Genève - D’après l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, 27 482 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer pendant les 20 premières semaines de 2018, dont environ 38 pourcent en Italie et 38 pourcent en Grèce, et le reste en Espagne (23%).

A la même date en 2017, ils étaient 58 921 à aborder les côtes européennes, et environ 190 977 à cette période en 2016.

En bref, le nombre d’arrivées par la Méditerranée à cette période en 2018 représente moins de la moitié du total à la même date en 2017 et moins de 15 pourcent du total de 2016 à la même date.

Autre information importante : au mois de mai, les arrivées en Italie se plaçaient en troisième position - derrière l’Espagne et la Grèce, qui avaient enregistré près de deux fois et demi plus d’arrivées qu’en Italie (voir tableau ci-dessus).

D’après Flavio Di Giacomo, de l’OIM à Rome, les 10 659 migrants qui sont enregistrés comme étant arrivés par la mer en Italie cette année sont 78 pourcent de moins que l’an dernier à la même période, lorsque 49 060 migrants irréguliers et réfugiés étaient arrivés en Italie et représentent une baisse de 67 pourcent par rapport aux 32 292 migrants arrivés à cette période en 2016 (voir tableau ci-dessous).

Les arrivées en Italie pendant les premières semaines de mai représentent environ un dixième du volume de mai l’an dernier et un sixième de celui de mai 2016 (voir tableau ci-dessous).

Le total de mai 2017 avait presque doublé pendant les 10 derniers jours du mois, passant de 11 825 à 22 993 arrivées, pour une moyenne de 1 000 migrants irréguliers par jour pendant les dix derniers jours du mois. La plupart des migrants avaient quitté la Libye. L’année précédente (2016), un phénomène similaire a été observé, lorsque plus de 14 000 hommes, femmes et enfants sont entrés en Italie par la mer pendant les 10 derniers jours du mois.

Il semble peu probable qu’un tel nombre d’arrivées soit enregistré à nouveau ce mois-ci, même si des hausses soudaines ont déjà eu lieu dans le passé, et ce en partie parce que l’OIM continue de rapatrier des migrants de Libye vers leurs pays d’origine dans le cadre du programme de retour volontaire humanitaire, qui a permis de rapatrier 26 383 hommes, femmes et enfants vers 30 pays depuis début 2017.

Selon Christine Petré, de l’OIM en Libye, le 17 mai, l’OIM a aidé 140 migrants à rentrer chez eux au Niger, en Egypte et au Mali à bord d’un vol charter et de deux vols commerciaux. Parmi les migrants se trouvaient quatre cas médicaux et trois enfants non accompagnés. L’OIM en Libye a aidé 13 252 migrants à quitter la Libye par avion depuis la phase d’intensification de ce programme qui a débuté le 28 novembre dernier. Ces 13 252 départs font partie d’un total de 26 383 migrants rentrés de Libye avec l’aide de l’OIM depuis le 1er janvier 2017.

D’après Kelly Namia, de l’OIM en Grèce, entre le 16 et le 19 mai, les garde-côtes helléniques ont informé l’OIM de quatre incidents ayant nécessité des opérations de recherche et de sauvetage au large des îles de Lesbos, de Samos et de Rhodes. Les garde-côtes ont secouru 52 migrants et les ont transférés vers ces mêmes îles.

K. Namia a ajouté qu’en plus de ces 52 migrants secourus, 410 autres sont arrivés pendant ces quatre jours à Samos, Chios, Kos et Rhodes, portant à 10 478 le nombre total de migrants irréguliers arrivés en Grèce par la mer depuis le 1er janvier - soit 79 personnes par jour en moyenne (voir tableau ci-dessous).

Au mois d’avril, 3 083 migrants sont arrivés via la Méditerranée orientale. Pendant les 19 premiers jours de mai, ils sont presque aussi nombreux (2 917), soit en moyenne plus de 150 par jour (voir tableau ci-dessous).

D’après Ivona Zakosa-Todorovska, suite à la hausse du nombre d’arrivées vie la Méditerranée orientale, avec 12 604 arrivées par voies terrestres et maritimes signalées en Grèce (12 161) et en Bulgarie (443), l’unité de la DTM de l’OIM dans la région enregistre une hausse de 35 pourcent par rapport aux 8 951 arrivées recensées pendant la même période en 2017. Elle a ajouté qu’une intensification des flux migratoires a été observée dans plusieurs pays de transit le long de l’itinéraire des Balkans occidentaux.

