Communiqué
Global

La traite des hommes: un phénomène négligé

Plus d'attention doit être accordée à la traite
d'hommes et de garçons, affirme le dernier rapport de l'OIM
de la Migration Research Series, qui vise à apporter un
éclairage nouveau sur ce phénomène mondial en
constante augmentation.

Ce rapport, qui met l'accent sur la traite d'hommes et de
garçons du Bélarus et d'Ukraine, révèle
que dans ces deux pays, les victimes masculines
représentaient respectivement 28,3 % et 17,6 % de toutes les
victimes aidées par l'OIM et ses partenaires entre 2004 et
2006.

L'étude, dirigée par Rebecca Surtees, de
l'Institut NEXUS, s'appuie sur des entretiens avec 685 hommes et
garçons ayant été victimes de la traite. Elle
montre que les hommes adultes sont en majorité victimes de
travail forcé,  principalement dans le secteur de la
construction en Russie. Une minorité de victimes, en
particulier les garçons, se retrouve utilisée pour la
mendicité, le vol ou l'exploitation sexuelle en Russie. Les
autres destinations comprennent le Sud-Est de l'Europe, l'Union
européenne, les États-Unis, la Turquie, l'Asie
centrale, l'Asie du Nord et le Moyen-Orient.

Ce rapport souligne que la plupart des personnes
interrogées affirment avoir décidé de migrer
en raison de la mauvaise conjoncture économique dans leur
pays et de la nécessité de subvenir aux besoins de
leur famille et leurs enfants restés au pays.

De plus, la plupart des victimes ont été
recrutées au moyen de fausses promesses de travail, en
général via des contacts personnels, mais aussi par
le biais d'annonces parues dans des journaux, à la
télévision, sur des panneaux d'affichage et sur
internet. Dans la plupart des cas,  les victimes pensaient
avoir signé un contrat légal avec des entreprises,
des agences de recrutement et des intermédiaires
sûrs.

Les Ukrainiens et les Bélarusses ont affronté des
conditions de vie et de travail traumatisantes dans les pays de
destination qui ont gravement affecté leur bien-être
physique et mental.

Quel que fût le pays de destination ou le travail, les
hommes et garçons victimes de la traite travaillaient six
à sept jours par semaine, 12 heures ou plus par jour. La
plupart des hommes ont fait état de conditions de vie
catastrophiques, à l'étroit et sans hygiène,
avec un accès limité à une nourriture de
mauvaise qualité.

Abus ou menaces d'abus, non paiements, dettes et liberté
de mouvement réduite ont confiné beaucoup d'hommes
dans des situations d'exploitation.

Les victimes ukrainiennes envoyées en Russie dans le
secteur de la construction  ont rapporté avoir
été soumis à des abus graves et
répétés. L'une d'entre elles a
déclarée: « Nous avons demandé des
informations sur les conditions de travail et le salaire et on nous
a dit de nous taire car nous n'avions aucun droit. Nous ne pouvions
pas partir. Si nous désobéissions, nous devions payer
ou nous étions battus… Nous étions
gardés par des hommes armés. La nuit, les chiens
étaient lâchés. Un jour, j'ai été
frappé sur les pieds et au visage ».

En Russie, les baraquements dans lesquels vivaient des hommes
victimes de la traite ont été incendiés par un
employeur en guise de punition collective, entraînant la mort
de plusieurs travailleurs. Un survivant raconte comment des
migrants désespérés ont tenté, en vain,
d'échapper aux flammes sans succès puisque les portes
des baraquements étaient verrouillées.  Ceux qui
s'en sont sortis ont reçu des trafiquants de l'argent pour
retourner chez eux. Mais ils n'ont jamais été
payés pour leur travail ou reçu une compensation pour
les tortures physiques et psychologiques qu'ils ont dû
supporter.

Le rapport fait remarquer que beaucoup de ces hommes
exploités ne se considèrent pas victimes de la traite
car l'exploitation est souvent perçue - à tort
– comme un aspect normatif de la migration de travail.
D'autres pensent que leur propre participation au recrutement n'en
fait pas des victimes de la traite.

Il recommande que les programmes et politiques de lutte contre
la traite tiennent compte de la dimension du genre dans la traite
afin d'apporter des réponses complètes en vue de la
protection et de l'aide des victimes masculines de la traite, y
compris après la traite.

Ce rapport est financé par le Bureau d'observation et de
lutte contre la traite des personnes (G/TIP).

Pour consulter le rapport, veuillez cliquer sur le lien
suivant:

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Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Sarah Craggs

OIM Genève

Tél.: +41 22 717 95 26

E-mail: "mailto:scraggs@iom.int" target="_blank" title=
"">scraggs@iom.int