Communiqué
Local

Évaluation des besoins des populations affectées par la démarcation de la frontière Cameroun-Nigéria

mission team

Equipe de la mission sur une borne de la démarcation. Photo: OIM Cameroun 2023

En 2002, la Cour Internationale de Justice a rendu un arrêt sur le différend frontalier opposant le Cameroun et le Nigéria. Pour faciliter la mise en application de cette décision, la Commission Mixte Cameroun-Nigéria (CMCN) a été créée avec le soutien de l’agence des Nations Unies pour les Migrations-Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). C'est dans ce cadre que l’OIM a mené une enquête visant à évaluer les besoins des populations vivant le long de la nouvelle frontière délimitée entre les deux pays. Pour réaliser cette enquête, l'OIM a sollicité la participation de diverses organisations internationales telles que l'Organisation

Mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS). Les administrations publiques camerounaises clés telles que le Ministère de l’Administration Territoriale (MINAT), le Ministère des Affaires Sociales (MINAS), le Ministère de l’Eau et de l’Énergie (MINEE) et le Ministère de la Santé Publique (MINSANTE), ont également été étroitement impliquées. La mission officielle de collecte s'est déroulée du 23 octobre au 1er novembre 2023 dans les régions de l'Extrême-Nord, du Nord et de l'Adamaoua. Au total, 3 000 foyers répartis dans 70 localités ont été enquêtés. L'équipe de recherche a veillé à sélectionner un échantillon représentatif le long de la frontière et dans chaque arrondissement. Au final, 3 212 formulaires ont été remplis, dont 2 806 par des chefs de famille, représentant 22 448 individus directement touchés par l'étude.

L’enquête menée a fait l’objet d’une collecte qui a abouti à ces principaux résultats par secteur :

Dans le secteur du commerce, 84% des commerçants ne sont pas organisés en association. En matière de santé, bien que 70% des ménages aient accès aux services de santé communautaire, 25% n'ont pas d'agent de santé à proximité et 50% trouvent les coûts trop élevés. Concernant l'eau, 94% des points d'eau ne sont pas éclairés et 41% des répondants citent la pauvreté comme principal obstacle à l'accès. Sur le plan de l'hygiène et de l'assainissement, 90% des toilettes ne sont pas sensibles au genre, 55% des latrines sont en mauvais état et 80% des ménages jettent leurs déchets dans la nature. L'évaluation de la situation dans les écoles est particulièrement préoccupante car 77% d'entre elles n'ont pas de point d'eau, 73% n'ont pas de dispositif de lave-main et 49% n'ont pas de toilettes fonctionnelles. Pour améliorer la situation dans le domaine de la sécurité, il est préconisé d'améliorer l'accès à l'électrification des espaces de cohésion sociale. Sur le plan commercial, un soutien à la mise en place de structures de coordination de l'activité transfrontalière est nécessaire. En matière de santé, le renforcement des capacités des agents de santé communautaires, la sensibilisation des populations et l'amélioration de l'accès aux soins de santé primaire sont essentiels. Dans le secteur de l'eau, des investissements sont requis pour développer les infrastructures et garantir un accès durable à une eau de qualité. Sur le plan de l'assainissement et de l'hygiène, la construction de nouvelles latrines, la promotion de pratiques d'hygiène saines et l'accès à des produits de nettoyage adaptés sont prioritaires, y compris dans les établissements scolaires.

Cette étude approfondie des besoins des populations frontalières entre le Cameroun et le Nigéria, qui va en droite ligne avec les ODD 1, 3 et 6 relatifs à la lutte contre la pauvreté, à la santé, à l’accès à l’eau et à l’assainissement est détaillé dans les documents ci-joints :


Rapport Mission Conjointe  FR
Résumé de l'évaluation des besoins  FR
 Infosheet Démarcation Nigéria Cameroun FR

 

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