Au Cameroun, la quête de l'égalité des sexes dans le domaine de la paix et de la sécurité prend de l'ampleur, sous l'impulsion de cadres internationaux essentiels. La résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée en 2000, constitue la pierre angulaire de cet effort, en soulignant la nécessité de la participation des femmes aux processus de paix et de leur protection pendant les conflits. Cet engagement est repris dans les Lignes directrices 2020 sur les femmes, la paix et la sécurité de la CEDEAO, qui invitent les États membres à adopter des stratégies globales visant à promouvoir l'implication significative des femmes dans les questions de sécurité.

Au niveau national, la Stratégie genre du Comité National de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration du Cameroun (2021-2025) cristallise cette détermination, en décrivant des mesures réalisables pour intégrer les perspectives de genre dans diverses politiques. Elle affirme que « garantir la participation active des femmes aux processus de paix permet non seulement de renforcer l'efficacité des interventions, mais aussi de répondre aux besoins spécifiques des femmes dans les zones touchées par les conflits. » De telles initiatives s'alignent sur les indicateurs de développement mondiaux qui démontrent que les processus de paix inclusifs produisent des résultats plus durables.

Au niveau régional, le Cameroun bénéficie des initiatives lancées par l'Architecture de paix et de sécurité de la CEDEAO, qui a fait des progrès significatifs dans la promotion du rôle des femmes dans la résolution des conflits. La politique de la CEDEAO en matière de genre pour 2019 souligne la nécessité d'intégrer les considérations de genre dans tous les efforts de paix et de sécurité, en présentant des études de cas réussies où l'implication des femmes a conduit à des accords de paix plus solides. Le rapport annuel 2020 de la CEDEAO renforce encore cet engagement, soulignant que l'inclusion des femmes dans la consolidation de la paix est désormais une priorité pour la stabilité régionale, en particulier dans les zones en proie à la violence et à l'insécurité.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a joué un rôle déterminant dans la promotion de l'agenda des femmes, de la paix et de la sécurité au Cameroun. Grâce à son projet financé par le PBF, l'OIM a lancé des actions de transformation qui permettent aux femmes de participer aux processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR). Une réalisation importante de ce projet a été la cartographie complète des organisations de femmes dans la région de l'Extrême-Nord, garantissant que le soutien ciblé atteigne celles qui sont directement engagées dans la construction de la paix.

En outre, le projet a réussi à structurer un réseau d'organisations de femmes, ce qui facilite la coordination des activités dans le cadre du Comité national de DDR (CNDDR). Cette initiative permet non seulement d'amplifier la voix des femmes dans les discussions sur la paix et la sécurité, mais aussi de favoriser un impact durable en renforçant leur rôle de leader dans les programmes de DDR. En créant des forums de dialogue communautaire, l'OIM a renforcé les efforts de médiation et de résolution des conflits au niveau local, en veillant à ce que les perspectives des femmes soient intégrées dans les processus de réintégration nationaux et régionaux.

En outre, l'initiative a mis l'accent sur le renforcement des capacités. Les programmes de formation ont permis aux organisations de femmes et aux dirigeants communautaires d'acquérir des compétences essentielles en matière de DDR et de plaidoyer en faveur de l'égalité des sexes, leur permettant ainsi de jouer un rôle plus actif dans l'organisation de leurs communautés. L'accent mis sur la lutte contre la violence sexiste a également été déterminant, car les services de soutien aux survivants et les campagnes de sensibilisation ont renforcé la résilience des communautés.

Le parcours du Cameroun vers l'intégration des femmes dans les cadres de paix et de sécurité est marqué par des réalisations significatives, mais des défis persistent. L'alignement des engagements internationaux, régionaux et nationaux a jeté des bases solides, tandis que les contributions de l'OIM ont joué un rôle essentiel dans l'autonomisation des femmes et l'amplification de leur rôle dans les processus de paix. Alors que ces efforts se poursuivent, il est essentiel que toutes les parties prenantes restent déterminées à faire en sorte que les voix des femmes ne soient pas seulement entendues, mais qu'elles façonnent activement l'avenir de la paix et de la sécurité au Cameroun.

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• Dahlia EZEKWONNA, OIM Cameroun, dezekwonna@iom.int