Communiqué
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L’OIM publie un rapport sur la traite des personnes au Tchad

Tchad - L’OIM au Tchad publie une étude qualitative sur la traite des personnes au Tchad, dans le cadre d’un projet de deux ans financé par le Département d’Etat américain, intitulé « Renforcer la capacité du Tchad à prévenir et combattre la traite des personnes. »

Le rapport conclut que la traite des personnes au Tchad prend de nombreuses formes et touche surtout les femmes et les enfants. Le problème de traite est principalement interne mais également international. La traite interne concerne souvent des parents qui confient leurs enfants à des proches ou à des intermédiaires en échange de promesses d’éducation, d’apprentissage, de biens ou d’argent.

Vendre ou troquer des enfants et les contraindre à la servitude domestique ou à l’élevage de bétail est une pratique employée par les familles qui cherchent à réduire leur nombre d’enfants à charge. Les enfants victimes de traite sont principalement soumis au travail forcé en tant qu’éleveurs de bétail, travailleurs domestiques, vendeurs ambulants ou mendiants.

Les femmes et les filles sont essentiellement sujettes au travail domestique et à l’exploitation sexuelle. Certaines jeunes filles sont forcées à se marier contre leur volonté, pour que leur mari puisse les exploiter au travail domestique. Elles sont également souvent victimes d’abus sexuels. Le rapport a en outre révélé que le Tchad était un pays d’origine, de transit et de destination pour la traite internationale.

Le projet de l’OIM, terminé en 2012, a permis au gouvernement d’évaluer l’ampleur du problème et de former les officiers du maintien de l’ordre et les fournisseurs de services à l’identification des victimes et aux techniques d’enquête. Il a également permis de sensibiliser le grand public.

Le nombre de populations vulnérables ne cesse de croître au Tchad, faisant augmenter les risques de traite. Il s’agit de personnes qui fuient le Tchad pour échapper à la violence en République centrafricaine (RCA). Les plus vulnérables sont notamment les femmes à la tête de leur famille, les femmes célibataires, les enfants non accompagnés et séparés de leurs parents ou les enfants confiés à des tierces personnes, les femmes allaitantes et enceintes, les personnes âgées malades et les femmes mineures mariées.

Leur vulnérabilité et l’absence d’opportunités les exposent au risque d’exploitation et de maltraitance tout au long de leur long périple, en particulier dans les sites de transit. Les femmes retournant en RCA ou ressortissantes de RCA sont souvent perçues comme des femmes « faciles ». Ainsi, certains hommes tchadiens viendraient dans les sites de transit à la recherche de femmes soit pour la prostitution, pour le travail domestique ou pour le mariage.

Le mariage est souvent perçu comme la meilleure forme de protection pour les jeunes femmes et les filles. Ces stratégies d’adaptation se répandent dans les principaux sites de transit. Elles demandent une attention accrue et des mesures spécialisées.

Les enfants non accompagnés et séparés de leurs parents voyageant seuls risquent également l’exploitation et le recrutement par des individus qui prétendent être leurs parents ou leurs tuteurs, et qui veulent en réalité profiter de leurs services par le biais de la mendicité et d’autres tâches ingrates.

Les enfants sont également potentiellement victimes d’autres pratiques d’exploitation pour survivre à l’intérieur des sites de transit, consistant notamment à ramasser du bois, à laver les vêtements ou à vendre des œufs, ou encore à louer des équipements aux adultes tels que des lunettes et du matériel pour faire et vendre du thé. Ils peuvent également être forcés à payer des sommes arbitraires chaque jour. D’autres enfants sont employés par des adultes dans les kiosques de téléphonie et d’autres commerces dans des conditions douteuses.

L’OIM au Tchad continue de surveiller la situation de traite et demande actuellement 244 000 dollars à la communauté internationale pour réaliser des activités de lutte contre la traite au Tchad et aider le gouvernement et les ONG à protéger les personnes vulnérables dans les sites de transit.

Pour télécharger un exemplaire du rapport en français, rendez-vous sur http://www.iom.int/files/live/sites/iom/files/pbn/docs/Le-Phenomene-de-la-Traite-des-Personnes-au-Tchad.pdf.

Pour plus d’informations, veuillez contacter le

Dr. Qasim Sufi
OIM Tchad
Email: qsufi@iom.int
Tel. +235 62 90 06 74