Communiqué
Global

Les affrontements bloquent l’aide humanitaire de l’OIM dans l’Etat sud-soudanais du Nil supérieur

Soudan du Sud - L’OIM a été contrainte de suspendre ses activités humanitaires à Wau Shilluk dans l’Etat du Nil supérieur, au Soudan du Sud, en raison des violents affrontements mettant en danger des milliers de personnes. En raison de l’insécurité accrue, l’OIM a dû reporter l’enregistrement de près de 3 000 individus vulnérables pour une durée indéterminée.

« La violence dans l’Etat du Nil supérieur empêche de nouveau l’OIM et les autres organismes de secours de fournir une aide aux populations dans le besoin », a déclaré William Barriga, chef de mission de l’OIM au Soudan du Sud. « Les affrontements intermittents rendent de plus en plus difficile la fourniture de services par les travailleurs humanitaires et les civils en subiront inévitablement les conséquences. »

Les affrontements entre le gouvernement et les forces de l’opposition ont débuté au sud de Wau Shilluk le 25 janvier et se sont propagés au reste de Wau Shilluk et à la ville de Malakal. Les bombardements se sont progressivement rapprochés de Wau Shilluk le 27 janvier au moment où l’équipe de 14 personnes de l’OIM était sur le point de reprendre l’enregistrement, forçant le personnel à se réfugier en lieu plus sûr avec le soutien de World Vision, qui fournit de l’aide humanitaire dans la zone.

Entre 2 000 et 3 000 personnes n’étaient toujours pas enregistrées lorsque l’équipe de l’OIM a dû évacuer. Entre le 16 et le 26 janvier, 20 446 personnes ont été enregistrées ou vérifiées si elles avaient déjà été enregistrées l’année dernière. Recueillir des informations précises sur l’enregistrement permet de mieux planifier la réponse et de suivre les tendances du déplacement dans la région instable du Nil supérieur.

Wau Shilluk est située de l’autre côté du Nil blanc face à la ville de Malakal, l’une des zones urbaines les plus vastes du Soudan du Sud avant la crise actuelle, qui accueille plus de 33 000 déplacés internes ayant trouvé refuge dans un site de protection des civils (PoC).

Les tendances du déplacement dans cette zone restent fluides ces dernières années. En juillet et août 2015, de nombreux déplacés internes se sont rapidement rendus dans le site de PoC de Malakal depuis Wau Shilluk en raisons de la détérioration des conditions à Wau Shilluk après de nombreux mois d’accès humanitaire limité.

Récemment, depuis la réouverture de l’accès par le fleuve en novembre 2016, l’OIM estime qu’entre le 12 novembre et le 30 décembre, plus de 2 000 personnes ont quitté le site de PoC de Malakal pour se rendre à Wau Shilluk et rejoindre leur famille, cultiver des terres ou s’enregistrer dans des camps de réfugiés au Soudan. Seuls 60 pourcent d’entre eux ont indiqué leur intention de partir de manière permanente.

En outre, les affrontements à Renk, dans l’Etat du Nil supérieur, le 30 janvier, ont interrompu les opérations sanitaires de l’OIM dans la zone en raison des bombardements et des coups de feu incessants. Grâce aux cliniques permanentes et aux équipes de réponse rapide, l’OIM dispense les premiers soins aux déplacés internes et aux membres de la communauté d’accueil à Renk. Dans le cadre de son programme de santé maternelle, l’OIM est le seul fournisseur de soins préventifs de la transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant dans la région de Renk.

Ces trois années de guerre civile ont laissé des millions d’habitants dans le besoin d’aide humanitaire au Soudan du Sud. Plus de 1,83 million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et 1,17 million d’autres ont fui vers les pays voisins depuis l’éruption de la crise en décembre 2013. L’OIM continue de fournir une aide humanitaire multisectorielle à la population à travers le pays.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Ashley McLaughlin, OIM Soudan du Sud, Tel: +211 922 405 716, Email: amclaughlin@iom.int.