Communiqué
Global

Les Rohingyas réfugiés dans de plus petites installations au Bangladesh risquent d’être laissés pour compte

Cox’s Bazar – Des milliers de réfugiés Rohingyas qui se sont installés dans les villages de Shamlapur, de Leda et d’Unchiprang, au sud du district de Cox’s Bazar, risquent d’être exclus des programmes d’aide humanitaire car l’attention internationale est portée sur la crise humanitaire dans les principales installations de Kutupalong et de Balukhali.

Depuis le 25 août, environ 621 000 réfugiés ont fui la violence au Myanmar pour trouver refuge à Cox’s Bazar, portant le nombre total de réfugiés dans le district à environ 834 000. Bien que la plupart se trouve dans les installations principales, plus de 74 000 réfugiés Rohingyas vivent dans les plus petits sites de Shamlapur (22 067), de Leda (22 130) et d’Unchiprang (29 915).

Selon les responsables de l’urgence de l’OIM, ces trois sites doivent être développés de toute urgence. Il faut y construire des infrastructures de base, notamment des routes d’accès, de l’éclairage et des systèmes de gestion des déchets. Unchiprang, qui a connu une vague d’installations spontanées ces trois derniers mois, est le plus à risque.

L’accès à l’eau salubre est également une inquiétude majeure à travers tous les sites, en particulier à l’approche de la saison sèche. Les organismes humanitaires fournissant des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) s’activent pour identifier des solutions à ce problème qui peut mettre des vies en danger.

Comme dans les principales installations, les personnes réfugiées dans des installations plus petites vivent dans des conditions de surpeuplement, ce qui entrave l’expansion des services WASH. « La plupart des latrines à fosse temporaires sont pleines. Etant donné qu’il n’existe que peu ou pas d’endroits pour les vidanger, elles deviennent inutilisables et sont un danger pour les communautés vivant à proximité », a déclaré Stephen Waswa Otieno, spécialiste WASH de l’OIM.

Il a fait remarquer qu’à Leda, il n’y avait qu’une latrine pour 47 personnes, bien en dessous de la norme humanitaire « Sphere » d’une pour 20 personnes. A Shamlapur, il y en a une pour 16 personnes, mais la plupart sont pleines ou dangereuses et doivent être démantelées.

A Shamlapur, il n’existe qu’un puit pour 57 personnes. Les puits sont nombreux à être contaminés par la bactérie E.coli ou sont trop peu profonds pour apporter suffisamment d’eau salubre à la population pendant la saison sèche, a-t-il ajouté.

L’OIM fournit des services WASH aux communautés locales vivant autour des sites, où les services publics débordés dans les villages sous-développés affectent les habitants qui n’avaient déjà pas grand chose et qui accueillent désormais des réfugiés Rohingyas sur leurs terres.

Les médecins de l’OIM en mission dans les trois sites rapportent également que le nombre de patients dépasse désormais les capacités. Ils ont réalisé 42 320 consultations auprès de réfugiés Rohingyas et d’habitants de la communauté d’accueil depuis le 25 août.

Aisha, une réfugiée Rohingya de 20 ans récemment arrivée, a donné naissance à son premier enfant à la clinique de l’OIM à Leda mardi dernier (14.11). La petite fille qui n’a pas encore de nom dort dans les bras de sa maman qui raconte leur histoire.

Aisha était enceinte de six mois lorsque son village a été attaqué et elle a été obligée de fuir avec sa famille. Ils ont couru vers la rivière et l’ont traversée pour atteindre le Bangladesh. « Je ne suis partie qu’avec les vêtements que je portais », a déclaré Aisha. Elle se souvient de la douleur de devoir fuir enceinte et de son besoin de pause fréquentes pour se reposer.

Son mari, qui était avec elle lorsqu’ils sont arrivés au Bangladesh, n’a pas encore vu leur petite fille. Il reçoit actuellement un traitement à l’hôpital de Cox’s Bazar soutenu par l’OIM, pour soigner les blessures par balle qu’il a subies en fuyant le Myanmar.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Olivia Headon, OIM Cox’s Bazar, Tel : +8801733335221, Email : oheadon@iom.int