Migrant Stories

Pamela, l’enfant du cyclone

Vanuatu

Quelque part dans l’immensité du Pacifique, loin des côtes du Vanuatu balayé par les tempêtes, navigue un bateau de pêche avec, à son bord, un homme qui ignore encore qu’il est père.

Ses proches ont entendu dire que le bateau et son équipage sont en sécurité, à des centaines de kilomètres de là. Mais ils ne savent rien de plus. Surtout, ils n’ont pas pu dire à cet homme qu’eux aussi vont bien, et que sa femme a accouché dans une salle de classe au plus fort du cyclone PAM. Quant au prénom de son premier enfant, il ignore qu’il a déjà été choisi :

Pamela, bien sûr.

La maman, Katelina Ialoo (30 ans), dit que l’accouchement, assisté uniquement par d’autres mères, était « facile ». Les Vanuatuans sont des forces de la nature.

Je lui demande quel avenir elle souhaite pour sa fille.  Après un long temps de réflexion, si long que je me dis qu’elle m’a oublié, elle finit par dire : « Je veux qu’elle travaille pour l’Eglise, parce que Dieu nous a aidés pendant la tempête ».

Pamela et Katelina font partie des 200 personnes évacuées à l’école de Fresh Wota, à la périphérie de Port-Vila, la capitale endormie du Vanuatu. Regina, une enseignante qui veille à ce qu’il y ait assez de nourriture et d’eau pour tous, me dit que Pamela est l’un des deux enfants nés cette nuit-là – l’autre étant déjà de retour dans la maison familiale,         qui a survécu au cyclone. Cependant, il reste encore seize femmes enceintes de cinq à sept mois, ainsi que dix personnes handicapées.

Par comparaison avec certaines des îles dans lesquelles l’OIM s’est rendue, l’école de Fresh Wota est confortable et bien organisée.  En outre, elle se vide peu à peu, car les gens réparent leur maison. On espère que tous les centres d’évacuation pourront bientôt être fermés et que les gens pourront rentrer chez eux. L’OIM aidera le Gouvernement du Vanuatu autant que possible, en fournissant des outils, du bois, des matériaux pour les toitures et d’autres articles essentiels, afin de garantir des retours en toute sécurité et dans des conditions dignes.

Dans l’intervalle, l’Organisation forme des recenseurs en vue de la mise en œuvre de la Matrice de suivi des déplacements – un outil élaboré par l’OIM qui donne pratiquement en temps réel une image des besoins et des capacités des centres d’évacuation. On estime que quelque 4 000 personnes sont hébergées dans des églises, des écoles et d’autres grands bâtiments publics.