Communiqué
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Les besoins humanitaires montent en flèche alors que 536 000 Rohingyas sont réfugiés à Cox’s Bazar

Cox’s Bazar - Ces 47 derniers jours, quelque 536 000 personnes ont fui le Myanmar et sont arrivées à Cox’s Bazar, au sud du Bangladesh, d’après le Groupe de coordination intersectorielle (GCI) établi par l’OIM. Ils sont encore nombreux cette semaine : 15 000 Rohingyas ont traversé la frontière vers le Bangladesh entre le 9 et le 11 octobre.

« Je suis arrivé ici il y a cinq jours. Cinq membres de ma famille, y compris ma femme qui attend un enfant, se trouvent toujours de l’autre côté (au Myanmar). Je leur ai parlé au téléphone. Ils ont dû quitter la maison et vivent désormais dehors sur une plage. Ils m’ont raconté qu’entre 8 000 et 9 000 personnes se trouvent sur cette plage, dans l’attente d’une occasion de traverser », a expliqué Mohammed Yakub, 50 ans, à l’OIM à Shahporir Dwip, une île bangladaise du fleuve Naf proche de la frontière entre les deux pays.

La rapidité et l’ampleur de l’afflux a provoqué une urgence humanitaire à Cox’s Bazar, où près des trois quarts du million de réfugiés dépendent aujourd’hui de l’aide humanitaire pour les abris, la nourriture, l’eau, l’assainissement et d’autres besoins urgents. Avant l’afflux du mois d’août, Cox’s Bazar accueillait déjà plus de 200 000 Rohingyas déplacés, mettant à très rude épreuve les infrastructures et les services de base du district.

En début de semaine, les organismes du GCI ont lancé un appel de 434 millions de dollars dans le cadre d’un Plan d’intervention humanitaire de 6 mois ciblant 1,2 million de personnes, dont des réfugiés Rohingyas et 300 000 Bangladais vulnérables vivant dans des communautés d’accueil à Cox’s Bazar.

« On ne saurait trop insister sur la gravité de la situation. Ces personnes sont malnutries et l’accès à l’eau et à l’assainissement est insuffisant dans de nombreux sites spontanés. Elles sont hautement vulnérables. Elles ont fui le conflit, ont subi d’importants traumatismes et vivent aujourd’hui dans des conditions extrêmement difficiles », a déclaré Sarat Dash, chef de mission de l’OIM au Bangladesh.

Bon nombre des nouveaux arrivants nécessitent une aide médicale immédiate et les organismes ont lancé un appel de 48 millions de dollars pour intensifier les soins de santé dans toutes les nouvelles installations pour les six prochains mois.

« Le risque d’une épidémie de maladie contagieuse est très élevé compte tenu du surpeuplement et du manque d’eau salubre et d’assainissement. Les soins de santé maternelle, néonatale et infantile sont également en forte pénurie compte tenu du nombre très élevé de femmes enceintes ou allaitantes et d’enfants parmi les nouveaux arrivants », a déclaré Patrick Duigan, responsable régional de la santé de l’OIM.

Depuis le 25 août, les agences du GCI ont fourni des soins médicaux à plus de 210 000 personnes. Les partenaires de la santé aident le département de la santé du district en déployant 12 équipes médicales dans les nouveaux secteurs d’afflux dans les sous-districts de Teknaf et d’Ukhia. Neuf centres de soins ont également été installés dans les secteurs isolés et difficiles à atteindre des nouvelles installations.

Quelque 35 000 enfants âgés de 5 à 15 ans ont été vaccinés contre la rougeole et la rubéole et plus de 72 000 enfants âgés de 0 à 5 ans ont été vaccinés contre la polio et ont reçu des compléments de vitamine A. Une campagne de vaccination orale ciblant la population toute entière a également débuté cette semaine.

Quasiment tous les réfugiés arrivent avec presque rien et ont besoin de bâches pour s’abriter et d’aide non alimentaire comme des vêtements, des moustiquaires, des ustensiles de cuisine, du savon et des couvertures. Depuis le 25 août jusqu’à la semaine dernière, quelque 288 000 personnes ont reçu une aide d’urgence pour les abris et 54 000 ont reçu une aide non alimentaire. Plus de 17 000 familles ont reçu des kits d’urgence comprenant une bâche par famille de cinq personnes. Plus de 2 500 familles ont reçu deux bâches en plastique et 5 000 autres ont reçu des couvertures et des nattes de couchage.

La forte hausse du nombre de personnes installées dans de nombreux sites met également à rude épreuve les services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH). D’après les organismes chargés des activités WASH, quelque 750 000 personnes parmi les 1,2 million de réfugiés ciblés par le plan d’intervention nécessiteront une aide WASH dans les six prochains mois.

Depuis le 25 août, plus de 333 000 personnes ont reçu des services WASH mais d’après les organismes, ils sont presque aussi nombreux à en avoir toujours besoin. Ensemble, les organismes ont installé 3 249 puits profonds mais la qualité des puits est préoccupante car ils pourraient ne pas être assez profonds compte tenu des nappes phréatiques qui s’épuisent.

Quelque 8 100 latrines d’urgence ont également été construites mais le rythme de remplissage dépasse le rythme de construction. La pénurie de terrain et d’infrastructures de gestion des eaux usées aggravent cette situation. D’après les agences WASH, 74 millions de dollars sont nécessaires pour répondre aux besoins jusqu’en février 2018.

Dans ce contexte, la pression exercée sur les installations existantes est énorme car la population de nombreux sites et installations a plus que doublé depuis le 25 août. Ainsi, la gestion des sites où se trouvent près de 700 000 personnes est indispensable. Le coût est estimé à 65 million de dollars d’après les organismes de gestion des sites du GCI.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM au Bangladesh :
A Cox’s Bazar: Hala Jaber, Tel : +8801733335221, Email : hjaberbent@iom.int
A Dhaka: Shirin Akhter, Tel : +8801711187499, Email : sakhter@iom.int