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Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans 171 pays.
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Notre travailEn tant que principale organisation intergouvernementale qui promeut depuis 1951 une migration humaine et ordonnée, l'OIM joue un rôle clé pour soutenir la réalisation du Programme 2030 à travers différents domaines d'intervention qui relient à la fois l'aide humanitaire et le développement durable.
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Changement climatique et déplacement au Bangladesh – Une crise silencieuse?
Au Bangladesh, on dit que le changement climatique à un
goût. Celui du sel. Au sud du pays, la salinité
devient un problème majeur qui a déjà
détruit de vastes étendues de terre arable,
coûté les moyens d'existence de nombreux habitants
locaux et qui les a déplacés de leurs terres.
L'eau salée a fait intrusion sur le sol de la ceinture du
sud du Bangladesh après le passage de cyclones et la
montée du niveau de la mer. Mais au nord du pays, des
millions de personnes sont aussi menacées par
l'érosion des bords de rivière (RBE), les graves
sécheresses et les fortes inondations. Environ un million de
personnes sont touchées par la RBE chaque
année1.
Un récent rapport du GIEC affirme qu'une montée
des eaux d'un mètre seulement inondera quelque 13% du
territoire de la ceinture du sud, déplaçant ainsi
entre 15 et 20 millions de personnes d'ici 2050.
Parallèlement, la banque mondiale estime que d'ici
là, la moitié des Bangladeshis vivront dans les
centres urbains. Ces conclusions suggèrent une
corrélation possible entre le changement climatique et
l'augmentation rapide de l'urbanisation au Bangladesh.
Au Bangladesh, le taux de croissance actuel de la population
urbaine est de 4,8% par an. Les régions
métropolitaines majeures ont vu la population passer de 1,6
million d'habitants en 1974 à 20,15 millions en 1991. En
2001, elle était passée à 23,1 millions, pour
atteindre 35 millions en 20062.
La population urbaine pourrait atteindre 68 millions
d'habitants, soit 37% de la population totale, d'ici
20153. Les installations de fortune qui poussent comme
des champignons dans tous les coins de la capitale Dhaka ces
quelques dernières années, montrent que la population
du pays sera probablement concentrée dans les zones urbaines
d'ici à peine trente ans.
L'urbanisation au Bangladesh est rapide et imprévue. Des
catastrophes telles que les inondations et les sécheresses
dans de nombreuses régions du pays obligent souvent les gens
à se déplacer et à trouver de nouveaux
emplois, ce qui contribue également à la croissance
rapide des populations urbaines.
Ces tendances posent un certain nombre de questions. Le
Bangladesh dispose-t-il de stratégies de
réinstallation pour faire face à une telle croissance
urbaine ? Un pays comme le Bangladesh pourra-t-il loger un nombre
aussi important de gens déracinés dans le futur ?
Y-a-t-il des politiques en place pour faire face à de tels
mouvements de populations imprévus ? Où alors la
situation se dirige-t-elle vers une crise silencieuse ?
Il va sans dire qu'un contrôle de ces tendances
migratoires urbaines requiert plus de recensements et
d'évaluations afin de comprendre d'où viennent ces
gens, dans quelles circonstances ils se déplacent, par quels
moyens et surtout, où ils se dirigent.
La solution la plus rentable pourrait être d'intervenir
lors de la première étape de la migration, dans les
endroits où elle débute. Cette solution exigerait une
reconnaissance de la relation entre changement climatique et
migration/déplacement et supposerait son incorporation dans
le discours politique.
Sans les efforts concertés des parties prenantes
clés, la population des bidonvilles et celle des pauvres des
centres urbains ont de grandes chances de croître à un
rythme alarmant, mettant ainsi une pression supplémentaire
sur la mise en commun des ressources et sur les services sociaux
disponibles.
Une étude non publiée4 sur
l'érosion des bords de rivière commanditée par
l'OIM à Dhaka montre qu'après leur
déplacement, les migrants sont souvent sujets à la
marginalisation, à l'exclusion sociale et à la
discrimination. Ils souffrent souvent du manque de prise en charge
médicale, de services d'éducation,
d'aliénation sociale dans les sociétés
coopératives et disposent d'un accès restreint
à la terre et à l'eau.
