Communiqué
Global

Expulsion des migrants dupés

Près de 700 migrants qui occupaient des bâtiments
abandonnés sans eau ni électricité à
San Nicola Varco, à une centaine de kilomètres au sud
de Naples, ont été expulsés par la police
italienne. Beaucoup d'entre eux ont été
transférés vers des centres d'identification et
d'expulsion à proximité.

Les migrants, tous des jeunes Marocains, travaillaient
illégalement dans le secteur agricole où ils
étaient exploités par des employeurs peu scrupuleux
dans les champs et les serres.

Une équipe de l'OIM a découvert en juillet dernier
que de nombreux migrants vivant dans la zone étaient
entrés en Italie avec un visa valide. Certains ont
confié avoir donné jusqu'à 8 000 euros
à des intermédiaires au Maroc pour obtenir un contrat
de travail saisonnier en Italie.

Une fois dans le pays, les migrants se sont rendus compte que
leur employeur avait disparu ou ne voulait pas les employer.

Sans permis de travail légal, ils sont devenus des
migrants irréguliers et beaucoup se sont retrouvés
dans des situations abusives dans le secteur agricole. Les
migrants, tous des jeunes hommes, ont déclaré avoir
été payés entre 15 et 25 euros pour une
journée de 12,5 heures et devaient payer leur employeur pour
certains services tels que l'accès à l'eau.

« Nous avons découvert que de nombreux migrants
possédaient des visas avec les coordonnées des
employeurs italiens qui ont refusé de les embaucher. Nous
avons recueilli les informations utiles et les avons
communiquées aux procureurs locaux. Nous avons voulu donner
aux migrants la possibilité de dénoncer cette fraude
afin pour qu'ils puissent recevoir une certaines protection
», déclare Peter Schatzer, chef de mission de l'OIM en
Italie.

Sans aucune réponse de la part des autorités
compétentes, l'OIM craint que l'expulsion potentielle des
migrants dupés ne mette fin à la procédure
judiciaire en cours.

« Cela signifie en fait que ceux qui ont organisé
cette tromperie et en ont tiré profit pourraient ne pas
être inquiétés par la justice alors que les
migrants, qui ont été trompés par des
employeurs peu scrupuleux, courent le risque d'être
dénoncés en tant que migrants irréguliers en
accord avec une nouvelle loi », s'indigne Peter Schatzer.
« Cela ferait également jurisprudence - avec pour
effet que le quota de travailleurs saisonniers pourra être
dépassé pour tromper encore plus de migrants à
la recherche de conditions de vie meilleures. »

Le travail illégal en Italie, en particulier dans le
secteur agricole, est très répandu. Les statistiques
officielles révèlent qu'il représente entre
15,9 et 17,6 pour cent du produit intérieur brut du
pays.

La demande pour ce type de travail était le point central
d'une campagne de l'OIM lancée le mois dernier. La campagne
« Buy responsibly » vise  non seulement à
sensibiliser la population sur la demande de main-d'œuvre
à exploiter mais aussi à encourager les consommateurs
à jouer un rôle dans l'élimination de ce type
d'exploitation.

Pour en savoir plus sur cette campagne, rendez-vous sur
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http://www.buyresponsibly.org" target="_blank" title=
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Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Flavio Di Giacomo

OIM Rome

Tél. +39 06 44 186 207

E-mail : "mailto:fdigiacomo@iom.int">fdigiacomo@iom.int