Communiqué
Global

Le DG de l’OIM participe aux consultations régionales du Sommet humanitaire mondial à Budapest

Siège - Le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing, appelle le monde à s’unir pour mettre fin à l’ampleur impensable des décès de migrants qui recherchent une sécurité à travers le monde.

« Sauver des vies est une démarche urgente », a déclaré le Directeur de l’OIM dans son discours en Hongrie, à l’occasion des « Consultations régionales pour l’Europe et les autres pays du Sommet humanitaire mondial. » « Mais ce dont le monde a besoin actuellement, c’est d’une action concertée, comme celle qui a permis de mettre fin au fléau de la piraterie au large des côtes somaliennes. »

La Conférence consultative de Budapest est préparée en amont du Sommet humanitaire mondial des Nations Unies, qui se tiendra l’an prochain à Istanbul.

L’Ambassadeur Swing a profité du rassemblement des délégués de 50 pays et des partenaires de longue date de l’OIM tels que le HCR, l’OCHA et l’Union européenne, pour appeler à la mobilisation des ressources et à l’action concertée afin de mettre fin à l’urgence humanitaire résultant du trafic de migrants à travers le monde entier. L’OIM prévoit également d’organiser une conférence mondiale en vue de stimuler les efforts internationaux pour sauves des vies de migrants.

« Nous devrions commencer par nous centrer sur l’application de la loi à l’égard des gangs criminels qui s’en prennent aux migrants mais nous devons aussi créer des filières sûres pour les migrants désespérés qui cherchent à se réfugier. Parmi ces migrants figurent des demandeurs d’asile qui fuient la terreur des fondamentalistes islamistes et l’oppression politique ou des migrants vulnérables victimes de traite ou d’autres mauvais traitements. »

« La mort de plus de 5 000 personnes sur terre et en mer en 2014 constitue une urgence humanitaire, dissimulée au nez et à la barbe de tous », a déclaré le Directeur général de l’OIM. Le projet de l’OIM sur les migrants disparus a comptabilisé 5 017 décès en 2014, la deuxième année pour laquelle l’OIM a réalisé une étude mondiale des migrants qui ont péri.

Les conditions hivernales ont permis une accalmie du nombre de migrants arrivant sur les côtes italiennes cette année mais le conflit en Syrie et en Iraq, le chaos en Libye et les situations d’urgence à travers l’Afrique devraient alimenter une « saison en mer » meurtrière dès que les conditions s’amélioreront.

Le phénomène des migrants qui décèdent en chemin est mondial par nature. Jusqu’ici en 2015, les chercheurs de l’OIM ont confirmé la mort de plus de 100 migrants au mois de janvier – par rapport à seulement 26 décès durant la même période l’année dernière – allant de migrants noyés dans la Mer des Caraïbes, à plus de 60 migrants qui ont déjà trouvé la mort en tentant d’atteindre l’Europe via la Méditerranée.

L’Asie du Sud-Est est une autre zone à risque, où l’OIM fait état de 50 migrants ayant péri le mois dernier, ainsi que l’Afrique australe, où deux migrants se seraient noyés le mois dernier en tentant de traverser le fleuve Limpopo à la frontière entre le Zimbabwe et l’Afrique du Sud, même fleuve où des crocodiles avait dévoré plus d’une dizaine de migrants en 2014.

« L’Europe est sous les feux des projecteurs car elle est devenue la destination principale des migrants et des demandeurs d’asile mais nous devons aussi nous centrer sur les vastes océans en Asie et sur d’autres itinéraires routiers, maritimes, ferroviaires et montagnards dans les Amériques et au Moyen-Orient », a déclaré l’Ambassadeur Swing.

Les migrants meurent dans des circonstances tragiques car ils n’ont pas assez d’alternatives sûres et se retrouvent victimes de gangs criminels – bon nombre sont également enlevés ou contraints à effectuer de dangereux périples – dans leurs tentatives désespérées de contourner des frontières de plus en plus sécurisées.

« Les migrants qui fuient pour vivre en sécurité ne sont pas des criminels et méritent les même protections que n’importe qui », a déclaré M. Swing, en appelant les partenaires et les Etats membres de l’OIM à changer la vision de la migration irrégulière et des décès qui en résultent.

« Nous avons besoin de la coalition mondiale des participants pour mettre fin à ces décès », a t-il ajouté. « Cette volonté suppose d’aider les migrants en leur proposant des alternatives, en permettant aux nombreuses familles qui ont perdu des proches et ne savent ni où ni comment ils sont morts de tourner la page, et en aidant à faire disparaître l’exploitation de certaines des personnes les plus vulnérables aux mains des trafiquants. »

« Nous savons que le trafic de personnes est un crime grave contre l’humanité et nous voulons que les auteurs soient poursuivis », a confié M. Swing.

L’OIM se tient prête à aider à gérer le passage des migrants en toute sécurité, en commençant dans les pays d’origine des migrants, puis dans les pays de transit et en aidant à intégrer les migrants à leur arrivée dans les pays de destination.

Le Directeur général a rappelé aux délégués qu’il y a beaucoup à faire au-delà de l’application des lois et des poursuites. « Les pays, pas seulement en Europe, doivent commencer à ouvrir des filières supplémentaires de migration de main-d’œuvre et proposer davantage d’opportunités de réinstallation, et accepter des quotas de réinstallations plus élevés », a déclaré M. Swing.

L’OIM préconise l’établissement de Centres de ressources pour migrants en Afrique du Nord et dans d’autres régions où les migrants et les demandeurs d’asile qui se rendent aux points de départ de traversées maritimes meurtrières vers l’Europe pourraient trouver des alternatives à l’entreprise de dangereux périples à travers les mers et les déserts.

Les bureaux de l’OIM dans plus de 150 pays se réuniront, analyseront et cartographieront toutes les données sur les itinéraires, les schémas et les pratiques de trafic pour les partager avec les parties prenantes des gouvernements, des ONG et du secteur privé. Une conférence mondiale de l’OIM prévue mi-2016 examinera les progrès accomplis de ce programme ambitieux et orientera les futurs efforts à déployer.

La réunion de Budapest est l’un des huit rassemblements régionaux en vue du Sommet humanitaire mondial qui aura lieu à Istanbul. Il réunira des délégués européens et d’autres pays, notamment des pays de la Méditerranée tels que Malte, l’Italie, la Grèce, la Turquie et l’Espagne, où une hausse du trafic de personnes depuis le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a provoqué la mort de près de 5 000 migrants depuis 2013, d’après le projet de l’OIM sur les migrants disparus.

« Nous sommes confrontés à une situation d’urgence. Nous savons quoi faire », a conclu M. Swing. « Nous devons simplement avoir le courage politique de le faire. »

Pour plus d’informations sur les Consultations régionales du Sommet humanitaire mondial, veuillez vous rendre sur : http://www.worldhumanitariansummit.org/whs_eog

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Joel Millman

OIM siège

Tel + 41 79 103 8720

Email: jmillman@iom.int