Communiqué
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La danse participative renforcera la résilience face à l’extrémisme violent au Niger

Quatre troupes de danse de la région de Tillabéry touchée par le conflit ont participé au fameux festival Rue Dance Niger à Niamey, ce mois d’octobre. Photo : OIM/Daniel Kisito Kouawo.

Niamey – La région de Tillabéry, située au sud-ouest du Niger, chevauche les frontières du pays avec le Mali et le Burkina Faso. La région est caractérisée par une fragile stabilité et se trouve aujourd’hui menacée par divers risques économiques et de sécurité concentrés dans cette zone frontalière regroupant trois Etats.

Le manque de contrôle efficace aux frontières et les tensions pour les ressources souvent limitées ont fait de Tillabéry une région instable. Le conflit ethnique est un facteur déterminant dans le développement d’organisations extrémistes violentes et de groupes criminels qui occupent et traversent régulièrement les zones frontalières de la région.

Ce mois-ci (octobre), l’Initiative de l’OIM pour la cohésion communautaire (NCCI) au Niger est intervenue de façon plutôt unique face à ces tensions : la danse. L’OIM a organisé une formation de 10 jours à la danse participative à Niamey, la capitale du Niger, pour quatre troupes de danse des départements de Bankilaré, d’Ayorou et de Téra - tous situés dans la région de Tillabéry touchée par le conflit - ainsi que pour dix danseurs professionnels de Niamey.

Depuis environ 2014, le programme de la NCCI, financé par l’USAID/le Bureau des projets de transition (USAID/OTI), s’intéresse aux principaux facteurs du conflit, notamment le chômage des jeunes, la portée croissante des organisations extrémistes violentes et le sentiment de longue date d’exclusion au sein de différents groupes ethniques.

Suite à leurs sessions de formation, les troupes ont participé au festival « Rue Dance Niger ». Ils ont exécuté des danses participatives dans les rues de Niamey. Ces représentations ont offert aux jeunes de lieux défavorisés la possibilité de faire part de leur expérience au quotidien et de leurs aspirations pour un avenir meilleur.

Le festival, organisé au Centre culturel Franco-nigérien Jean Rouch (CCFN) à Niamey, a rassemblé à la fois des troupes de danse professionnelles et amatrices de tout le Niger, des pays voisins et de France, et leur a donné une plateforme pour se représenter devant des centaines de personnes de milieux socioéconomiques mélangés.

« Le Niger est connu depuis longtemps pour ses traditions de paix et de tolérance entre divers groupes ethniques et les activités comme celles-ci restaurent cette dynamique intercommunautaire », a déclaré Alan Bobbett, chef de projet et responsable du programme de la NCCI. « Il était enthousiasmant de voir les troupes s’entraîner et d’écouter leurs histoires. Les événements communautaires et les festivals comme celui-ci sont victimes des groupes armés opérant le long des frontières du Niger. »

« Cette formation nous a vraiment ouvert l’esprit pour voir le rôle que nous, les jeunes, devons jouer pour ramener la paix et la sécurité dans nos régions. En tant que Nigérien, il était très intéressant pour moi d’apprendre différentes formes de danse d’autres communautés », a déclaré Amadou, l’un des apprenants.

Le programme a eu lieu en partenariat avec le chorégraphe nigérien Maman Sani pour créer un espace pour la participation et l’expression positives des jeunes. La musique, la danse et le théâtre ont été identifiés par le programme comme un moyen puissant permettant aux jeunes de promouvoir des discours alternatifs et transmettre des messages de paix et de cohésion qui peuvent contribuer efficacement à accroître la résilience des communautés touchées face à l’extrémisme violent.

La NCCI cherche à permettre aux jeunes dirigeants à l’ouest de Tillabéry de jouer un rôle actif dans la création et la promotion de discours luttant contre l’extrémisme violent. Cette activité vise à renforcer la résistance à ces groupes et à accroître la capacité des communautés locales à Tillabéry à faire face à ces menaces des groupes armés violents.

Même si l’activité visait en premier lieu à permettre aux jeunes artistes des départements confrontés à l’insécurité de devenir des acteurs du changement social, elle a aussi contribué à donner une image plus positive de la région de Tillabéry. La performance des jeunes intégrait des danses traditionnelles de leur région, dressant le portrait de la riche culture de Tillabéry au public à Niamey.

Le programme PCCN soutenait précédemment la participation de troupes de danse d’Abala et de Diffa pendant l’édition de l’an dernier, lors de laquelle des jeunes de ces départements ont dialogué avec le public sur des sujets sensibles comme la paix et la réconciliation. A Diffa et Tillabéry, le programme utilisait aussi le récit d’histoires ancestrales, le chant traditionnel et des ateliers de théâtre pour faire participer les jeunes et renforcer la résilience des communautés.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Monica Chiriac, OIM Niger, Tel. +227 8931 8764, email : mchiriac@iom.int