmes afin de garantir une détection précoce des cas grâce à des postes de dépistage sanitaire, à la recherche des contacts et à des mécanismes communautaires, en ciblant les endroits où les risques sont les plus élevés, pour prévenir la transmission. 

En outre, dans les contextes où l'accès à l'eau potable peut être difficile, l'OIM s'efforce d'améliorer la capacité des personnes à se laver les mains - un aspect clé de la prévention efficace des infections par la MVE et la COVID-19 - par exemple en réhabilitant les puits de forage, en installant des stations mobiles de lavage des mains et en distribuant des kits d'hygiène contenant du savon, entre autres.

Ces dernières années, l'OIM a mis en œuvre des interventions liées au virus Ebola dans une douzaine de pays - dont le Burundi, la RDC, la Guinée, le Liberia, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, le Soudan du Sud et l'Ouganda - afin d'atténuer l'infection à l'intérieur des pays et aux frontières.

Pour plus d'informations, veuillez contacter :

Yasmina Guerda, responsable de l'information sur la santé publique au siège de l'OIM à Genève, Tél. : +41 79 363 17 99, E-mail : yguerda@iom.int

Lucas Chandellier, chargé des médias et de la communication à l'OIM en Guinée, Tél : +224 627 27 33 33, E-mail : lchandellier@iom.int

Daco Tambilika, responsable des médias et de la communication à l'OIM en République démocratique du Congo, E-mail : tambilika@iom.int