Afghanistan - L’OIM lance un appel de 21 millions de dollars pour fournir une aide aux plus vulnérables des plus de 400 000 Afghans sans papiers qui rentreront vraisemblablement chez eux depuis le Pakistan avant la fin de l’année.

La demande de financement fait partie de l’Appel éclair des Nations Unies pour l’Afghanistan qui s’élève à 150 millions de dollars. L’OIM s’attellera à intensifier l’aide auprès de quelque 14 000 Afghans sans papiers de retour au pays. Elle distribuera des bons de transport pour les ramener dans leurs lieux d’origine et des kits de secours contenant des articles essentiels tels que des vêtements, du savon, des articles ménagers et des ustensiles de cuisine par l’intermédiaire du Centre de transit de l’OIM situé à la frontière de Torkham.

Quelque 4 800 autres familles (33 000 personnes) dans les districts avoisinant la ville de Jalabad (qui accueille le plus grand nombre d’Afghans de retour) recevront des abris d’urgence avant l’hiver, notamment des tentes isolées, des réchauds à gaz et des couvertures, ainsi que des téléphones mobiles pour savoir où ils se trouvent.

Entre le 1er juillet et le 10 septembre 2016, 109 704 Afghans sans papiers sont rentrés ou ont été expulsés du Pakistan par le poste frontière de Torkham. Parmi eux, 87 pourcent étaient des retours spontanés et le reste, des expulsions. A la fin juin, seuls 33 000 ont franchi la frontière.

« Cette forte hausse du nombre d’Afghans nous fait tirer la sonnette d’alarme », a déclaré Laurence Hart, chef de mission et Envoyé spécial de l’OIM en Afghanistan. « Nous savons que la communauté donatrice internationale est très sollicitée mais il est clair que si nous ne pouvons pas fournir une aide d’urgence à ce demi-million de personnes, la situation pourrait rapidement devenir une crise humanitaire à l’approche de l’hiver. »

En raison des tensions croissantes entre l’Afghanistan et le Pakistan, d’après certaines informations, les familles afghanes rapatriées sans papier font face à un niveau sans précédent de harcèlement et d’extorsion par les autorités locales au Pakistan. Les familles sont contraintes de vendre leurs biens, notamment leurs habitations, leurs entreprises et leur bétail pour une bouchée de pain. Les enfants sont expulsés des écoles, les entreprises sont fermées de force et les Afghans ne sont plus les bienvenus pour le travail journalier.

L’OIM anticipe que les retours se feront en plus grand nombre après les célébrations de l’Aïd al Adha. L’échéance du 15 novembre a été fixée par le gouvernement pakistanais comme date butoir à laquelle les Afghans sans papiers devront détenir un passeport lisible à la machine et un visa valable pour le Pakistan. Un nouveau chiffre confirme ces inquiétudes : près de 6 000 personnes sont rentrées en Afghanistan hier.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Nick Bishop, OIM Afghanistan, +93 79 444 59 48; Email nbishop@iom.int