Les conséquences d'un phénomène de
déplacement interne et de migration si rapide et
incontrôlé pourraient être graves en termes de
tension sociale et de conflits.
Si nous identifions l'urbanisation rapide et imprévue du
Bangladesh comme étant une alerte à une situation de
sécurité humanitaire bien plus grave dans un avenir
proche, il serait prudent de prendre des mesures concertées
sans plus attendre.
Cependant, le problème n'est pas encore prêt
d'intégrer le discours politique du pays et est encore sujet
à la spéculation. Certains spécialistes
suggèrent que la menace de conflit comme conséquence
directe du changement climatique est exagérée.
Néanmoins, en raison de ses frontières poreuses,
l'Asie du Sud est une région où les tensions
générées par les déplacements dus au
climat pourraient avoir de graves conséquences au niveau
transfrontalier.
Au Bangladesh, la migration est souvent perçue comme un
échec d'adaptation, et n'est donc pas
considérée comme une menace majeure à la
stabilité. Pourtant, gérer les migrations en
considérant qu'il s'agit d'une mesure d'adaptation peut
réduire la vulnérabilité
générale, en particulier dans les communautés
côtières et sujettes à la RBE.
Dans ce contexte, la migration doit être volontaire et non
pas forcée. L'étude de l'OIM sur la RBE
mentionnée plus haut est centrée sur la loi, les
droits de l'Homme et le déplacement environnemental dans
deux départements enclins à la RBE.
L'étude montre que les politiques inadéquates et
la mauvaise gouvernance engendrent la rupture professionnelle, le
vol des terres, l'exploitation des salaires et le déni du
droit à la propriété, qui conduisent au final
à la migration forcée.
Une mauvaise gouvernance, un manque de contrôle de la part
des autorités locales et un système d'enregistrement
des terres déficient n'ont pas permis d'identifier les
victimes. Aussi, une initiative du gouvernement visant à
donner des privilèges à la population touchée
demeure inefficace.
Ceci suggère que la gestion des déplacements est
étroitement liée à la prise de
décisions politiques et à la gouvernance. L'OIM au
Bangladesh uvre pour renforcer la capacité du
gouvernement local à gérer le déplacement
interne de manière plus efficace, et préconise des
politiques qui ferait de la décision de migrer un choix et
non une obligation.
Ce type de recommandations ne doit pas se limiter à la
RBE. L'expérience mondiale montre que le fait de miser sur
la prévention rapide et sur les systèmes
d'évacuation pour préparer les gens aux cyclones et
aux inondations, a sauvé des millions de vies.
Le Bangladesh, pays largement reconnu comme étant l'un
des plus vulnérables aux cyclones et aux inondations
constantes en est un exemple typique. Depuis 2000, le pays a connu
plus de 70 catastrophes naturelles majeures5.
Un cinquième du territoire est inondé chaque
année, et certaines années, près des
deux-tiers de la masse territoriale est
submergée6. Les catastrophes naturelles
liées au changement climatique ont provoqué des
pandémies, dont notamment des cas de diarrhées qui
ont tué 20% des enfants de moins de 5 ans en
20007. Les conclusions d'une étude menée
en 2007 par l'OIM à la suite du cyclone Sidr ont
révélé une tendance identique.
En l'absence d'un processus méthodique permettant de
distinguer les migrants économiques des migrants
environnementaux, la corrélation évidente entre le
changement climatique et la migration est encore trop souvent
considérée comme une coïncidence.
Une recherche plus poussée est nécessaire pour
montrer s'il existe un lien profond entre le changement climatique
et les facteurs environnementaux, et la migration. Une meilleure
reconnaissance de cette relation au niveau des politiques et des
spécialistes est également primordiale.
L'OIM à Dhaka est engagée dans la sensibilisation
au problème afin de faire progresser la base de
connaissances sur les migrants environnementaux. Nous pensons que
l'action immédiate est appropriée pour faire face
à ce problème émergent. Dans le cas contraire,
cette crise pourrait bien ne pas rester silencieuse très
longtemps.