Mogadiscio – La détérioration des conditions de sécheresse en Somalie pourrait entraîner le déplacement de plus d'un million de personnes d'ici avril si aucune mesure d’urgence n’est prise, selon la dernière analyse de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La sécheresse généralisée qui sévit dans la Corne de l'Afrique touche surtout la Somalie, incitant le gouvernement à déclarer l'état d'urgence en novembre. La pénurie d'eau est la pire depuis 40 ans dans certaines régions du pays et les forages et les puits peu profonds s’assèchent. Le bétail meurt et les prix des produits alimentaires essentiels sont inabordables pour la plupart des gens. Plus de 3,2 millions de personnes sont touchées, dont près de 245 000 contraintes d'abandonner leur domicile à la recherche de nourriture, d'eau et de pâturages, notamment dans les régions du centre et du sud du pays. Les conditions vont probablement s'aggraver car la Somalie risque de connaître une quatrième saison consécutive de faible pluviométrie d'avril à juin.

Etant donné la gravité actuelle de la sécheresse et d'après une analyse des données précédentes liées à la sécheresse de 2017, le rapport de la DTM prévoit deux scénarios de déplacement potentiels. Dans le premier, 1 415 000 personnes pourraient être déplacées au cours des six prochains mois, tandis que le second projette le déplacement de 1 036 000 personnes pour la même période.

Les communautés touchées ont besoin d'une aide d’urgence, en particulier les déplacés internes et les migrants qui continuent de vivre dans des conditions précaires et de manquer de services dans les sites et établissements informels à travers le pays. Le nombre de déplacés internes en Somalie est estimé à 2,9 millions.

« Si nous agissons maintenant, nous pouvons atténuer les déplacements futurs », a déclaré Mohamed Abdelazim, coordonnateur des opérations d’urgence à l'OIM en Somalie. « Une intervention immédiate est essentielle pour sauver des vies et des moyens de subsistance et éviter des besoins plus importants à l'avenir ». 

En Somalie, les conditions de sécheresse ont historiquement créé des frictions concernant les zones de pâturage et les sources d'eau, augmentant les conflits et le nombre de personnes contraintes de se déplacer. L'OIM travaille en étroite collaboration avec le gouvernement, les agences des Nations Unies et les partenaires locaux pour répondre aux besoins aigus en eau des déplacés internes, des migrants et des groupes vulnérables. L’acheminement de l'eau par camion, la distribution de kits d'hygiène et la construction de forages et de puits peu profonds sont en cours dans 103 sites. Ces efforts visent à prévenir une catastrophe humanitaire qui aggraveraient les besoins existants importants dus au conflit en cours et aux impacts supplémentaires des changements climatiques.

L'intervention en cours devrait atteindre 255 000 personnes d'ici la fin du mois de mars. 

Alors que la sécheresse s'aggrave, l'OIM lance un appel pour obtenir davantage de fonds afin d'étendre son soutien en matière d'eau, de santé, de protection, de gestion des camps, d'abris et d'articles non alimentaires. Par rapport aux précédents schémas de déplacement dus à la sécheresse en Somalie, les populations touchées pourraient se déplacer des centres ruraux vers les centres urbains, augmentant ainsi la pression dans les zones qui accueillent déjà un grand nombre de déplacés internes et où les services sont rares.

« Nous nous concentrons sur l'aide aux communautés là où elles résident ou dans les petites villes proches de leur lieu d'origine, tout en intensifiant simultanément les activités de préparation dans les grands centres urbains », a déclaré M. Abdelazim. « De nouveaux déplacements vers les grandes villes submergeront les services essentiels tels que les soins de santé, entraînant des épidémies et d'autres difficultés majeures liées au manque de services ».

Grâce à son intervention, l'OIM vise également à atteindre les communautés dont le bétail est essentiel pour les chaînes de valeur agricole. Cela peut contribuer à réduire l'insécurité alimentaire, les conflits autour des ressources naturelles et les déplacements forcés.

La Plateforme mondiale de réponse aux crises de l'OIM donne un aperçu des activités planifiées et des besoins de financement de l'OIM pour répondre à l'évolution des besoins et des aspirations de ceux qui sont touchés par les crises et les déplacements, ou qui y sont exposés. Cliquez pour voir le Plan de réponse aux crises 2022 pour la Somalie.

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Pour plus d'informations, veuillez contacter :

Claudia Barrios Rosel, chargée de communication, OIM Somalie, Tel : +254 705 832020 Email : cbarrios@iom.int  

Mohamed Abdelazim, Coordonnateur des opérations d’urgence, OIM Somalie, Email : mabdelazim@iom.int