Communiqué
Global

24 migrants morts dans un nouveau naufrage au large de Djibouti ; deuxième incident mortel en deux semaines

Des migrants dorment sous un bateau sur la plage d'Obock, à Djibouti. Photo : OIM 2021/Alexander Bee 

Genève/Djibouti, 24 avril – Au moins 24 migrants sont morts et 20 autres sont portés disparus au large des côtes de Djibouti alors qu’ils voyageaient à bord d’une embarcation qui a chaviré. Le 22 avril, une embarcation transportant au moins 77 migrants, dont des enfants, a quitté Ras al-Ara, au large des côtes du Yémen. Elle a chaviré près de la ville côtière d'Obock.   

Trente-trois migrants qui se trouvaient à bord ont survécu à l'accident et reçoivent actuellement des soins médicaux, de la nourriture et un soutien psychosocial au centre de réponse aux migrants de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) où ils sont recueillis à Obock. Les autorités locales mènent des opérations de recherche et de sauvetage dans l'espoir de retrouver d'autres survivants. Cet accident fait suite à une tragédie similaire survenue dans la même région il y a deux semaines, au cours de laquelle au moins 38 migrants ont péri.   

« Le fait que deux tragédies de ce type se succèdent en l'espace de deux semaines met en évidence les dangers auxquels sont confrontés les enfants, les femmes et les hommes qui migrent par des voies irrégulières, soulignant l'importance d'établir des voies de migration sûres et légales  », a déclaré Tanja Pacifico, cheffe de mission de l'OIM à Djibouti.    

Dans les deux cas, on pense que les migrants tentaient de retourner à Djibouti en partant du Yémen parce qu’ils n’avaient pas réussi à atteindre le Royaume d'Arabie Saoudite, où ils espéraient trouver du travail et de meilleures opportunités.   

Chaque année, des dizaines de milliers de migrants de la Corne de l'Afrique, en particulier d'Éthiopie et de Somalie, quittent le continent en passant par Djibouti dans l'espoir d'atteindre l'Arabie saoudite et les pays du Golfe. Mais beaucoup n'y parviennent pas. Des milliers d'entre eux sont bloqués au Yémen, où ils vivent dans des conditions extrêmement difficiles.   

« Nous devons nous efforcer d’éviter autant que possible les circonstances dans lesquelles la sécurité et le bien-être des migrants sont menacés et veiller à ce que les migrants puissent rester en contact avec leurs familles », a-t-elle ajouté. « L'OIM, en tant que coordonnatrice du Réseau des Nations Unies pour les migrations, travaille activement à l'élaboration de recommandations réalisables pour apporter une aide humanitaire aux migrants en détresse et répondre à la situation critique des migrants disparus et de leurs familles. »

Depuis le début de l'année 2024, la matrice de suivi des déplacements (DTM) de l'OIM rapporte qu'un total de 3 682 migrants ont quitté le Yémen pour atteindre Djibouti, un chiffre qui a plus que doublé par rapport à l'année dernière pour la même période. Cette forte augmentation est due aux grandes difficultés qu’ils rencontrent au Yémen et pour atteindre le Royaume d'Arabie Saoudite.

En 2023, la DTM de l'OIM a documenté environ 380 000 mouvements le long du corridor oriental, de la Corne de l'Afrique aux pays de la péninsule arabique malgré les risques mortels encourus. Au moins 1 350 personnes ont perdu la vie - et beaucoup d'autres personnes disparues n’ont pas été signalées.   

L'OIM Djibouti travaille avec les autorités djiboutiennes et les aide afin d'éviter d'autres tragédies et d'autres morts le long de cette route, à la fois en mer et sur terre. Avec 48 autres entités - organisations humanitaires, organisations de développement et gouvernements - l'OIM coordonne le Plan régional d'intervention auprès des migrants pour la Corne de l'Afrique, le Yémen et l'Afrique australe (MRP) afin de répondre aux besoins humanitaires urgents des migrants le long de la route de l'Est. Bien que les partenaires du MRP aient lancé un appel de 112 millions de dollars, le financement de ce plan reste largement insuffisant.   

***

Pour plus d'informations, veuillez contacter : 

À Djibouti : Laëtitia Romain, lromain@iom.int  

À Nairobi : Yvonne Ndege, yndege@iom.int