Communiqué
Global

L’aide atteint le Népal mais n’est pas suffisante pour éviter une deuxième catastrophe, avertit l’OIM

Nepal - Bien que les communautés touchées par le séisme dévastateur au Népal reçoive aujourd’hui l’aide acheminée, l’aide internationale doit être intensifiée pour prévenir une seconde tragédie, avertit l’OIM.

L’opportunité de distribuer des articles d’aide d’urgence dans les zones les plus sinistrées du Népal avant l’arrivé de la saison des pluies est en train de disparaître, menaçant de transformer la crise actuelle en quelque chose de bien pire.

Plus de 8 400 personnes ont perdu la vie lors du séisme du 26 avril et au moins deux fois plus ont été blessées. Environ 2,8 millions de personnes ont été déplacées et huit millions ont été touchées à différents degrés.

L’OIM déclare que le rythme de la fourniture d’aide doit être fortement augmenté avant que les facteurs météorologiques n’aggravent la crise.

« Nous sommes à six semaines d’une mousson et à cinq mois de l’hiver », a déclaré Brian Kelly, chef de l’équipe d’urgence de l’OIM, lors de son discours à la base humanitaire de l’OIM récemment ouverte à Chautara, dans le district de Sindhupalchowk, à proximité de l’épicentre du séisme de magnitude 7,8. Un coup de tonnerre et quelques gouttes de pluies ont confirmé ses inquiétudes.

« Si nous manquons cette opportunité, il ne s’agira plus d’une crise humanitaire mais d’une crise migratoire. Ces personnes ne veulent pas partir. Elles sont très attachées à leurs terres et veulent reconstruire, même si elles comprennent que cela prendra des années. La réalité est que si elles ne reçoivent aucune aide, il leur sera très difficile de rester dans les endroits où les routes sont balayées chaque année pendant plusieurs mois après l’arrivée de la pluie », a t-il ajouté.

L’OIM, qui a déjà permis l’acheminement d’articles pour la construction d’abris à plus de 5 000 familles, dirige les opérations du cluster chargé des abris dans le district de Sindhupalchowk. D’après les derniers chiffres du gouvernement, plus de 284 000 habitations ont été détruites et 234 000 autres ont été endommagées.

Les routes vers le district de Sindhupalchowk, où 90% des habitations ont été anéanties et où se trouve la moitié des 7 500 victimes enregistrées à ce jour, ne voient circuler aucun poids lourd auquel on s’attendrait dix jours après une catastrophe de cette ampleur, a confié Brian Kelly.

L’arrivée de la mousson aura un gros impact sur la capacité des hélicoptères à distribuer de l’aide dans les communautés des montagnes isolées, où l’accès pourrait être encore plus entravé à l’approche de l’hiver, a t-il ajouté.

La conséquence probable sera un mouvement de masse de communautés toutes entières, certaines à l’intérieur du pays, d’autres vers les frontières de l’Inde. Les deux scénarios rendent de nombreuses personnes vulnérables à l’exploitation, à la fois chez elles et à l’étranger.

Si nous ne nous attelons pas rapidement à réellement stabiliser ces communautés, nous seront confrontés à une crise migratoire dans quelques mois qui risque de modifier complètement la topographie sociale de vastes zones du Népal rural », a déclaré Maurizio Busatti, chef de mission de l’OIM au Népal. « Nous sommes très inquiets du stress que cela provoquera chez les communautés, créant potentiellement davantage de pauvreté et faisant reculer l’horloge du développement d’une décennie. »

Le Népal est l’un des pays les moins avancés du monde, classé 145ème sur 187 dans l’Indice de développement humain des Nations Unies.

Pour visionner l’interview de Brian Kelly : https://youtu.be/-20_0Txjk-U

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM au Népal : Maurizio Busatti, Tel. +977 98010 04510 Email: mbusatti@iom.int ou Brian Kelly, Tel. +66 8 18326802, Email: bkelly@iom.int ou Paul Dillon, Tel. +977 985 11 061 82, Email: pdillon@iom.int, ou Joe Lowry, Bureau de l’OIM pour l’Asie-Pacifique à Bangkok, Tel. +668187 08081, Email: jlowry@iom.int