Communiqué
Global

L’OIM débloque des fonds pour la crise migratoire dans la Mer d’Andaman et appelle à agir pour sauver des vies

Thailand - L’OIM débloque 1 million de dollars afin de lancer des opérations visant à aider les migrants abandonnés par les passeurs en Asie du Sud-Est et qui se trouvent dans des situations dramatiques.

Le déblocage des fonds du Mécanisme de financement de l’urgence de l’OIM permettra d’étendre les efforts déployés pour aider les migrants actuellement à terre, ainsi que les 6 000 personnes bloquées en mer qui se trouveraient à bord d’au moins six bateaux au large de l’Indonésie, de la Thaïlande et de la Malaisie.

L’Organisation lance un nouvel appel à la communauté internationale pour agir rapidement en vue de sauver la vie de milliers de migrants et de demandeurs d’asile abandonnés. Des décès ont déjà été signalés à bord de certains bateaux et l’on craint que les migrants actuellement en mer ne survivent pas bien longtemps si la nourriture et l’eau viennent à manquer.

L’un des bateaux est très proche des côtes et peut être joint par téléphone portable de manière intermittente. Les passagers ont cependant tous été abandonnés par les passeurs qui ne peuvent plus les débarquer en Thaïlande comme ils le faisaient par le passé en raison des récentes mesures de répression mises en place par le pays à l’encontre des passeurs. D’après les informations de l’OIM, des milliers d’autres personnes se trouvent bloquées en haute mer.

« Ce n’est rien de moins qu’un crime odieux perpétré par les passeurs contre des personnes extrêmement vulnérables », a déclaré William Lacy Swing, Directeur général de l’OIM. « Nous ne pouvons pas rester là à regarder ces hommes, femmes et enfants mourir de soif dans des conditions atroces, à seulement quelques kilomètres des côtes. »

Alors que l’attention du monde est centrée sur la crise qui se déroule dans la Méditerranée depuis trois mois, cette seconde situation meurtrière de maltraitance de migrants émerge dans la Mer d’Andaman et dans le Détroit de Malacca.

« Tout le monde, y compris les gouvernements, les navires commerciaux et les organisations internationales, doivent en faire une priorité absolue », a t-il déclaré, tout en annonçant le déblocage d’un premier million de dollars issu du Fonds d’urgence de l’OIM pour aider les migrants.

« J’en appelle aux gouvernements, et à tous ceux qui peuvent aider, pour trouver ces bateaux et laisser les migrants débarquer et recevoir un traitement médical. Nous vous aiderons à résoudre les problèmes à plus long-terme en matière d’hébergement, de transport et autres, mais au nom de l’humanité, laissez ces migrants débarquer », a ajouté l’Ambassadeur Swing.

Quelque 6 000 migrants, originaires du Myanmar et du Bangladesh, tous victimes de cercles de passeurs, sont en mer depuis début mars à bord de chalutiers surchargés. Hier, les passeurs à bord d’un bateau ont dissuadé les migrants d’accoster en Thaïlande, où le gouvernement a proposé de les accepter pour motifs humanitaires.

« Les passeurs leur ont dit de ne pas débarquer et qu’ils devaient continuer à tenter d’atteindre la Malaisie », a déclaré Jeffrey Labovitz, chef de mission de l’OIM en Thaïlande, qui dirige les efforts de l’OIM déployés pour résoudre cette crise. « Le gouvernement était prêt à permettre au bateau d’accoster pour motifs humanitaires, mais malheureusement, les migrants ont été persuadés de rester au large. Dix migrants auraient trouvé la mort sur ce bateau. »

Ailleurs dans la région, l’OIM a dépêché, dimanche, une équipe médicale à Aceh au nord de l’Indonésie, où d’après certaines informations, un bateau transportant 582 migrants aurait accosté. L’équipe a été envoyée pour aider les autorités à fournir de la nourriture, des soins médicaux, des abris et d’autres types d’aide d’urgence.

Le gouvernement malaisien a également accueilli des migrants en début de semaine, mais pour autant que l’OIM puisse en juger, aucun n’a accosté dans les pays concernés.

L’OIM fournit également des soins de santé et une aide alimentaire à plus de 60 migrants qui se sont perdus dans les forêts du sud de la Thaïlande, abandonnés par les passeurs. Quelque 178 autres sont toujours détenus par la Thaïlande et sont examinés pour déterminer leur statut. Plus au nord, 74 migrants ont été retrouvés affamés et assoiffés, également abandonnés par les passeurs.

L’OIM en Thaïlande coopère avec les autorités thaïes pour s’assurer que leurs besoins humanitaires soient satisfaits. Au Bangladesh, l’OIM a fourni, aujourd’hui, une aide médicale à 116 migrants qui ont interrompu leur périple et ont pu retourner à terre.

Au cours des trois dernières années, environ 160 000 migrants des côtes du Myanmar et du Bangladesh ont été conduits en Thaïlande par bateau avant d’être amenés en Malaisie. La découverte, début mai, de fosses communes dans plusieurs camps de passeurs ont donné lieu à des mesures de répression en Thaïlande, puis en Malaisie.

A ce stade, cet itinéraire a été complètement éliminé et les bateaux ont cessé d’arriver. A ce jour, plus de   1 500 migrants ont réussi à débarquer en Indonésie et en Malaisie et reçoivent une aide humanitaire essentielle. Quelque 400 autres sont retournés au Myanmar et au Bangladesh. Des milliers d’autres n’ont pas eu la même chance et restent dans l’incertitude en haute mer.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM à Bangkok, Jeffrey Labovitz, Email: jlabovitz@iom.int - Tel. +66 898908702 ou Joe Lowry, Email: jlowry@iom.int - Tel. +66 81 8708081 or Leonard Doyle in Geneva, Email: ldoyle@iom.int - Tel. +4179 2857123