Communiqué
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L’OIM au Tchad lance un appel de fonds urgent pour aider des milliers d’extracteurs d’or migrants

N’Djamena - L’attaque contre un poste-frontière le 11 août près des plus importantes mines d’or du Tchad dans la région de Tibesti a conduit le gouvernement du Tchad à interrompre toutes les activités d’exploitation aurifère à Miski et à Kouri Bougri, deux des plus grandes mines d’or du pays. Toutes deux se situent près de la frontière du Tchad avec la Libye. Elles attirent des migrants d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, ainsi que des Tchadiens, depuis 2013. 

La décision soudaine a poussé des milliers de mineurs migrants à migrer vers les villes de Zouarke et de Zouar dans la région de Tibesti, tandis qu’au moins 3 800 personnes se sont rendues à Faya, dans la région de Borkou, au nord du Tchad. Ces récents mouvements de population ont épuisé toutes les ressources à disposition des populations locales et les autorités locales n’ont pas les moyens de fournir une aide immédiate à ces migrants. 

« La situation de ces migrants est dramatique car ni l’OIM, ni les autorités locales ne peuvent les aider par manque de financement. Les communautés de Zouarke et de Faya font de leur mieux pour aider ces personnes mais leurs ressources sont limitées », a expliqué Anne Kathrin Schaefer, chef de mission de l’OIM au Tchad. « Ces migrants bloqués n’ont que peu, voire pas d’accès à la nourriture, à l’eau et aux abris. Bon nombre sont probablement des victimes de traite et ont urgemment besoin d’être aidées. » 

L’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, est présente au Tchad depuis 2009 et met actuellement en œuvre l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, exclusivement pour le contrôle du flux migratoire. 

L’OIM au Tchad aide le gouvernement à développer des politiques éclairées et réactives et des programmes pour répondre aux défis de la migration, gérer les frontières et lutter contre la traite. Depuis plusieurs années, les principales activités de l’OIM au Tchad sont centrées sur la stabilisation communautaire et l’aide d’urgence pour les Tchadiens déplacés et rapatriés. 

Bon nombre des migrants bloqués proviennent de pays voisins comme le Burkina Faso, le Niger, le Nigéria, le Soudan et le Cameroun. Beaucoup ont fui la région frontalière sans récupérer leur dernier salaire et se retrouvent aujourd’hui sans moyens pour retourner dans leurs pays d’origine. 

« Nous appelons les acteurs humanitaires au Tchad, en particulier l’OIM, à fournir une aide aux migrants vulnérables », a déclaré Daoud Bashir, gouverneur de la région de Borkou, lors d’un entretien avec la presse le 20 août, ajoutant : « cette aide ne peut être fournie sans le soutien des donateurs. » 

Au moins 500 000 dollars sont requis pour fournir une assistance immédiate ainsi qu’une aide au retour volontaire aux milliers de migrants qui sont bloqués au Tchad. 

Une Conférence de haut-niveau sur la région du lac Tchad sera organisée à Berlin, en Allemagne, le mois prochain (3-4 septembre) afin de mobiliser des ressources pour des millions de personnes vulnérables touchées par les conflits prolongés dans la région. Il est essentiel que ces nouvelles dynamiques migratoires au Tchad - qui se transforme rapidement en un pays de transit pour des centaines de milliers de migrants subsahariens se rendant en Libye - reçoivent l’attention et le financement de la communauté internationale. 

La région de Tibesti continue d’attirer les travailleurs subsahariens, en particulier en raison de la présence de mines d’or considérées par certains migrants comme une opportunité de gagner de l’argent avant de poursuivre leur périple vers la Libye, puis en direction de l’Europe. 

Les exploitations aurifères au Tchad sont des points de transit connus le long des itinéraires migratoires pour les migrants d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Bon nombre des migrants bloqués ont raconté au personnel de l’OIM avoir été forcés à travailler pendant des mois, en espérant gagner suffisamment d’argent pour poursuivre leur périple. Certains travailleurs avaient été transportés par les trafiquants et ont été forcés à travailler dans les mines sans être payés pour rembourser totalement leurs frais de transport et de « placement ». 

Depuis janvier 2018, plus de 200 victimes de traite ont été orientées vers l’OIM par les autorités locales. Le financement aidera également à sensibiliser sur les risques de traite d’êtres humains dans la région de Tibesti. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Anne Kathrin Schaefer, OIM Tchad, email : aschaefer@iom.int, Tel. +235 60 28 17 78