Italie - D’après l’OIM, au 14 septembre, 297 039 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer en 2016. En 2016, principalement en Italie et en Grèce où respectivement 129 126 et 165 409 migrants ou réfugiés sont arrivés en 2016.

Alors que des milliers de migrants et réfugiés ont été secourus cette semaine dans le canal de Sicile, l’OIM s’attend à ce que le nombre total d’arrivées dépasse la barre des 300 000 ce week-end. Ce chiffre est bien plus faible que les 469 869 arrivées enregistrées par l’OIM à la même période en 2015.

Nombre total d’arrivées et de décès en Méditerranée en 2015 et 2016

* Au 30 juin 2016                                                       ** Janvier-décembre 2015

Toutefois, les décès de migrants et de réfugiés dans la Méditerranée sont plus fréquents cette année qu’en 2015. Au 14 septembre 2016, le projet de l’OIM sur les migrants disparus recense 3 212 décès, contre 2 788 à la mi-septembre 2015, soit une hausse d’environ 15 pourcent.

D’après le porte-parole de l’OIM à Rome, Flavio Di Giacomo, lors des dernières opérations de sauvetage en mer cette semaine, cinq corps ont été repêchés et devraient être amenés aujourd’hui, 16 septembre, au port italien d’Augusta. L’une des victimes serait enceinte.

Julia Black, du Projet sur les migrants disparus, fait observer que le schéma des décès en mer cette année est différent de celui de 2015. « Au même moment l’année dernière, nous ne recensions que 24 décès sur l’itinéraire de la Méditerranée occidentale reliant l’Afrique à l’Espagne. Cette année, ce nombre a plus que doublé (61 décès) même si le nombre total d’arrivées n’a lui pas beaucoup changé », a t-elle déclaré.

Sur l’itinéraire de la Méditerranée orientale reliant la Turquie à la Grèce, le nombre de décès s’élève à 386, soit plus du double des 175 décès enregistrés à la mi-septembre l’année dernière, et ce malgré le fait que le nombre total d’arrivées au 15 septembre 2015 soit plus du double que le nombre total d’arrivées à la mi-septembre 2016.

La différence des saisons pourrait être une explication : la majorité des arrivées de 2015 en Grèce depuis la Turquie ont eu lieu pendant les mois d’été, lorsque la mer était plus calme. La majorité des arrivées de cette année en Grèce ont eu lieu pendant les 11 semaines entre le 1er janvier et le 20 mars.

En 2016, d’après l’OIM, sur l’itinéraire de la Méditerranée centrale reliant la Libye à l’Italie, le nombre de décès était également plus élevé qu’à la même période en 2015. Au 14 septembre 2016, le projet sur les migrants disparus rapporte 2 765 noyades ou disparitions, contre 2 614 en 2015, soit une hausse de 6 pourcent.

L’évolution de la démographie des personnes voyageant sur ces itinéraires peut être l’une des explications. Comme le montre le graphique ci-dessous, cet itinéraire connaît une forte baisse du nombre de voyageurs provenant de Syrie et d’Erythrée, deux pays d’origine majeurs en 2014 et 2015.

D’après Flavio Di Giacomo, les autorités italiennes n’ont enregistré que 577 arrivées de Syriens en 2016, contre 7 000 en 2015. Le nombre d’arrivées d’Erythréens est passé de 31 080 pendant les huit premiers mois de 2015 à 15 043 actuellement. Le nombre de Somaliens a également chuté de près de 3 000 et le nombre de Bangladeshis, d’environ 500.

Dans le même temps, le nombre de Nigérians (+6 998), d’Ivoiriens (+5 041), de Guinées (+6 010), de Gambiens (+2 053), de Maliens (+1 755) et de Sénégalais (+1 652) a fortement augmenté.

