Communiqué
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L'OIM déplore 50 000 décès de migrants recensés à travers le monde

L'OIM déplore 50 000 décès de migrants recensés à travers le monde

Sheikul raconte son expérience de migration à bord d'un bateau vide, semblable à celui dans lequel il a voyagé. Photo : OIM / Alessandro Lira

Berlin – Plus de 50 000 personnes dans le monde ont perdu la vie au cours de leur périple migratoire depuis que le projet de l'OIM « Migrants disparus » a commencé à recenser les décès en 2014, selon un nouveau rapport de l'Organisation publié aujourd'hui (23/11). Malgré l'augmentation des décès, peu de mesures ont été prises par les gouvernements des pays d'origine, de transit et de destination pour faire face à la crise mondiale actuelle des migrants disparus.

« Malgré les milliers de décès recensés à travers les routes migratoires chaque année, très peu de mesures ont été prises pour faire face aux conséquences de ces tragédies, et encore moins pour les prévenir », déclare Julia Black, co-auteure du rapport.

« Quelles que soient les raisons qui contraignent ou incitent les gens à se déplacer, personne ne mérite de mourir en quête d'une vie meilleure ».

Plus de 30 000 personnes figurant dans les registres du projet « Migrants disparus » sont de nationalité inconnue. Ce sont plus de 60 pour cent des décès de migrants qui restent non identifiés - laissant des milliers de familles sans réponse. 

« Au fur et à mesure que le temps passe, nous n’avons aucune nouvelle », a confié un migrant marocain en Espagne à l'OIM en 2021, alors qu'il recherchait son frère disparu il y a 20 ans en route vers l'Europe.

Parmi les migrants disparus dont la nationalité a pu être identifiée, plus de 9 000 étaient originaires de nations africaines, plus de 6 500 d'Asie et 3 000 autres des Amériques. Les trois principaux pays d'origine - l'Afghanistan, la Syrie et le Myanmar - sont marqués par la violence et de nombreuses personnes fuient leur foyer pour trouver refuge à l'étranger.

Plus de la moitié des 50 000 décès recensés se sont produits le long d’itinéraires à destination et au sein de l'Europe, les itinéraires méditerranéens ayant fait au moins 25 104 victimes. 

Les itinéraires européens représentent également le plus grand nombre et la plus grande proportion de personnes disparues et présumées mortes, comptant au moins 16 032 personnes disparues en mer dont les corps n'ont jamais été retrouvés.

L'Afrique est la deuxième région la plus meurtrière pour les personnes en déplacement, avec plus de 9 000 décès de migrants recensés sur le continent depuis 2014. Les enquêtes régionales auprès des ménages indiquent que ces chiffres sont très probablement sous-estimés[1]. 

Près de 7 000 décès ont été recensés dans les Amériques, la plupart le long des routes menant aux États-Unis (4 694). Le passage de la frontière terrestre entre les États-Unis et le Mexique est à lui seul le théâtre de plus de 4 000 décès depuis 2014.

Six mille deux cents autres décès ont été recensés à travers l'Asie. Les enfants représentent plus de 11 pour cent des décès survenus le long des routes migratoires en Asie, soit la proportion la plus élevée de toutes les régions. Sur les 717 décès d'enfants enregistrés lors de périples migratoires dans la région, plus de la moitié (436) concernent des réfugiés rohingyas.

En Asie occidentale, au moins 1 315 personnes ont perdu la vie sur les routes migratoires, dont un grand nombre dans des pays en proie à des conflits permanents, ce qui rend extrêmement difficile l'identification des migrants disparus. Au moins 522 personnes arrivant de la Corne de l'Afrique sont mortes au Yémen, souvent en raison de la violence, et 264 décès de Syriens ont été recensés lors de tentatives de passage de la frontière vers la Turquie.

Nous soulignons que les obligations découlant du droit international, y compris le droit à la vie, doivent être respectées en tout temps. Nous devons travailler ensemble pour prévenir et réduire le nombre de décès en donnant la priorité aux opérations de recherche et de sauvetage, en améliorant et en élargissant les voies de migration régulières et sûres, et en veillant à ce que la gouvernance des migrations fasse de la protection et de la sécurité des personnes en déplacement une priorité.

Lire le rapport dans son intégralité.

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Pour plus d'informations, veuillez contacter :

A Berlin : Jorge Galindo, jgalindo@iom.int, +4915226216775

A Genève : Safa Msehli, smsehli@iom.int, +41794035526

 

IOM decries 50,000 documented deaths since 2014 during migration worldwide


 1 Une enquête menée auprès des ménages en 2021 par l'Agence centrale des statistiques éthiopienne, par exemple, indique que plus de 51 000 migrants éthiopiens ont été signalés comme disparus par leur famille.