Communiqué
Global

L’OIM appelle à trouver une solution dans la dignité et le bon ordre à la jungle de Calais

Belgium - L’OIM avertit aujourd’hui que la fermeture d’une partie du camp de migrants à Calais provoque malheureusement des violences qui exposent les migrants à davantage de risques et qui complique l’issue vers une solution durable.

L’OIM observe la situation à Calais avec inquiétude et demande que des mesures immédiates soient prises en vue de protéger les migrants les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants dans les camps et les alentours, qui sont particulièrement exposés au risque de traite.

L’OIM appelle les autorités et les migrants eux-mêmes à éviter de recourir à la violence, qui risquerait d’aggraver les tensions actuelles et le manque de confiance entre les autorités et les migrants.

« La violence et la détérioration de l’ordre public à Calais sont très inquiétantes. Une solution dans la dignité et à long terme est indispensable », a déclaré le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing.

« Les mesures pour gérer la situation des migrants à Calais doivent être prises avec la plus grande prudence, tandis que les efforts visant à protéger les migrants et à leur proposer des alternatives durables doivent être intensifiés », a t-il souligné.

Le renforcement de la fourniture d’informations et de conseils indépendants est nécessaire pour les migrants et les demandeurs d’asile dans les installations, qui ne voient actuellement aucune autre alternative que d’entrer au Royaume-Uni. La médiation culturelle et la restauration de la confiance entre les autorités et les migrants sont indispensables pour sortir de l’impasse.

Pour l’OIM, il serait dans l’intérêt des migrants de profiter des installations officielles améliorées pour accueillir, identifier et enregistrer les migrants et traiter leurs demandes d’asile.

Dans le même temps, l’OIM appelle les autorités à renforcer et à accélérer la réunification des familles résidant au Royaume-Uni, en particulier pour les enfants migrants non accompagnés.

L’OIM est convaincue que la prise en compte des situations individuelles des migrants dans la réponse peut apaiser les tensions, accroître la coopération et diminuer le risque de voir fleurir de nouvelles installations de fortune.

Des mesures plus larges et à plus long terme visant à répondre au phénomène du flux de migrants et de réfugiés vers l’Europe de manière humaine et cohérente doivent également faire partie de la solution.

Eugenio Ambrosi, Directeur régional de l’OIM pour l’UE, la Norvège et la Suisse, a souligné que la situation actuelle à Calais nous rappelait que le manque de compréhension et l’absence d’une approche unie à la migration contribuaient à perpétuer l’existence de problèmes similaires non résolus.

« Tout d’abord, les pays européens doivent envisager de fournir une protection internationale accrue et durable à la majorité des migrants arrivants dans l’UE. L’amélioration des itinéraires légaux pour entrer dans l’UE de manière sûre et dans la dignité doit être rapidement étudiée, et dans le cas de Calais, des solutions légales pour obtenir une protection, un permis de résidence ou pour voyager ailleurs sont les plus importantes, en particulier pour les mineurs et les personnes séparées de leur famille », a t-il déclaré.

Lé démantèlement de la zone sud de la jungle de Calais touche entre 800 et 3 500 hommes, femmes et enfants, d’après les estimations qui varient entre les autorités locales et les ONG.

Environ 10 à 20% des migrants de Calais sont des enfants, soit accompagnés de leur famille, soit non accompagnés. D’après les ONG locales, il y aurait 300 mineurs non accompagnés. Dans la zone nord du camp, 1 000 à 3 000 personnes vivent toujours dans des tentes.

Les autorités françaises demandent aux migrants de déménager vers un centre d’accueil temporaire à Calais qui peut héberger 1 500 personnes et où 200 places restent disponibles, ou vers l’un des 102 centres d’accueil temporaire et de renvoi mis à disposition à travers la France.

D’après les autorités locales, plus de 2 800 personnes ont été relogées dans d’autres villes françaises depuis octobre 2015, mais environ 15 à 20% d’entre eux sont retournés à Calais.

Bon nombre des migrants actuellement à Calais viennent d’Afghanistan, du Soudan, d’Erythrée, d’Ethiopie, d’Iran, d’Iraq et de Syrie. Il y a également un nombre considérable de personnes originaires d’Afrique subsaharienne.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Ryan Schroeder, Bureau régional de l’OIM à Bruxelles, Tel. +32 2 287 71 16 Email: rschroeder@iom.int