D’après l’OIM à Athènes, 1 572 migrants et réfugiés ont débarqué sur les îles grecques pendant les 14 premiers jours de septembre, soit une moyenne quotidienne de 112 hommes, femmes et enfants. Ce nombre correspond à la moyenne quotidienne du nombre d’arrivées au mois d’août, lorsque 3 329 migrants et réfugiés sont entrés en Grèce par la mer.

Radoslav Stamenkov, responsable du Bureau de l’OIM à Sofia, en Bulgarie, a rapporté cette semaine que six Iraquiens se sont noyés en tentant de traverser le Danube – à la frontière entre la Bulgarie et la Roumanie – dans la nuit du 8 au 9 septembre, d’après la police bulgare aux frontières. Quatre d’entre eux étaient des enfants.

Quatre autres migrants, qui faisaient partie du même groupe, ont réussi à atteindre la petite île de Dobrina du côté bulgare du Danube, où ils ont été secourus par une patrouille de police aux frontières. L’incident s’est déroulé près du village d’Archar, sur le territoire bulgare, situé à l’extrême nord-ouest du pays, proche de la frontière avec la Serbie.

Les dix migrants auraient embarqué à bord de l’un des deux bateaux, qu’ils ont abandonné lorsqu’il a commencé à sombrer. Les rescapés ont raconté à la police que les passeurs étaient deux individus portant des cagoules. Lorsque le bateau a commencé à couler, le passeur qui les accompagnait les a abandonnés, en sautant dans le deuxième bateau.

La police a d’abord été alertée par un pêcheur bulgare qui a entendu les migrants appeler à l’aide un peu avant minuit le 8 septembre. La police roumaine aux frontières a également été alertée et a participé à la recherche des migrants disparus.

Le 11 septembre, des plongeurs ont découvert les corps d’un enfant de 5 ans et d’un homme de 22 ou 23 ans. Un troisième corps a été retrouvé à 40 km en aval du lieu de l’incident.

D’après la police, les migrants ont payé entre 7 000 dollars par enfant et 10 000 dollars par adulte pour se rendre illégalement en Allemagne depuis l’Iraq. Il s’agit de la première tentative de traverser le Danube illégalement depuis trois ans.

L’OIM en Bulgarie a indiqué que l’accident pourrait marquer l’émergence d’un couloir annexe le long de l’itinéraire de la Méditerranée orientale. La police aux frontières et l’armée serbes ont renforcé leur surveillance et leurs patrouilles à la frontière avec la Bulgarie.

D’après l’OIM en Bulgarie, 13 005 migrants sans papiers ont été identifiés en Bulgarie en 2016. Quelque 7 635 d’entre eux ont été détectés alors qu’ils tentaient de quitter le pays, suggérant que la plupart des migrants ne sont qu’en transit et ne voient pas la Bulgarie comme leur destination finale.

« Dans la majorité des cas, ils passent par la frontière serbe. Mais bon nombre restent bloqués en Bulgarie ou dans les pays de transit des Balkans voisins pendant plusieurs mois, souvent dans une situation de vulnérabilité et dépendant des passeurs pour organiser leur voyage », a fait remarquer M. Stamenkov.

En 2015, 20 391 migrants et réfugiés ont fait une demande d’asile en Bulgarie, soit près du double du total de 2014. En 2016, au 30 juillet, 9 388 nouvelles demandes d’asile ont été enregistrées. Les principaux pays d’origine étaient : l’Afghanistan (47%), l’Iraq (30%) et la Syrie (11%).

http://missingmigrants.iom.int/sites/default/files/Mediterranean_Update_16_September_2016.pdf

Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, veuillez vous rendre sur : http://migration.iom.int/europe

Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://missingmigrants.iom.int

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Flavio Di Giacomo, OIM Italie, Tel: +39 347 089 8996, Email: fdigiacomo@iom.int
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Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel: +49 30 278 778 27, Email: jblack@iom.int
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Flavio Di Giacomo, OIM Italie, Tel: +39 347 089 8996, Email: fdigiacomo@iom.int