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Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans 171 pays.
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Notre travail
Notre travailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut depuis 1951 une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
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La bête qui transforme les rêves en cauchemars
José Luis Hernandez avait tout juste 19 ans lorsqu’il a perdu une jambe, un bras et quatre doigts en tombant de La Bestia (« la Bête »), le nom bien à propos que les migrants centraméricains donnent au train qui relie Arriaga, dans le sud du Mexique, à Reynosa dans le nord, qui fait face, de l’autre côté de la frontière, à McAllen, au Texas.
Aujourd’hui, José Luis vit avec sa mère et deux frères dans une petite maison à El Progreso, au Honduras.
« Je ne veux ni mendier ni vivre de la charité », soupire José Luis. « J’avais commencé à apprendre l’anglais, mais j’ai dû abandonner faute d’argent pour payer les cours ». Si j’avais un ordinateur, je pourrais travailler avec le doigt qui me reste ».
Un programme biennal de 3,1 millions de dollars E.?U. intitulé « Aide au renforcement des capacités permettant aux institutions gouvernementales et à la société civile d’améliorer la protection des migrants vulnérables en transit », est mis en œuvre sous la direction de l’OIM Mexique avec des crédits du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la sécurité humaine, en collaboration avec le Gouvernement mexicain et les institutions du Groupe mondial sur la migration, dont le HCR, le FNUAP, l’ONUDC, ONU?Femmes, l’UNICEF et l’OIT.
Ce programme porte sur la création de mécanismes visant à améliorer : la protection des migrants en transit ; le partage et l’échange d’informations entre institutions ; la mise en œuvre de pratiques exemplaires ; et le renforcement des capacités opérationnelles des institutions gouvernementales. Il prévoit en outre des activités destinées à compléter l’action d’organisations de la société civile pour aider les migrants et leur communauté.
Le rêve de ce jeune homme ressemble à celui de dizaines de milliers de jeunes centraméricains qui, chaque jour, quittent leur foyer pour entamer le dangereux périple vers le nord, en direction des Etats-Unis.
« Mon but était d’aider ma famille à construire notre propre maison, et peut-être même à acheter une voiture. Je voulais juste une vie meilleure », dit José Luis avec tant de tristesse que toutes les personnes présentes dans la pièce ont les larmes aux yeux.
« C’est avec ce rêve, celui d’aider ma famille, que je suis parti. Et maintenant, je suis un fardeau pour elle. J’ai beaucoup de temps pour penser, et quand je pense à ma mère, à la façon dont elle me regarde et à ce qu’elle ressent pour moi, je sais qu’elle serait prête à me donner l’un de ses bras. C’est vraiment dur pour moi », poursuit-il, tandis que sa voix s’éteint.
On estime qu’environ 400 000 migrants irréguliers en provenance d’Amérique centrale transitent chaque année par le Mexique pour se rendre aux Etats-Unis.
José Luis pense qu’il s’est endormi sur le toit de La Bestia et qu’il est simplement tombé. Il s’est réveillé dans un hôpital, où il a reçu des soins et une prothèse à la place de sa jambe. Mais beaucoup d’autres migrants racontent que, si vous ne donnez pas 100 dollars E.?U. ou plus aux membres des maras (gangs) qui montent et descendent de La Bestia, ils vous poussent hors du train en marche.
Les histoires de menaces, de vols, de viols, d’enlèvements, de mutilations et de meurtres ont contraint de nombreux migrants à prendre La Bestia sur la ligne qui longe le Pacifique, pour un voyage de 106 heures depuis Lechería, près de Mexico, jusqu’à Mexicali, en Basse?Californie. Ils appellent cet itinéraire la « ruta sufrida », une route synonyme de souffrances plus grandes, mais là ce sont les éléments et les 1 600 kilomètres supplémentaires qu’ils doivent affronter. La plupart d’entre eux considèrent que cet itinéraire est plus sûr que celui où les rêves de José Luis se sont brisés.
« J’ai beaucoup de raisons de pleurer, mais je ne pleure plus. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. De toute façon, ce n’est pas en pleurant que je retrouverai une nouvelle jambe ou un nouveau bras. Je dois arriver à me projeter vers l’avenir », explique José Luis sur un ton assez convaincant.
« Quelquefois, je crois que tout cela n’est qu’un mauvais rêve. Mais ensuite, la réalité me rattrape et je me dis : « Non, tout cela est vrai, et c’est à moi que cela est arrivé ». Je jouais de la guitare. J’aimais jouer au football. J’étais comme tout le monde. Et j’ai tout perdu parce que je rêvais d’une vie meilleure que mon pays ne pouvait m’offrir ? Si quelqu’un m’avait averti que je risquais de perdre un doigt, juste un seul, je ne serais jamais parti. Je veux passer à la télévision pour dire à tous les jeunes Honduriens de ne pas prendre les risques que j’ai pris », poursuit José Luis, heureux d’avoir un public à qui se confier.
« J’ai beaucoup d’idées. Je sais qu’il y a des choses que je peux faire pour gagner un peu d’argent. Je peux travailler pour une station de radio, par exemple. J’ai vraiment beaucoup d’idées, mais je ne les concrétise pas parce que je n’ai aucun soutien », conclut?il, en invitant ses hôtes à sortir.