L'OIM débute les évacuations aériennes de migrants bloqués en Libye
Des centaines de migrants tchadiens bloqués, dont une
majorité de femmes et d'enfants, ont été
évacués par voie aérienne depuis la ville de
Sebha, au sud de la Libye, puis rapatriés par avion à
N'Djamena, la capitale tchadienne, à bord de vols
affrétés par l'OIM.
Quelque 370 individus vulnérables, qui avaient
passé plusieurs semaines dehors, avec un accès
limité à la nourriture, à l'eau et aux
services de santé, ont été
évacués avec leurs possessions. D'autres vols de
l'OIM seront mis en service dans les prochains jours en vue
d’aider jusqu'à 2 000 Tchadiens et autres migrants
africains bloqués à Sebha et à Gatroun, une
ville située plus au sud.
« Malgré leur calvaire, les migrants ont
exprimé une profonde reconnaissance pour le soutien
qu’ils ont reçu de la population et des
autorités locales », déclare Qasim Sufi,
médecin de l'OIM chargé de l'opération
d'évacuation. « Ils chantaient dans l'avion. Beaucoup
de femmes et d'enfants ont confié qu'ils espéraient
être réunis avec leurs maris et leurs pères car
ils ont été séparés dans les premiers
jours de la crise. »
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Le personnel de l'OIM est allé à la rencontre des
rapatriés à leur arrivée à N'Djamena et
leur a distribué de la nourriture, des abris et une aide au
retour dans leurs villes et villages d'origine, principalement dans
les régions de Kanem, Lac, Ouaddai et Bahr El Gazal.
La plupart des migrants était employée en Libye
depuis de nombreuses années, effectuant des emplois
subalternes dans le secteur informel de l'économie dans des
villes telles que Kufra, Misrata, Al Jufra et Sebha, entre
autres.
Avant leur départ, le personnel de l'OIM à Sebha a
distribué, aux migrants bloqués, de l'eau, de la
nourriture et du matériel d'hygiène acheté sur
le marché local. Des examens médicaux ont
été réalisés avec le soutien du
Croissant-Rouge libyen. Les cas graves, comme celui d'une femme
souffrant de tuberculose aigüe, sont renvoyés vers le
centre hospitalier de Sebha. Un des migrants nécessitait une
chaise roulante en raison de blessures par balles reçues
dans la cuisse dans sa fuite durant les affrontements. La chaise
roulante a été fournie par les autorités
aéroportuaires.
Le personnel de l'OIM sur le terrain à Sebha a
déjà identifié un lieu d'installation pour un
centre de transit qui accueillera en premier lieu 500 personnes qui
recevront de la nourriture, de l'eau, des abris et des soins
médicaux.
Le travail en cours avec les autorités libyennes, les
aînés des clans ainsi que les responsables consulaires
tchadiens et nigériens (entre autres) permet d'identifier
d'autres groupes de migrants nécessitant une aide
humanitaire et une assistance pour l'évacuation. Plus de 100
ressortissants tchadiens ont effectué une demande
d'enregistrement et d'évacuation auprès du consulat
tchadien à Sebha, après avoir entendu parler des vols
affrétés par l'OIM.
« Compte tenu de la fermeture de l'aéroport de
Sebha pendant cinq mois, les migrants les plus vulnérables
avaient perdu tout espoir d'être évacués
», déclare le Dr. Sufi. « Maintenant qu'ils sont
de plus en plus au courant de l'opération, nous nous
attendons à de nombreuses demandes supplémentaires de
migrants désespérés dans les prochains jours.
»
L'OIM poursuit l'organisation de transport terrestre pour les
migrants bloqués le long des 320 kilomètres de
désert qui s'étend de Gatroun à Sebha, alors
que de nombreux enfants, femmes et personnes âgées
étaient dans l'incapacité de partir en raison de
conflits sporadiques et de l'absence de transport au niveau
local.
Plus de 70 000 migrants tchadiens sont rentrés de Libye
au cours des quatre derniers mois, sans aucune ressource la plupart
du temps. Leur retour signifie que les fonds qu'ils rapatriaient
à leurs familles restées au Tchad sont
épuisés, ce qui les rend d'autant plus
vulnérables en ces temps d'insécurité
alimentaire croissante.
« Les conséquences de la crise libyenne
continueront de se faire ressentir au sein des familles au Tchad et
dans la région pendant plusieurs mois encore », confie
Qasim Sufi. « La communauté internationale doit
engager des ressources supplémentaires dans ces pays qui ont
aussi été touchés par la récente crise
en Côte-d'Ivoire et par la récession économique
en Europe. »
L'opération d'évaluation et d'évacuation de
l'OIM depuis Gatroun et Sebha est financée par le
Département de la protection civile et de l'aide humanitaire
(ECHO) de la Commission européenne, et par les gouvernements
américain et allemand.
Pour plus d'informations, veuillez contacter:
Qasim Sufi, , Sud Libye,
Tel: + 218 944 10 68 94
ou
Jumbe Omari Jumbe
Tel: +41.22.717.9405 / +41.79.812.7734
E-mail:
"mailto:jjumbe@iom.int">jjumbe@iom.int