Communiqué
Global

L'OIM lance un projet de moyens de subsistance pour les migrants de retour et les communautés d'accueil à Cox's Bazar

Ce projet de 24 mois vise à renforcer l'employabilité et l'esprit d'entreprise. Photo: OIM/Mashrif Abdullah Al

Cox's Bazar - La pandémie de COVID-19 a frappé le Bangladesh plus durement que tout autre cyclone tropical. Au lieu de déraciner des arbres et de provoquer de puissantes vagues de marées, ce sont les moyens de subsistance qui ont été déracinés - tout comme les familles qui tentent de survivre dans l'un des pays les plus surpeuplés du monde.

Les migrants de retour et les communautés d'accueil dans le district le plus au sud du Bangladesh ressentent les effets de la pandémie au plus haut niveau. Quelque 700 000 personnes y ont perdu leur source de revenus depuis l'épidémie de COVID-19 apparue à la mi-mars 2020. Près d'un an plus tard, la plupart n'ont qu'un accès limité à l'emploi. Les femmes ont moins de chances que les hommes de trouver un emploi.

Les nombreux migrants contraints de rentrer chez eux en raison des pertes d'emploi à l'étranger viennent s'ajouter à la concurrence pour l’emploi. Selon le Ministère du bien-être des expatriés et de l'emploi à l'étranger, plus de 400 000 travailleurs migrants sont rentrés au Bangladesh depuis mars 2020. La concurrence accrue pour le travail, mais aussi un effondrement de l’économie locale en raison de l'incapacité à rembourser les prêts, y compris les fonds empruntés pour aller travailler à l'étranger, sont autant de répercussions de ces retours.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a lancé, mercredi (24/02), un projet de 24 mois intitulé « Renforcer la cohésion sociale dans les communautés d’accueil à Cox’s Bazar par le développement des compétences ». Il s'agit pour les migrants de retour et les communautés d'accueil vulnérables de profiter de cette période difficile pour faire quelque chose de crucial, même si cela ne sera peut-être pas rentable avant des années. C'est-à-dire acquérir les compétences nécessaires pour décrocher et conserver un emploi à l'avenir.

« Nous nous engageons à travailler avec nos partenaires pour renforcer la résilience des migrants de retour et favoriser la cohésion sociale au sein de leurs communautés de retour », explique Patrick Charignon, coordonnateur du programme de transition et de relèvement de l'OIM à Cox's Bazar. « Nous sommes convaincus qu'à travers ce projet, nous pouvons fournir aux membres des communautés sans emploi les compétences nécessaires pour construire un meilleur avenir pour eux-mêmes, leur famille et leur communauté ».

Le principal moteur de la migration depuis le district de Cox's Bazar est le manque de possibilités d'emploi. Malheureusement, la pandémie actuelle menace encore plus le bien-être de millions de personnes dans le pays, où des licenciements massifs de travailleurs ont lieu, en particulier dans le secteur de l'habillement. Aujourd'hui, l'insécurité alimentaire est largement répandue.

Selon le Bureau des statistiques du Bangladesh, Cox's Bazar est l'un des districts les moins performants du Bangladesh en termes d'éducation et de formation professionnelle, avec environ 33 pour cent de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté.

Grâce à ce projet, plus de 200 membres de la communauté bénéficieront d'un développement des compétences et d'un soutien aux moyens de subsistance. Pour assurer la pérennité de l'initiative, le projet encouragera les bénéficiaires formés à mener leurs propres sessions de formation pour les autres membres de la communauté. Cette approche de « formation des formateurs » permettra de faire en sorte que les bénéficiaires dépassent largement le nombre relativement peu élevé de personnes participant aux premières sessions de formation.

Pour ce faire, le profil des compétences de certains membres de la communauté et de travailleurs migrants de retour sans emploi sera établi et une série de modules de formation ciblés sur la diversification des moyens de subsistance sera mise en œuvre sur la base des résultats de l'évaluation du profil des compétences.

Les modules de formation eux-mêmes seront choisis après évaluation et dépendront des capacités et des intérêts des participants. Les modules précédents portaient sur des sujets tels que la construction, la pêche à la mouche sèche et la confection - des compétences qui, en des temps meilleurs, se traduisent rapidement par des emplois locaux.

Alors que des plans de relance économique ciblés sont en cours de discussion pour les plus vulnérables, l'OIM a entrepris ce nouveau projet car elle est convaincue qu'il est essentiel de renforcer la résilience des communautés d'accueil de Cox's Bazar par le développement des compétences. L'initiative vise à réduire le chômage en dotant les bénéficiaires du savoir-faire nécessaire pour développer les compétences requises pour répondre aux demandes d'emploi du marché du travail, ainsi qu'en investissant dans les possibilités de travail indépendant.

Le projet sera mis en œuvre en partenariat étroit avec le Bureau du commissaire adjoint à Cox's Bazar, le Département de la santé publique et de l'ingénierie, les organisations de la société civile, les communautés d'accueil et les principales parties prenantes.

« L'OIM a déjà mis en œuvre plusieurs projets de soutien aux communautés d'accueil à Cox's Bazar », a déclaré le commissaire adjoint de Cox's Bazar, le Dr. Mamunur Rashid, s'adressant à l'assemblée en tant qu'invité principal lors du lancement du projet. « Nous saluons cette nouvelle initiative et garantissons le soutien continu de l'Administration du district, de l’upazila et de l'Union pour la réussite du projet ».

Le projet est financé à hauteur de 300 000 dollars dans le cadre du Fonds de l’OIM pour le développement.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Monica Chiriac, Tel : +880 1880 094 048, Email : mchiriac@iom.int, ou Tarek Mahmud, Tel : + 880 1752 380 240, Email : tmahmud@iom.int, OIM Bangladesh à Cox's Bazar.