Les migrations temporaires pour le travail donnent des résultats à long terme
En 2003, l’OIM a lancé un projet pilote de deux ans
pour 125 travailleurs guatémaltèques retenus pour des
travaux agricoles saisonniers au Canada.
« J’ai eu beaucoup de mal à accepter
l’idée de migrer pour un travail saisonnier. Lorsque
j’ai expliqué à mon mari qu’il existait
un programme de l’OIM qui me permettrait de travailler
quelques mois dans une ferme au Canada, il a dans un premier temps
refusé de me laisser partir. Mais après lui avoir
expliqué les avantages que cela pouvait représenter
pour notre famille, il m’a donné son accord, non sans
réticences » se souvient Santa Pic de Ticú.
Depuis trois ans, Santa se rend au Canada pour la récolte
des fraises. Ses fils, William, âgé de 9 ans, et
Pablo, âgé de 5 ans, restent au Guatemala avec leur
père et leur grand-mère. « C’est
difficile de laisser mes fils et mon mari 4 mois par an. Ces quatre
mois semblent sans fin. Mais je fais ce sacrifice parce que cela en
vaut la peine, cela me permet d’offrir une vie meilleure
à ma famille, et un avenir à mes enfants. »
Le projet de « travailleurs agricoles saisonniers au Canada
» a été élaboré par l’OIM,
le Ministère guatémaltèque des Affaires
étrangères et le Ministère
guatémaltèque du Travail et de la Prévention
Sociale, à la suite de la signature d’un protocole
d’entente entre l’OIM et la Fondation des entreprises
en recrutement de main-d’uvre agricole
étrangère (FERME), une fondation canadienne
basée au Québec et chargée de recruter des
ouvriers agricoles à l’étranger. FERME
représente plus de 350 employés et coordonne
l’engagement de près de 4000 travailleurs migrants
saisonniers, et 1600 Guatémaltèques ont
été engagés pour travailler dans 160 fermes
canadiennes.
Bien que cet accord ait été passé en
concertation avec le Département des ressources humaines et
du développement social du Canada, il ne s’agit pas
d’un accord bilatéral mais d’un accord
passé directement entre les employeurs
représentés par FERME et les travailleurs.
Günther Müssig, chef de mission de l’OIM au
Guatemala, explique que ce projet est un modèle qui a fait
ses preuves en termes de migrations temporaires pour le travail et
qu’il s’agit de la seule solution pour lutter contre
les migrations irrégulières. « Depuis quatre
ans, ce projet a démontré qu’il était
possible de gérer dignement les flux de travailleurs
migrants, et donc de contribuer à une meilleure gestion des
flux migratoires. Les pays d’origine, de destination, les
migrants et leurs proches tirent bénéfice de ce
projet. »
L’OIM fournit une assistance technique au gouvernement
guatémaltèque, participe au processus de
sélection des travailleurs, informe les candidats retenus
sur les documents de voyage et les conditions d’entrée
au Canada, et s’occupe de leurs billets d’avion.
Cet accord stipule que tous les migrants doivent regagner leur pays
d’origine au terme de leur contrat, dont la durée peut
aller de quatre à six mois, et leur offre la protection
prévue par la législation canadienne du travail.
Carlos Enrique López est lui aussi parti travailler au
Canada trois saisons de suite. « Avoir la possibilité
de travailler au Canada a changé beaucoup de choses dans ma
vie. Désormais, mes enfants mangent des
céréales et boivent du lait avant de partir à
l’école. Nous pouvons nous permettre de manger de la
viande tous les jours, alors qu’avant nous n’avions
même pas de quoi acheter du pain, et encore moins des
céréales. »
L’argent qu’il a mis de côté au Canada lui
a permis d’envoyer ses six enfants à
l’école, de construire une maison pour sa famille, et
d’acheter un terrain pour cultiver des pommes de terre, des
choux-fleurs et des avocats.
« C’est très dur de laisser ma famille
derrière moi, mais je dois le faire. C’est la seule
façon de continuer d’avancer » explique Carlos
Enrique López. « Je pense aux bénéfices
pour ma famille et cela me donne l’énergie dont
j’ai besoin. Je dis à ma femme et à mes enfants
« ne soyez pas tristes, je ne pars pour quelques mois et que
cela va permettre à notre famille de vivre mieux ».
»
Le salaire perçu par les travailleurs migrants saisonniers
est plus élevé que le salaire minimum au Canada. Les
migrants acquièrent par ailleurs de nouvelles
compétences, notamment de nouvelles techniques de plantation
et de récolte, de classement et d’empaquetage des
produits, qu’ils transfèrent ensuite au Guatemala
à leur retour.
Une récente étude sur les dépenses des
familles confirme que les économies des travailleurs
migrants saisonniers ont un impact positif sur leur qualité
de vie dans leur pays d’origine.
des remises de fonds
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"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(51, 102, 204); text-align: left;">Pourcentage
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"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">100.0
habitation
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"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">45.3
de dettes
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"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">10.8
essentiels, nourriture
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"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">9.8
de l’habitat
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"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">7.8
et chaussures
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"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">5.5
et autres biens mobiliers
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"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">4.5
class="paragraph" style=
"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">3.8
fonciers
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"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">3.4
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"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">3.1
besoins de santé
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"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">3.1
de matériel agricole
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"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">0.1
class="paragraph" style=
"border-style: none; background-image: none; vertical-align: top; width: 100%; background-color: rgb(153, 204, 255); text-align: left;">2.8
« Grâce à ce travail, nous n’avons plus de
dettes » explique Santa. « La première
année, nous avons réussi à rembourser
l’emprunt pour le terrain que nous avions acheté et
à installer notre maison. Avec les économies de la
deuxième saison au Canada, nous avons pu ajouter un
deuxième étage à la maison, et grâce
à la troisième saison, nous avons pu
économiser sur un compte d’épargne et acheter
plus de terrain. »
Carlos Humberto García explique qu’il a
été difficile d’être loin de sa femme et
de ses enfants. « Mon premier salaire m’a
redonné de l’énergie, je n’avais jamais
gagné autant d’argent en l’espace d’une
semaine. »
Comme la plupart des travailleurs participant à ce projet,
Carlos Humberto García a pu construire une maison pour sa
famille. « Je remercie Dieu car j’ai de nouveaux amis
et j’ai un bon patron au Canada qui parle même un peu
espagnol, ce qui me permet de comprendre facilement ses
instructions. »
Santa apporte son point de vue de femme : « Ce projet
représente une véritable opportunité pour une
femme de contribuer à l’avenir de sa famille. Bien que
les sacrifices soient importants, voir ses enfants et sa famille
prospérer est une véritable récompense.
»