Communiqué
Global

Les données montrent que les soins de santé primaires pour les migrants sont économiques

Astana - L’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, a fait remarquer que l’objectif de « ne laisser personne de côté » formulé dans les Objectifs de développement durable à l’horizon 2030 ne représentait pas nécessairement une lourde charge pour les budgets alloués à la santé. 

A l’occasion de l’événement parallèle à la Conférence mondiale sur les soins de santé primaires à Astana, au Kazakhstan, hier (25/10), Jacqueline Weekers, Directrice de la Division santé et migration de l’OIM a déclaré que « les coûts élevés sont souvent cités par les gouvernements comme l’une des principales raisons pour ne pas inclure les migrants dans les systèmes de santé. Pourtant, les migrants paient davantage d’impôts qu’ils ne reçoivent d’avantages, envoient des fonds à leurs communautés d’origine et comblent les pénuries de main-d’œuvre sur les marchés du travail dans les sociétés d’accueil. L’accès équitable des migrants à des soins de santé primaires abordables peut réduire les dépenses de santé, améliorer la cohésion sociale et permettre aux migrants de contribuer grandement au développement. » 

Jacqueline Weekers a ouvert le forum d’experts intitulé « Primary Health Care for migrants - the economic argument », présentant une étude avant-gardiste, à la fois en Europe et en Asie, sur ce que coûte l’exclusion des migrants et des demandeurs d’asile du système de santé. 

Le débat a été présidé par Santino Severoni, coordonnateur de la santé publique et de la migration au Bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Europe et par Lyazat Altaeva, Ministre adjoint de la santé de la République du Kazakhstan. 

Les deux principaux intervenants - Ursula Trummer, responsable du Centre pour la santé et la migration, et Kai Hong Phua, Professeur à l’Ecole de politique publique Lee Kuan Yew - ont souligné que le discours sur le droit fondamental à la santé des migrants devait être complété par un modèle d’optimisation économique. 

« Ajouter une perspective économique peut apporter les coûts et avantages qui permettront de parvenir à un consensus équilibré », a déclaré Hong Phua. « Le besoin de travailleurs migrants dans l’économie, la nécessité de maintenir les coûts privés à un niveau faible pour les entreprises et de garantir le bien-être des travailleurs migrants justifient économiquement de mettre en place une politique de soins de santé équitable pour les migrants », a-t-il ajouté. 

« Différentes études sur les groupes de migrants les plus vulnérables comme les demandeurs d’asile et les migrants sans papiers parviennent toutes à des conclusions similaires : il n’est pas économiquement avantageux de restreindre l’accès aux soins de santé. Les données de notre étude en Europe montrent les potentiels économies d’argent que supposent la prise en charge rapide des soins de santé de 49 pour cent à 100 pour cent des coûts engendrés pour le traitement de maladies plus graves à l’hôpital », a déclaré Ursula Trummer. 

Ce point de vue est soutenu par le Ministère de la santé thaïlandais, qui prend en charge depuis près de vingt ans l’assurance santé de ses travailleurs migrants et des personnes à leur charge, et le Ministère de la santé turc, qui couvre les besoins de santé primaires des réfugiés syriens ayant un statut de protection temporaire dans le pays. 

Dans ses remarques, Jacqueline Weekers a également fait référence au Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui devra être adopté par les Etats membres à Marrakech en décembre, et qui apporte un cadre fédérateur de principes et d’engagements communs entre les Etats membres dans un monde de plus en plus marqué par la migration. 

« Le Pacte mondial sur la migration nous donne l’occasion historique d’améliorer la vie et la dignité des migrants et de renforcer la capacité des Etats à gérer les migrations. La santé doit en faire partie, et c’est le cas dans les 23 objectifs du Pacte. La mise en œuvre du Pacte se fera en même temps que celle du programme de couverture santé universelle et de soins de santé primaires », a-t-elle conclu. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Joe Lowry, Bureau régional de l’OIM à Vienne, Tel. +436603776404, email : jlowry@iom.int