Pendant les deux premières semaines de mai 2018, les autorités en Bosnie-Herzégovine, au Monténégro et en Albanie ont arrêté plus de 2 300 migrants irréguliers, portant le nombre total à 6 098 hommes, femmes et enfants arrêtés depuis le début de l’année. Ce nombre représente une multiplication par dix du nombre d’arrestations par rapport à la même période entre janvier et la mi-mai 2017, lorsque 578 migrants irréguliers ont été interceptés dans les pays concernés (217 arrêtés seulement en mai 2017). Un tiers de tous les migrants irréguliers enregistrés dans les pays le long de cet itinéraire étaient d’origine syrienne (2 046), suivi des Pakistanais (16%), de l’Afghanistan (8%), de l’Iraq (7%) et de la Libye (7%). Les ressortissants marocains représentaient 6 pourcent du nombre total, tous comme les Iraniens, tandis que les Algériens composaient 4 pourcent de la population totale (240).

Dans les eaux espagnoles, à ce jour en 2018, Ana Dodevska, de l’OIM en Espagne, fait état de 1 671 migrants ayant été secourus sur l’itinéraire de la Méditerranée occidentale pendant les 20 premiers jours du mois, contre 835 pour tout le mois de mai l’an dernier. Ce chiffre porte à 6 298 le nombre d’hommes, de femmes et d’enfants ayant été secourus alors qu’ils tentaient d’entrer en Espagne par la mer cette année (voir tableau et graphique ci-dessous). 

A ce jour, 75 pourcent des arrivées en Espagne ont été enregistrées par la mer et les 25 pourcent restants par voie terrestre (à Ceuta et Melilla).

A travers le monde, le Projet de l’OIM sur les migrants disparus (MMP) fait état de 1 120 décès ou disparitions de migrants à ce jour en 2018 (voir tableau ci-dessous). Dans la Méditerranée seulement, 636 migrants auraient péri cette année. L’équipe du MMP a pu confirmer, la semaine dernière, que le 12 mai, le corps d’un homme érythréen a été retrouvé par les garde-côtes libyens lors d’une opération de secours au large des côtes de Khoms, en Libye.

En Europe, une petite fille de deux ans, qui serait d’origine kurde, a été retrouvée morte le 17 mai dans un van intercepté par la police sur l’autoroute E42, près de Mons, en Belgique.

Les données du MMP sont compilées par le personnel de l’OIM mais proviennent de sources diverses, dont certaines ne sont pas officielles. Pour en savoir plus sur la collecte de données sur les migrants disparus, cliquez ici (en anglais).

Dernière infographie sur la Méditerranée : ici
Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, rendez-vous sur : http://migration.iom.int/europe   
Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://missingmigrants.iom.int  

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Joel Millman, OIM Genève, Tel : +41.79.103-8720, Email : jmillman@iom.int    
Mircea Mocanu, OIM Roumanie, Tel :  +40212115657, Email : mmocanu@iom.int   
Dimitrios Tsagalas, OIM Chypre, Tel : + 22 77 22 70 ; E-mail : dtsagalas@iom.int   
Flavio Di Giacomo, Bureau de coordination de l’OIM pour la Méditerranée, Italie, Tel : +39 347 089 8996, Email : fdigiacomo@iom.int 
Hicham Hasnaoui, OIM Maroc, Tel : + 212 5 37 65 28 81, Email : hhasnaoui@iom.int   
Kelly Namia, OIM Grèce, Tel : +30 210 9919040, +30 210 9912174, Email : knamia@iom.int     
Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel : +49 30 278 778 27, Email : jblack@iom.int
Christine Petré, OIM Libye Tel :  +216 29 240 448, Email : chpetre@iom.int    
Ana Dodevska, OIM Espagne, Tel : +34 91 445 7116, Email : ADODEVSKA@iom.int  
Myriam Chabbi, OIM Tunisie, Tel mobile :  +216 28 78 78 05, bureau :  +216 71 860 312 Ext. 109, Email : mchabbi@iom.int