Communiqué
Global

Les premiers rapports sur les gouvernorats soulignent les besoins des déplacés internes

L’OIM a achevé les trois premiers rapports d’une
enquête dans les 15 gouvernorats irakiens pour mieux
identifier les zones d’opération et définir des
priorités en terme d’assistance et élaborer des
solutions durables à long terme face aux récents
déplacements de population.

Les trois premiers rapports (Monitoring and Needs Assessment
Profiles) menés à bien dans les gouvernorats de
Bagdad, de Bassora et de Dhi Qar confirment que le logement est la
première priorité des déplacés, suivi
par l’accès au travail et à la nourriture.

Ces rapports établissent que, dans ces trois
gouvernorats, une majorité de déplacés vit
dans des logements inadéquats, et sont dans
l’impossibilité de payer un loyer, ou de gérer
la pression et les tensions que génère la
promiscuité.

Dans le gouvernorat fortement peuplé et instable de
Bagdad, où le nombre de déplacés a
doublé depuis l’attentat perpétré contre
le sanctuaire chiite de Samarra le 22 février, les
déplacés recherchent en priorité des logements
à court terme. En effet, 75 pour cent des
déplacés déclarent vouloir regagner leur ville
ou village d’origine, où ils possèdent des
biens. Le rapport souligne toutefois que près de 80 pour
cent des déplacés ignorent si leurs maisons ont
été détruites, endommagées ou sont
occupées.

Dans les gouvernorats de Bassora et de Dhi Qar situés
dans le sud de l’Irak, les récents déplacements
ont entraîné une crise du logement, et le prix des
logements, des terres et des matériaux de construction a
fortement augmenté.

Les conclusions de ces rapports démontrent que, dans la
plupart des cas, les déplacés ont conservé de
bonnes relations avec des communautés d’accueil qui
partagent généralement une même orientation
religieuse.

Dans les trois gouvernorats passés en revue, la plupart
des déplacés souhaiteraient avoir la
possibilité d’effectuer un stage et/ou de suivre une
formation continue, et aimeraient entrer dans la fonction publique,
travailler dans une briqueterie ou participer à la
construction de routes. D’autres ont demandé à
bénéficier de petits prêts pour créer
leur propre petit commerce. 

Dans les zones rurales de la province de Dhi Qar, les
déplacés demandent du matériel, des terres et
des semences, afin d’être de nouveau en mesure de
travailler la terre.

En dépit de l’aide fournie par les organisations,
l’accès à la nourriture reste
problématique dans ces trois gouvernorats où nombre
de déplacés ne peuvent bénéficier des
distributions de vivres.

Ces rapports recommandent un recensement des
déplacés là où ils ont pu trouver
refuge, ainsi qu’une évaluation, par les agences, des
besoins des femmes et des enfants, notamment en matière de
nourriture. Les enfants déplacés ont par notamment
besoin d’avoir un plus grand accès à
l’eau, aux soins et à l’éducation.

« Bien que ces rapports aient été
finalisés cet automne, les tendances générales
n’ont, dans l’ensemble, pas évolué
» affirme Rafiq Tschannen, chef de mission de l’OIM en
Irak. « Les rapports de l’OIM pour les 12 autres
gouvernorats seront disponibles en novembre. »

Depuis l’attentat de Samarra à la fin du mois de
février, le nombre d’Irakiens déplacés
par les violences a augmenté jusqu’à atteindre
près de 250 000 déplacés dans les 15
gouvernorats du Centre et du Sud, avec une moyenne de 9 000
personnes déplacées chaque semaine.

Quelle que soit la région, l’origine de ces
déplacements est la même. Dans ces trois gouvernorats,
plus de 94 pour cent des personnes interrogées affirment
être visées en raison de leur orientation religieuse.
Les tensions religieuses sont à l’origine de menaces
de mort, d’enlèvements ou d’assassinats.

Depuis le 22 février, l’OIM évalue les
besoins des populations déplacées dans les quinze
gouvernorats. Les observateurs de l’Organisation rencontrent
les dirigeants des communautés de déplacés,
les ONG locales, les entités gouvernementales, ainsi que les
familles de déplacés pour évaluer les
problèmes et les besoins de ces familles en matière
de nourriture, de soins, d’eau et d’installations
sanitaires, d’information et de logement, ainsi que les
projets futurs des déplacés.

Par ailleurs, au cours des derniers mois, dans les gouvernorats
les plus durement touchés par les déplacements,
l’OIM a organisé des distributions d’urgence
d’eau, de nourriture et de matériel de première
urgence grâce à des fonds débloqués par
le gouvernement américain.

Toutefois, alors que rien ne semble indiquer la fin des
violences et des déplacements, l’OIM a besoin de 20
millions de dollars pour être en mesure de poursuivre son
action auprès des déplacés et des
communautés d’accueil.

Pour plus d’informations, veuillez contacter:

Rafiq Tschannen

Chef de mission de l’OIM en Irak

E-mail : "mailto:rtschannen@iom.int">rtschannen@iom.int 

Dana Graber

Chargé du suivi et de la réintégration des
déplacés internes en Irak

E-mail : "mailto:dgraber@iom.int">dgraber@iom.int