Suisse - Alors que les pays traditionnellement perçus comme des pays d’émigration deviennent de plus en plus des destinations pour les migrants des pays en développement, l’OIM organise un atelier de deux jours pour aborder les opportunités de développement engendrées par cette tendance.

L’atelier, intitulé « Migration sud-sud : partenariat stratégique pour le développement », s’ouvrira le 24 mars au Centre international de conférences de Genève, avec le discours de Shakeel Ahmed Yousuf Abudal Razack Mohamed, Ministre du travail, des relations industrielles et de l’emploi de la République de Maurice.

Des hauts responsables gouvernementaux, des universitaires et des experts internationaux dans le domaine de la migration sud-sud s’exprimeront également. Il y aura aussi une session « parole aux migrants » qui permettra un échange direct entre les participants et les personnes ayant une expérience pratique de la migration Sud-Sud.

Les études montrent que l’ampleur des déplacements Sud-Sud (82,3 millions de migrants dans le monde) est sensiblement égale à celle des flux Sud-Nord (81,9 millions de personnes). Plus de la moitié des vingt principaux couloirs migratoires dans le monde sont situés sur l’axe Sud-Sud.

La croissance économique soutenue dans plusieurs pays du Sud pousse de nombreux travailleurs migrants à se rendre dans des pays riches en ressources naturelles tels que l’Angola, la Papouasie Nouvelle-Guinée et les pays du Golfe.

La croissance économique rapide dans ces pays générera une demande plus forte de travailleurs migrants. Les économies en expansion de certains pays d’Amérique latine attirent également les migrants du Sud.

« Des efforts et une attention accrus sont nécessaires pour évaluer le potentiel de développement de la migration Sud-Sud », déclare William Lacy Swing, Directeur général de l’OIM. « La migration peut contribuer de manière considérable à la réduction de la pauvreté et au développement économique durable. »

Les rapatriements de fonds entre les pays du Sud sont tout aussi importants que ceux effectués du Nord vers le Sud. Les deux tiers des rapatriements de fonds reçus dans les pays les moins avancés proviennent d’autres pays en développement. Ils représentent une contribution majeure au développement.

En outre, le transfert de connaissances, de compétences et de bonnes pratiques acquises par les migrants travaillant à l’étranger contribue au développement de leur pays lorsqu’ils rentrent chez eux. Les migrants de retour ont également prouvé qu’ils contribuaient à la création d’emplois.

Cette tendance croissante de migration Sud-Sud présente également tout un ensemble de défis qui seront exposés lors de l’atelier. L’intégration des nouveaux migrants et la réintégration des migrants de retour en font partie. La plupart des pays du Sud ne sont pas habitués à leur nouveau statut de pays d’immigration et se trouvent confrontés à des difficultés d’intégration souvent dues à leurs politiques migratoires inchangées.

La migration irrégulière, le trafic illicite de migrants et la traite des personnes sont d’autres schémas observés lors de la migration Sud-Sud qui sont toujours aussi mal pris en compte, lorsqu’ils le sont. Insécurité, pauvreté et oppression en sont les causes.

De nombreux pays en développement ne disposent pas des connaissances, des compétences et des ressources nécessaires pour gérer la migration Sud-Sud de manière efficace et tirer parti de son potentiel de développement. La capacité des gouvernements à garantir la protection et le respect des droits fondamentaux des migrants tels que l’accès à la santé, à l’éducation et aux droits du travail, est souvent limitée.

L’atelier étudiera des solutions pour répondre à ces problèmes. Les débats seront centrés sur la manière dont les gouvernements et les organisations peuvent développer une approche globale pour mieux reconnaître cette facette de la mobilité humaine et l’intégrer dans le programme de développement international post-2015. Cet aspect est totalement absent des Objectifs de développement du Millénaire 2015.

Pour consulter le programme de l’IDM et les documents de travail veuillez vous rendre sur : http://www.iom.int/cms/idmsouthsouthmigration

Pour plus d’information, veuillez contacter

Samri Azzouz
OIM Genève
Email: asamri@iom.int
Tel +41.22.717.9468, +41.79.442.5228