La première conférence scientifique de l’IGAD sur la santé se centre sur les migrants
Nairobi - Les migrants sont le centre d’intérêt de la première conférence scientifique sur la santé de l’Autorité intergouvernementale d’Afrique de l’Est pour le développement (IGAD en anglais) qui a lieu à Addis-Abeba, en Ethiopie, du 3 au 6 décembre.
A l’occasion de la conférence, l’OIM présente cinq résumés sur les préoccupations en matière de santé migratoire, dont le thème est : « Approches novatrices sur l’accès équitable aux services liés au VIH et à la santé reproductrice au sein des populations pastorales et mobiles. »
De nombreux migrants et communautés d’accueil, en particulier aux postes-frontières, sont touchés par des problèmes de santé publique tels que le VIH/SIDA, qui reste un problème majeur pour la plupart des gouvernements dans la région.
James Tafida, qui est né et a grandi dans une ville frontalière kenyane, avait 14 ans lorsqu’il a commencé à vendre des services sexuels. James n’avait pas d’argent. Ses parents étaient agriculteurs et ne pouvaient subvenir qu’à leurs propres besoins. Il a aujourd’hui 25 ans et continue de vendre son corps pour 5 à 10 dollars par jour. « Les villes frontalières sont connues pour leurs travailleurs du sexe masculins. A la frontière, chacun fait sa vie, personne ne s’occupe de ce qu’il se passe derrière le rideau », confie t-il. « Il n’y avait pas d’argent pour nous. Mon ami avait soudainement beaucoup d’argent et m’a finalement révélé que c’était grâce à ses « rencontres nocturnes avec des hommes. » J’ai pensé que s’il pouvait le faire, alors moi aussi. »
La plupart de ses clients sont des travailleurs migrants, principalement des chauffeurs de camions, originaires des pays voisins, qui viennent dans la ville frontalière d’Isebania lorsqu’ils sont en transit vers d’autres pays. En tant que travailleur du sexe masculin, James compte sur son réseau de clients pour en trouver de nouveaux. Il sait que son travail comporte des risques. « La plupart de mes clients utilisent des préservatifs pour se protéger du VIH. Je ne me suis jamais fait dépister, j’ai peur », explique t-il.
Une étude réalisée en 2013 par l’OIM a révélé que les vulnérabilités des migrants en matière de santé, notamment celles des travailleurs migrants, tels que les chauffeurs de camions aux différents postes de passage unique aux frontières (OSBP en anglais), sont très élevées. Ces OSBP sont destinés à faciliter le transport et la circulation des personnes en Afrique de l’Est en organisant les procédures à la fois d’entrée et de sortie dans un site unique.
Les travailleurs sont loin de chez eux pendant de longues périodes, séparés de leur famille, sans protection sociale adéquate et avec un accès limité aux services sociaux, à la santé et à l’éducation.
Les objectifs de la conférence sont de partager les connaissances et les meilleures pratiques en matière de santé au sein des populations de migrants et d’établir de nouvelles directions et orientations politiques pour accélérer la fourniture durable de services de santé et renforcer la coopération avec un large éventail de partenaires.
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Paola Pace
OIM Nairobi
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