Communiqué
Global

Insécurité, routes délabrés et financement : les principaux obstacles à l'aide médicale pour les rapatriés et les déplacés au Sud Soudan

Les équipes médicales de l'OIM dans l'Etat
d'Equatoria occidental au Sud Soudan bravent
l'insécurité en vue de fournir des services
médicaux urgents à des groupes de
déplacés internes qui ont un accès
limité ou inexistant aux centres de soins.

Les équipes parcourent de longues distances sur des
routes délabrées pour atteindre les
déplacés dans cet Etat frontalier de la
République démocratique du Congo (RDC) et de la
République de Centre Afrique (RCA), où les milices de
l'Armée de résistance du Seigneur (LRA pour Lord's
Resistance Army) traversent souvent pour effectuer des raids.

Les déplacés internes avaient fui leurs maisons en
2008 en raison des agressions fréquentes de la LRA contre
leurs villages. De nombreux villageois au Sud Soudan ont
été tués ou blessés par la LRA ces deux
dernières années. L’Organisation est
l’une des seules à fournir des services de soins en
Equatoria occidental depuis 2008.

Les équipes de l'OIM dispensent les premiers soins
à quelque 80 déplacés internes par jour qui se
rendent dans les cliniques mobiles. Bon nombre souffrent de
maladies respiratoires, de malaria, de dysenterie, de
problèmes de peau et de malnutrition.

Dans le but de fournir un accès régulier aux soins
pour les déplacés internes dans les endroits
difficiles à atteindre, l'OIM prévoit aujourd'hui de
construire des cliniques permanentes à divers endroits afin
de remplacer les cliniques mobiles qui fournissent actuellement des
services dans les comtés de Yambio, Nzara, Tambura et Ezo.
Les cliniques permanentes devraient permettre de réduire les
risques d'insécurité sur les professionnels de la
santé au cours de leurs longs périples et
d’améliorer la fourniture de services de
santé.

L'OIM dirige des cliniques mobiles dans les camps de
déplacés et dans les sites de transit des
rapatriés, dans cinq états du Sud Soudan : Equatoria
occidental, Equatoria central, Warab, Nil Supérieur et Bahr
el Ghazal occidental.

Si l'insécurité, l'éloignement et l'absence
de routes sont les principaux obstacles en Equatoria occidental,
dans le Nil supérieur, c'est le nombre de personnes qui
sollicitent une aide médicale qui dépassent la petite
équipe de huit professionnels.

La clinique mobile de l'OIM à Renk, dans l'état du
Nil supérieur, fonctionne tous les jours afin de
réaliser des consultations et de donner des traitements
à des milliers de rapatriés qui sont bloqués
dans la ville depuis plus de six mois en raison du manque de moyens
de transport vers leurs villages du sud.

La clinique reçoit jusqu’à 80
rapatriés par jour, notamment des femmes enceintes, des
enfants et des personnes handicapées. Les rapatriés,
qui vivaient à l'extérieur de Khartoum, la capitale
du Soudan, dont certaines depuis plusieurs années, ont
décidé de rentrer chez eux dans le sud après
la signature de l'Accord global de paix et de l'indépendance
du sud qui en a résulté en juillet dernier.

En collaboration avec l'OMS, les ministères d'Etat
à la santé et d’autres partenaires du cluster
chargé de la santé, l'OIM fournit des services de
premiers soins, notamment des soins prénatals et des
vaccinations, facilite le renvoi des patients et aide au processus
du voyage, à savoir les examens d’aptitude et les
activités de promotion de la santé et
d'éducation sanitaire.

Le personnel de santé de l'OIM, qui travaille à la
clinique de l'OIM située dans le camp, confie que le nombre
de personnes demandant des consultations diminue
considérablement depuis les améliorations en termes
de fourniture de services médicaux et
d’activités sur l’eau, l'assainissement et
l'hygiène pour tous, telles que la fourniture d’eau
potable, le creusement de latrines et la gestion des
déchets. Toutefois, les cas de malaria restent dominants et
continuent de poser un risque sanitaire en particulier pour les
bébés et les enfants.

A Wau, la capitale du Bahr al Ghazal occidental, qui a
récemment vu affluer un nombre important de personnes
déplacées par la violence dans la région
voisine d'Abyei, la clinique de l'OIM reçoit 50 patients par
jour en moyenne, soit une légère baisse par rapport
au plus fort de l’afflux, car de nombreux
déplacés commencent à rentrer chez eux
à Abyei.

L'OIM est en négociation avec le Ministère de la
santé de Wau pour permettre à l'Organisation
d'installer un centre de soins près des endroits où
se trouvent des anciens déplacés. Cette mesure est
nécessaire car il n’existe aucun service
médical dans ces zones.

L'OIM demande des fonds afin d’installer des unités
de soutien, de traitement et de prévention du VIH pour les
déplacés internes et les communautés
d'accueil. Le VIH/SIDA est une préoccupation majeure en
Equatoria occidental où 10% de la population est atteinte,
le taux le plus élevé de la République du Sud
Soudan.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Fabien Sambussy

OIM Juba

Tel: + 249 (0)922 40 66 50

E-mail: "mailto:fsambussy@iom.int">fsambussy@iom.int