Genève, 14 mai - À la fin de l'année 2023, 75,9 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur propre pays, un chiffre qui atteint des niveaux sans précédent selon un rapport de l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) récemment publié. Près de 47 millions de nouveaux déplacements - ou mouvements - internes ont été enregistrés cette même année, ce qui souligne l'urgence de protéger les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et d’éviter de futurs déplacements.   

« Alors que la planète est aux prises avec des conflits et des catastrophes, le nombre incroyable de 47 millions de nouveaux déplacements internes raconte une histoire déchirante », a déclaré la Directrice générale adjointe de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM),  Ugochi Daniels. Ce rapport est un rappel brutal de la nécessité urgente et coordonnée de développer la réduction des risques de catastrophe, de soutenir les efforts de consolidation de la paix, d'assurer la protection des droits humains et, dans la mesure du possible, de prévenir les déplacements avant qu'ils ne se produisent ».   

Le rapport mondial sur le déplacement interne (GRID) montre que les conflits et la violence ont provoqué 20,5 millions de déplacements. Près de 30 % de ces déplacements ont eu lieu au Soudan et 17 % (3,4 millions) dans la bande de Gaza au cours des trois derniers mois de l'année. 

Les catastrophes continuent de déplacer des millions de personnes chaque année. En 2023, les catastrophes telles que le cyclone Freddy dans le sud-est de l'Afrique, les tremblements de terre en Turquie et en Syrie et le cyclone Mocha dans l'océan Indien ont entraîné 26,4 millions de déplacements, soit 56 % du total des nouveaux déplacements internes. Il est important de noter que les déplacements causés par les catastrophes ont augmenté dans les pays à revenu élevé, comme au Canada, où une saison de feux de forêt dramatique a entraîné 185 000 déplacements à l'intérieur du pays.

Déplacements internes entre 2014 et 2023. © IDMC, GRID 2024  

Dans les années à venir, les experts s’attendent à ce que le nombre de personnes déplacées suite à des catastrophes augmentent, car la fréquence, la durée et l'intensité des risques naturels s'aggravent dans le contexte des changements climatiques - des tragédies auxquelles nous avons déjà commencé à assister ces dernières semaines au Brésil et au Kenya.  

Malgré ces défis de taille, les connaissances restent insuffisantes et la communauté internationale a besoin de données de meilleure qualité pour comprendre, prévenir, gérer et traiter les déplacements internes dans les contextes de conflit et de catastrophe.  

Le rapport est donc un outil précieux pour les partenaires humanitaires et de développement, pour les gouvernements et pour différents acteurs qui travaillent à résoudre les déplacements existants et qui essaient de prévoir les déplacements futurs.   

NOTES AUX ÉDITEURS  

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) est un partenaire du rapport mondial sur le déplacement interne de l’IDMC, qui fournit des données fiables et précises grâce à sa matrice de suivi des déplacements (DTM). La DTM, qui fait partie intégrante de l’Institut mondial des données de l'OIM, est la plus grande source de données primaires sur les déplacements internes au monde. Elle fournit 81 % des informations nécessaires aux plans de réponse humanitaire et aux aperçus sur les besoins humanitaires (2023).  

Pour plus d'informations, veuillez contacter : 

Chloé Lavau, chargée de communication pour l’OIM, clavau@iom.int