Communiqué
Global

10 000 jeunes Ghanéens sont informés sur les dangers de la migration irrégulière

Session de sensibilisation dans un lycée sur les dangers de la migration irrégulière et ses alternatives.

Accra - Il y a plusieurs années, des directeurs de lycées des régions de Brong Ahafo et d’Ashanti ont commencé à remarquer que bon nombre de leurs étudiants abandonnaient l’école avant d’obtenir leur diplôme. Leur intention était d’entrer sur le marché du travail, en risquant la traversée irrégulière du Sahara et de la mer Méditerranée dans l’espoir d’atteindre l’Europe. 

Certains y sont parvenus, mais beaucoup n’ont pas réussi, découvrant qu’au lieu d’un emploi lucratif, ils ont été confrontés à des difficultés terribles, y compris la mort. 

Depuis mai 2017, 1 003 Ghanéens sont retournés dans leur communauté d’origine avec le soutien de l’OIM. Environ 35 pour cent sont en âge d’être scolarisés dans le pays (jusqu’à 26 ans). Parmi eux, près de 60 pour cent sont originaires des régions de Brong Ahafo, d’Ashanti et du Grand Accra, les régions les plus concernées par les retours en 2017 et en 2018, d’après un récent rapport sur l’aide au retour humanitaire volontaire

Bon nombre rentrent chez eux, désireux de partager leur expérience avec leurs pairs. Ces voix de migrants peuvent être un outil d’enseignement précieux. 

Au cours des deux dernières semaines, quelque 100 000 étudiants ont participé à des sessions sur les dangers et les alternatives à la migration irrégulière, organisées les 29-30 avril et les 2-3 mai 2019 par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans les régions de Bono et d’Ashanti. 

Les rapatriés ghanéens ont été invités à faire part de leur périple vers la Libye avec les étudiants et ont décrit leurs expériences de migration, notamment le traitement inhumain, la traversée du désert et la réalité dans les centres de détention. 

« Le périple à travers le désert du Sahara est dangereux. Les chances de survie sont de seulement 20 pour cent. Ne faites pas cette tentative pour le regretter plus tard », a déclaré Richard, un migrant de retour. 

Des échanges constructifs ont eu lieu entre les étudiants et les rapatriés ghanéens à propos de leur périple, et des photos et des courtes vidéos ont également été diffusées pour illustrer les itinéraires migratoires risqués et dangereux. 

Certains étudiants se sont volontairement associés pour former des Clubs de migration qui ont été établis au sein de six lycées. Le but des clubs est d’informer les pairs en matière de migration tout en sensibilisant la communauté dans son ensemble en faisant appel au théâtre, à la poésie, à des jeux, des quiz et à l’art, entre autres. 

« Votre rôle est de dire aux autres dans vos communautés, vos maisons ou lors de tout autre rassemblement quels sont les risques associés à la migration irrégulière. Les gens peuvent ne pas savoir, il faut donc les informer. Soyez le catalyseur du changement communautaire », a déclaré Yeboah Collins, assistant de sensibilisation communautaire à l’OIM. 

Les activités de sensibilisation ont été organisées avec le soutien de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, financées par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique et mises en œuvre par l’OIM. A ce jour, 79 000 personnes ont été sensibilisées par des émissions radio sur les dangers et les alternatives à la migration irrégulière, 11 000 par des sessions de sensibilisation dans les écoles et 8 000 par des activités de sensibilisation communautaire. 

« Cette activité doit se poursuivre, au moins une fois par an, et cibler nos étudiants de fin d’année afin qu’ils ne tombent pas entre les mains des passeurs », a déclaré Kyeremeh Thomas, assistante sociale au lycée de Dormaa. 

Une évaluation d’impact sera effectuée pour mesurer les changements de comportement et renforcer de futures campagnes de sensibilisation au Ghana. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Collins Yeboah, OIM Ghana, Tel. +233208268289, email : cyeboah@iom.int ou visitez le site internet du Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique.