Communiqué
Global

La Colombie et l’OIM unissent leurs forces pour combattre la traite d’êtres humains

Bogota – A l’occasion de la Journée mondiale contre la traite des êtres humains, l’OIM, l’Organisme des Nations Unies chargé des migrations, et le Ministère colombien des affaires étrangères ont présenté hier, 31 juillet, les résultats d’Ante la trata no se haga (Face à la traite, ne fermez pas les yeux), cinquième phase d’une campagne de prévention contre le crime de traite d’êtres humains.

L’initiative consistait en une série d’activités ludiques et pédagogiques qui ciblent les personnes de 15 à 35 ans originaires de quatre municipalités à la frontière colombienne (San Miguel dans l’Etat de Putumayo, Maicao dans l’Etat de La Guajira, Leticia dans l’Etat d’Amazonas et Tumaco dans l’Etat de Nariño). Ces municipalités sont exposées à la traite en raison de leur situation géographique.

Ante la trata no se haga vise à sensibiliser davantage les communautés et à leur fournir un soutien collectif et des outils de prévention. Les activités menées à bien ont permis d’expliquer aux communautés comment la traite fonctionne, comment elle touche la vie des gens et comment elle peut être évitée. Au terme des sessions, les participants se sont chacun engagés par écrit, sur un morceau de ruban adhésif, à ne pas rester indifférent à la traite. Ensuite, tous les morceaux d’adhésif ont été collés ensemble pour former une grande bannière rouge contre la traite.

D’après les statistiques du gouvernement colombien, entre 2014 et 2017, le Ministère des affaires étrangères a traité 258 cas de traite d’êtres humains dans ses consulats à l’étranger. Sur le nombre total de cas, 81 pourcent des victimes étaient des femmes (208 cas) et 19 pourcent étaient des hommes (50 cas). Il est important de noter que le type d’exploitation le plus fréquent ces cinq dernières années était l’exploitation sexuelle (160 cas ou 63 pourcent), suivie de l’exploitation du travail (73 cas ou 29 pourcent) et du mariage forcé (20 cas ou 8 pourcent).

Par ailleurs, il a été révélé que ces dernières années, les principaux pays de destination des victimes de traite colombiennes sont : la Chine (19,4 pourcent des cas), l’Argentine (15,9 pourcent), le Mexique (9,7 pourcent), l’Equateur (7 pourcent), le Pérou (5,8 pourcent) et la République dominicaine (4,6 pourcent). Ces dernières années, les principaux départements d’origine des victimes de traite en Colombie sont : Valle del Cauca, Antioquia, Risaralda, Cundinamarca et Caldas.

María Holguín, Ministre colombienne des affaires étrangères, a déclaré que le Ministère s’attaquait de front au fléau de la traite d’êtres humains. « Nous voulons toucher l’âme et le cœur des gens… Chacun d’entre nous doit agir pour mettre fin au troisième crime le plus lucratif du monde après le trafic de drogues et le trafic d’armes », a-t-elle déclaré.

« Nous devons nous rassembler pour montrer qu’en Colombie, il est possible de continuer à bâtir un réseau contre la traite, en regroupant les messages de ces morceaux d’adhésif et les actions de centaines de Colombiens qui se sont ainsi engagés à lutter contre ce crime », a déclaré Alejandro Guidi, chef de mission de l’OIM en Colombie. Et d’ajouter : « Ce crime ne fait aucune distinction en termes d’origine, d’âge, de sexe ou de situation socioéconomique. »

Depuis 2014, l’OIM et le Ministère des affaires étrangères organisent une campagne annuelle à l’intérieur et à l’extérieur du pays pour lutter contre la traite d’êtres humains et garantir que chaque jour, de moins en moins de Colombiens ne soient victimes de ce crime.

C’est ainsi, à travers les cinq phases de l’initiative, que la Colombie peut sensibiliser ses citoyens à ce crime et leur permettre d’en reconnaître les facteurs de risque.

Si vous avez connaissance d’un cas de traite, vous pouvez le signaler à tout consulat de Colombie, par appel vidéo ou sur le chat du site www.cancilleria.gov.co, en écrivant un courriel à asistencias@cancilleria.gov.co ou en appelant les numéros d’assistance gratuits 18000979899 et 01800093800.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Karen Mora, OIM Colombie, Tel. + (57) 1 639 7777, Email: kmora@iom.int