Communiqué
Global

Course contre la montre pour sauver la vie de milliers de migrants bloqués au sud de la Libye

Alors que l'Organisation cherche des solutions pour évacuer
les migrants, une évaluation de l'OIM révèle
que des milliers de migrants bloqués, dont un grand nombre
de femmes et d'enfants, ont désespérément
besoin de nourriture, d'eau, d'abri et d’aide médicale
après avoir passé plusieurs semaines dehors dans le
sud du désert libyen.

Jusqu'à présent, plus de 2 000 migrants tchadiens
ont été identifiés par l'OIM à Gatroun
et à Sebha, mais ce chiffre pourrait bien s'accroître
alors que l'équipe poursuit son évaluation dans la
région.

« Le temps presse », déclare le Dr. Qasim
Sufi qui dirige la mission d'évaluation de l'OIM, au sud de
la Libye, qui a débuté en fin de semaine
dernière. « Les migrants sont en très mauvais
état après avoir vécu longtemps dans de telles
conditions. La vie est dure pour eux dans la chaleur du
désert, sans protection contre le soleil, le vent ou le
sable et sans accès à l'eau, à la nourriture
ou aux services sanitaires.

Jusqu'à maintenant, la survie des migrants était
majoritairement dûe aux quelques denrées
apportées par d’autres migrants tchadiens de
passage.

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Le personnel de l'OIM distribue aujourd'hui de l'eau, de la
nourriture et du matériel d’hygiène
achetés sur le marché local aux migrants
bloqués à Sebha. Une autre distribution pour les
migrants aura lieu mercredi 29 juin à Gatroun.

A partir d'aujourd'hui, en collaboration avec le Croissant-Rouge
libyen, le personnel de l'OIM, dont un médecin,
débutera également les examens médicaux des
migrants et leur fournira des médicaments.

La plupart des migrants étaient bloqués depuis
plus de six semaines, en route vers le Tchad depuis des villes et
villages tels que Kufra, Misrata, Al Jufra, entre autres.

L'équipe d'évaluation est frappée par le
nombre de femmes, d'enfants et de personnes âgées, qui
représenterait entre 30 et 40% du groupe. La plupart des
migrants d'Afrique subsaharienne qui avaient fui la Libye vers les
pays voisins étaient des jeunes hommes.

L'importante présence de femmes, d'enfants et de
personnes âgées souligne également le fait que
les migrants vivaient et travaillaient au Tchad depuis de
nombreuses années, certains depuis 30 ans. Quitter la Libye
était la solution de dernier recours et l'incertitude de ce
qui les attend au Tchad après des dizaines d'années
d'absence est source de peur et d'inquiétude pour eux.

« Leur situation est bouleversante dans de nombreux
aspects. Pendant leur fuite, les migrants ont été
séparés de leurs proches, ou les ont perdu. Les
femmes sans maris, enfants ou famille ne savent pas ce qui leur est
arrivé et n'ont personne vers qui se tourner »,
déclare le Dr. Sufi. « Une femme
désemparée est venue vers nous en pleurs,
après avoir quitter son mari à Misrata. Ils avaient
été séparés par le conflit et elle ne
savait pas s'il était toujours vivant. »

Les migrants étaient dans l'incapacité de quitter
Gatroun en raison des affrontements entre le gouvernent et les
forces rebelles au sud de Gatroun, du banditisme et de
l’absence de moyens de transport.

L'équipe de l'OIM a dû elle-même
négocier le passage en toute sécurité vers
Gatroun, après avoir été témoin
d’affrontements entre les forces rivales à quelque 80
km au sud de la ville. L'équipe avait également
rencontré de nombreux camions transportant des migrants qui
étaient tombés en panne dans le désert et qui
étaient bloqués depuis plusieurs jours. Cette
situation exposait les migrants aux bandits qui les avaient
dévalisés de leurs biens.

« Compte tenu du nombre important de femmes, d'enfants et
de personnes âgées, se diriger plus au sud
n'était pas possible étant donné les
conditions de sécurité et les mauvais routes. Les
migrants n’ont pas eu d’autre solution que de rester
où ils étaient, même s'ils n'avaient plus de
nourriture et d’eau », explique le Dr. Sufi.

A Sebha, la cinquième ville de Libye disposant d'un grand
aéroport, l'OIM débutera l’évacuation
des migrants par avion, dès que la logistique le permettra,
vers le Niger et le Tchad.

Cette opération sera menée avec le soutien des
autorités libyennes, notamment le Ministère des
transports, des aînés des communautés et des
consulats tchadien et nigérien à Sebha, qui aident
aussi l'OIM à localiser d'autres groupes de migrants et
à déterminer les besoins d’aide humanitaire et
d'évacuation.

« C'est un miracle qu'il n'y ait pas eu de morts parmi les
migrants. Bien qu'ils souffrent de maladies respiratoires, de
diabète et d’hypertension et que les
bébés naissent dehors sans soins médicaux et
dans des conditions périlleuses, ils ont tous
survécu. Mais il ne vaut mieux pas tenter le diable plus
longtemps et nous devons les ramener chez eux rapidement »,
souligne le Dr. Sufi.

L'OIM met également en place des mesures pour fournir de
l'aide à des milliers de migrants actuellement en chemin
vers le Tchad et le Niger.

En route vers Gatroun, l'équipe d'évaluation de
l'OIM a rencontré plus de 35 camions transportant chacun
plus d'une centaine de migrants et se dirigeant vers le Tchad ou le
Niger. L'OIM souhaite installer une station d'escale qui fournirait
de la nourriture, de l'eau et des abris à Madama au Niger,
carrefour de sortie de la Libye.

L'opération d'évaluation et d'évacuation
imminente de l'OIM depuis Gatroun et Sebha, principalement
financée par les gouvernements américain et allemand
et par le Département de l'aide humanitaire et de la
protection civile (ECHO) de la Commission européenne, fait
suite à des informations de longue date selon lesquelles
plusieurs dizaines de milliers de migrants tchadiens seraient
bloqués à Gatroun.

Bien que 44 000 migrants principalement tchadiens aient
réussi à entrer au Tchad par la route ces
dernières semaines, des informations quant à la
détresse extrêmement inquiétante des migrants
vulnérables dans le sud de la Libye continuaient de
parvenir.

L'OIM négociait l'accès au groupe dès les
premiers jours.

Plus de 75 000 Nigériens et autres migrants d'Afrique
subsaharienne sont également entrés au Niger, depuis
le début de la crise.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Qasim Sufi, Sud Libye

Tel: +218 944 10 68 94

Jean Philippe Chauzy

OIM Geneva

Tel: +41 22 717 9361 / +41 79 285 4366

E-mail: "mailto:pchauzy@iom.int">pchauzy@iom.int

Jemini Pandya

Tel: +41 22 717 9486 / +41 79 217 3374

E-mail: "mailto:jpandya@iom.int">jpandya@iom.int

ou

Jumbe Omari Jumbe

Tel. +41 22 717 9405 / +41 79 812 7734

E-mail: "mailto:jjumbe@iom.int">jjumbe@iom.int