Les MCIM qui font le lien entre les régions sont appelées forums interrégionaux sur la migration. 

Les forums interrégionaux sur la migration (FIR) sont des dialogues informels et non contraignants sur la migration, pilotés par les États, réunissant généralement des pays de deux régions ou plus.  
 
L'expression « forum interrégional sur la migration » a été utilisée pour la première fois en 2008. L’élément distinctif est que ces types de MCIM réunissent deux régions ou plus. 

Dans le passé, tous les processus consultatifs sur la migration, même s'ils couvraient plus d'une région, étaient appelés « processus consultatifs régionaux ». Par souci de clarté et pour faire la différence entre les processus consultatifs dans lesquels les États participants sont situés dans une région spécifique et ceux dans lesquels les États participants sont issus de régions différentes, on les appelle désormais « FIR » (depuis 2010). 

Comme les autres MCIM, les FIR partagent des informations et des expériences et visent à trouver des solutions communes dans le domaine de la gestion et de la gouvernance des migrations. Ils ont essentiellement le même impact que les autres MCIM sur la gestion et la gouvernance des migrations et la même valeur ajoutée. .

Caractéristiques des FIR 

Les forums interrégionaux sur la migration (FIR) réunissent les États membres de deux régions ou plus.   

Parfois, ces États membres rejoignent un FIR en tant que groupe d'États ou groupes d'une union politique et économique.  

Les FIR peuvent être conçus pour rassembler les États le long d'un « couloir migratoire », comme le Dialogue 5+5 sur la migration dans la Méditerranée occidentale qui réunissait dix pays, cinq de chaque côté de la Méditerranée. 

Les FIR peuvent rassembler des groupes de pays, par exemple les Consultations intergouvernementales sur la migration, l'asile et les réfugiés (CIG), qui comprennent les pays de « destination traditionnelle ».   

Les FIR peuvent être créés en réunissant des pays en tant que régions d'une union politique et économique concrète et donc en faisant également participer ces entités formelles à leur dialogue. Dans ces FIR, le discours interétatique va de pair avec le discours interinstitutionnel sur la migration (par exemple, le Dialogue euro-africain sur la migration et le développement (Processus de Rabat) facilite le dialogue entre ses 56 États membres, mais aussi entre l'UE et la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). De même, l'Initiative sur la route migratoire UE-Corne de l’Afrique (Processus de Khartoum) est un dialogue entre 40 États mais elle facilite également le dialogue sur les politiques entre l'UE et l'Union africaine. Cela a permis au processus de Rabat et au processus de Khartoum d’être choisis pour assurer le suivi du plan d'action conjoint de La Valette (PACV). 

Les FIR peuvent avoir une composition plus variée, leurs États membres représentant différentes régions et parfois différentes extrémités d'un couloir migratoire (pays de destination et pays d'origine). 

En raison de cette non-homogénéité, les États membres d'un FIR peuvent avoir des intérêts politiques différents, parfois contradictoires. Le nombre plus élevé et la diversité des membres, les différences substantielles en termes de dynamique migratoire, d'intérêts et de résultats escomptés rendent plus difficile l'obtention d'un consensus et les discussions et documents des FIR peuvent être encore plus informels et non contraignants que ceux des PCR composés de pays situés dans des régions à forte intégration régionale. 

Étant donné qu'ils sont constitués d'États situés dans des régions géographiques différentes, la portée de leur impact est considérablement accrue. Les FIR sont essentiels à l'élaboration d'approches convergentes sur une même question migratoire dans les différentes régions. Leur débat bénéficie des pratiques efficaces des différentes régions et ils facilitent le discours visant à résoudre les problèmes interrégionaux. 

Les FIR partagent des informations et des expériences et visent à trouver des solutions communes dans le domaine des migrations et du lien entre migration et développement. Ils proposent ainsi également des bonnes pratiques utiles et des « enseignements ». Les FIR abordent différents domaines de la gestion des migrations : migration de main-d’œuvre, migration et développement, migration irrégulière, droits des migrants, traite des êtres humains, trafic illicite de migrants, etc. Bien qu'il puisse être difficile de relier directement les FIR à des accords formels au niveau régional ou mondial, les FIR continuent de jouer un rôle important dans le renforcement de la cohérence des politiques entre les États participants et plus largement à l’échelle mondiale, ce qui ouvre souvent la voie à des accords formels ultérieurs. 

Le plus important FIR actif est le Dialogue euro-africain sur la migration et le développement (Processus de Rabat) qui réunit 56 États d'Afrique et d'Europe.  

Le plus petit FIR actif est le Dialogue 5+5 sur la migration dans la Méditerranée occidentale qui regroupe 10 États membres d'Europe et d'Afrique.  
Les FIR toujours actifs les plus anciens sont les Consultations intergouvernementales sur le droit d’asile, les réfugiés et les migrations (CIG) [Il est le MCIM le plus ancien, créé en 1985] et le Processus de Budapest [établi en 1993]. Le FIR le plus récent est le Forum panafricain sur la migration (créé en 2015). Un autre IRF, le Dialogue sur les migrations pour les pays de la Commission de l'Océan indien (MiDIOCC) est en cours d’officialisation en 2020. 

Les FIR qui s'intéressent à un domaine concret de la gestion des migrations sont notamment le Processus de Bali (avec 45 États membres d'Europe, d'Asie, d'Amérique et du Moyen-Orient), qui vise à lutter contre le trafic illicite de migrants, la traite des êtres humains et la criminalité transnationale connexe) et le Dialogue d'Abou Dhabi (qui réunit 18 États membres d'Asie et du Moyen-Orient, dont 12 constituent un autre PCR, le processus de Colombo), qui porte sur la mobilité de la main-d'œuvre.   

D'autres FIR, comme le Processus de Budapest (qui relie l'Europe et l'Asie), le processus de Rabat (Europe et Afrique) ou le Forum panafricain sur la migration ont des axes thématiques assez larges. 

FIR par région

Afrique - Europe 

Amériques - Europe 

Asie - Europe 

Asie - Moyen Orient 

Europe - Asie - Amériques 

Europe - Asie - Amériques - Moyen-Orient 

Intra-africain 

 

FIR inactifs (par région)

Afrique - Asie - Amériques - Europe  

Afrique - Europe 

Afrique - Europe - Moyen-Orient  

Amériques - Europe 

Asie - Europe 

Intra-Europe 

Le rôle de l'OIM dans les FIR 

À la demande des États participants, l'OIM participe à plusieurs FIR à divers titres, soit en tant qu'organisation membre ou observatrice, soit en tant que secrétariat, soit en tant qu'expert technique - études de recherche, activités de projet convenues, conseils sur les politiques et activités de renforcement des capacités.  

L'OIM est une organisation membre du Processus de Bali , du Processus de Budapest et des CIG. L'OIM  
est une organisation observatrice du Dialogue 5+5 sur la migration dans la Méditerranée occidentale, du Dialogue euro-africain sur la migration et le développement (Processus de Rabat), de l'Initiative sur la route migratoire UE-Corne de l’Afrique (Processus de Khartoum), du Forum ibéro-américain sur la migration et le développement (FIBEMYD), du Réseau ibéro-américain des autorités chargées de la migration (RIAM), du Dialogue d'Abou Dhabi, du Forum panafricain sur la migration (PAFOM), du Dialogue sur les migrations pour les pays de la Commission de l'Océan indien (MiDIOCC) . L'OIM assure le secrétariat technique du Réseau ibéro-américain, est le secrétariat de facto du Processus de Bali et assure le secrétariat administratif des CIG