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Les familles déplacées originaires du nord du Mali veulent rentrer chez elles – Une enquête de l'OIM

Mali - Une enquête réalisée par l'OIM auprès de familles déplacées originaires du nord du Mali qui vivent à Bamako, la capitale, et à Koulikoro, une ville voisine, fait apparaître que 93 % d'entre elles veulent rentrer chez elles dès que les conditions de sécurité et la situation économique le permettront.

Cette enquête téléphonique a été réalisée au début du mois auprès de 836 familles originaires de Tombouctou et de Gao, dans le nord du pays. Ces deux villes avaient été occupées par les rebelles jusqu'à leur libération par les forces maliennes et françaises, en janvier.

Selon l'enquête, 93 % des personnes interrogées veulent regagner leur région d'origine. Parmi elles, 92 % prévoient de retourner dans les maisons qu'elles habitaient auparavant ; environ 23 % envisagent de rentrer chez elles ce mois (février), et 32 % ont déclaré qu'elles rentreraient entre mars et la fin de l'année.

Deux tiers des familles indécises ont dit qu'elles fixeraient une date de retour en fonction de la sécurité sur place. Environ 89 % des personnes interrogées s'attendent à une amélioration rapide de la sécurité – ce qui porte à croire que beaucoup d'entre elles regagneront le nord prochainement.

Une extrapolation de la matrice de suivi des déplacements de l'OIM, qui montre que 8 539 familles déplacées vivent à Bamako et à Koulikoro, permet de conclure qu'environ 2 000 familles regagneront le nord dès que la sécurité se sera améliorée. Ces conclusions viennent étayer des données recueillies précédemment à l'aide de cette matrice en décembre 2012.

D'après les données de la matrice de suivi des déplacements, quelque 4 556 familles auraient l'intention de retourner à  Tombouctou, 3 008 à Gao et 216 à Kidal.

Etant donné que les données de la matrice ne couvrent que Bamako et Koulikoro, le nombre total de familles déplacées voulant regagner rapidement les régions du nord pourrait être très élevé. La Commission Mouvement de populations, mise en place par le Gouvernement pour compiler les données sur les déplacements à l'échelle nationale, a estimé à 227 000 le nombre total de personnes déplacées à l'intérieur du pays à la fin de décembre 2012.

En outre, les points de suivi des flux mis en place par l'OIM à Mopti, Ségou et Sikasso ont recensé 18 702 personnes fuyant les régions touchées par les hostilités au début de 2013.

Les données de cette enquête permettront aux organismes gouvernementaux et humanitaires d'établir des plans en prévision d'importants flux de personnes retournant dans le nord du pays. Cet exode pourrait peser lourdement sur les infrastructures, notamment sur les points de transit de Mopti et Ségou  où des stocks de nourriture, d'eau et de matériel médical devront être constitués. L'hygiène et l'assainissement devront aussi être améliorés.

Selon les personnes interrogées, les principaux besoins associés au retour dans leurs communautés d'origine sont le transport, la nourriture et la fourniture de matériels d'abri d'urgence pour réparer leurs maisons traditionnelles en pisé (banco).

Par ailleurs, des services essentiels et une assistance de base pour redémarrer des activités de subsistance seront nécessaires pour faciliter la réintégration, selon le bureau de l'OIM au Mali, qui cherche des fonds pour permettre aux ONG locales de fournir une aide pendant le voyage et à l'arrivée  aux personnes retournant chez elles, ainsi que pour porter assistance aux familles qui sont toujours déplacées.

Les activités de repérage et de suivi des personnes déplacées à l'intérieur de leur pays menées par l'OIM Mali sont financées par des contributions du Bureau d'aide en cas de catastrophe à l'étranger (OFDA) de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), et de la DG Aide humanitaire et protection civile de la Commission européenne (ECHO).

Pour plus d'informations, veuillez contacter

Judy Dacruz
OIM Mali
Tél. : +223 74-40-05-68
Courriel : jdacruz@iom.int