Communiqué
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L’OIM met en garde contre une crise humanitaire alors que des migrants sont expulsés d'un camp bosniaque

Bihac - « C'est à cela que ressemble le début d'une crise humanitaire », a averti, aujourd'hui, le représentant de l'OIM en Bosnie-Herzégovine, alors que des centaines de migrants ont été expulsés de force de l’hébergement géré par l'OIM ici, qui abrite des migrants et des réfugiés depuis près de deux ans.

« Au-delà de l'inhumanité de tout cela, il est difficile de voir comment l'action d'hier soir répond aux préoccupations légitimes des citoyens locaux », a déclaré Peter Van der Auweraert, coordonnateur sous-régional de l'OIM pour les Balkans occidentaux. « Cela ne fera qu'augmenter le nombre de personnes qui dorment déjà dans la rue à Bihac et dans ses environs ».

Au lendemain des élections locales de novembre, et sous la pression de la communauté locale, les autorités du canton d'Una Sana, à la frontière avec la Croatie, ont pris des mesures drastiques. Cette mesure ajoute 350 personnes supplémentaires aux 2 500 personnes qui, selon les estimations de l'OIM, dorment déjà dehors en Bosnie.

Le nombre total de migrants et de réfugiés se trouvant actuellement dans le pays est d'environ 8 500. La plupart considèrent la Bosnie-Herzégovine comme un pays de transit vers l'Union européenne. Au cours des deux dernières années et demie, les Bosniaques ont vu plus de 55 000 migrants et réfugiés emprunter cet itinéraire.

L'OIM en Bosnie-Herzégovine a pris en charge les cas les plus vulnérables dans des établissements médicaux, mais des centaines d'autres personnes ont dû se débrouiller seules.

« Nous demandons aux autorités de donner accès à un hébergement à ces 350 migrants et réfugiés, ainsi qu'aux 2 500 autres personnes qui dorment dehors dans des forêts, des bâtiments abandonnés et des lieux publics », a ajouté M. Van der Auweraert de l'OIM.

Les premières neiges sont tombées dans une grande partie de l'Europe, ce qui nous rappelle que l'hiver rigoureux des Balkans est proche.

« Chaque année, nous demandons des solutions et chaque année, nous arrivons à peine à trouver un logement pour ceux qui en ont besoin », a fait remarquer le chef de mission de l'OIM. « Mais cette année, les prochaines élections locales à la mi-novembre et le nombre plus élevé de migrants et de réfugiés qui dorment dehors nous rendent moins confiants. La situation est très, très sombre ».

Pour plus d'informations, veuillez contacter Peter Van der Auweraert, OIM Bosnie-Herzégovine, Email : pvanderauweraert@iom.int, Tel : +38 761226301