Communiqué
Global

L’OIM et ses partenaires de la santé lancent une campagne de vaccination de masse à Cox’s Bazar

Cox’s Bazar - Dans une course contre la montre pour prévenir une épidémie de choléra parmi les 500 000 réfugiés Rohingyas qui sont arrivés ses six dernières semaines, les équipes sanitaires à Cox’s Bazar, au Bangladesh, ont lancé, aujourd’hui, une opération de vaccination de masse par voie orale.

La campagne fait suite à un effort international conjoint pour mobiliser 900 000 doses de vaccin des stocks d’urgence mondiaux et à une planification détaillée effectuée par le Ministère bangladais de la santé et du bien-être familial et par des organisations internationales comme l’Organisation mondiale de la Santé, l’OIM, l’UNICEF et MSF.

La première série de vaccination, réalisée au niveau local, permettra de vacciner 650 000 hommes, femmes et enfants Rohingyas âgés de plus d’un an, au cours des sept prochains jours.

Le Ministère de la santé et du bien-être familial a demandé cette vaccination au Groupe de coordination international (CGI) sur la fourniture de vaccins le 27 septembre. Le CGI est un mécanisme de coordination qui réunit l’OMS, l’UNICEF, MSF et la Fédération internationale de la Croix-Rouge.

GAVI, l’Alliance pour la vaccination, fournit un soutien financier et plusieurs organismes internationaux comme l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, mettent en œuvre la campagne.

Plus de 200 équipes de vaccination mobiles, chacune composé de cinq membres, ont été mobilisées et déployées à travers 12 camps et installations de fortune de Rohingyas.

La campagne ciblera les nouvelles installations dans les sous-districts d’Ukhiya et de Teknaf à Cox’s Bazar, et dans celui de Naikkhongchorri à Bandarban, ainsi que dans les communautés d’accueil alentours.

L’OIM, qui a mobilisé 200 bénévoles pour mettre en œuvre la campagne, commence à travailler aujourd’hui dans l’installation de fortune de Jamtoli.

Les bénévoles de l’OIM feront du porte-à-porte avec les personnes référentes de la communauté pour s’assurer que tous les réfugiés reçoivent le vaccin qui les protégera du choléra.

Lors de la deuxième série de vaccinations, 250 000 enfants entre un à cinq ans recevront un rappel de vaccin entre 14 jours et 3 mois après leur précédent vaccin.

Depuis le 25 août, quelque 519 000 réfugiés Rohingyas sont arrivés au Bangladesh après avoir fui la violence au Myanmar. Il s’agit du déplacement de population civile le plus important et le plus rapide en Asie depuis les années 1970.

Le choléra est une maladie diarrhéique aigüe qui tue les malades très rapidement s’ils ne sont pas soignés. Dans les cas les plus graves, il peut provoquer une déshydratation extrême, un état de choc et la mort en quelques heures. Les symptômes du choléra sont une forte diarrhée et des vomissements, des douleurs musculaires et un état de faiblesse. Il est contracté principalement en mangeant ou en buvant quelque chose qui a été contaminé par des excréments ou du vomis infectés de microbes du choléra.

Il peut se propager rapidement au sein des communautés densément peuplées où l’accès à l’eau et à l’assainissement est insuffisant. La mauvaise hygiène, les volumes réduits des conteneurs, la distribution limitée de savon, le traitement relatif de l’eau et la forte densité de population, sont autant de facteurs. Vivre dans des installations surpeuplées et dans des conditions désastreuses sans sanitaires est la meilleure recette pour une épidémie.

Plus de 4 500 Rohingyas ont déjà été soignés pour des cas de diarrhée, de nombreux autres pour des cas de déshydratation et plus de 14 000 enfants de moins de cinq ans pour des cas de grave malnutrition, d’après le GCI à Cox’s Bazar. Les enfants malnutris sont au moins six fois plus susceptibles de mourir d’une maladie diarrhéique comme le choléra.

Par le passé, les épidémies de choléra dans les camps de réfugiés étaient caractérisées par un taux d’attaque situé entre 1 et 5 %, atteignant un pic après 2 à 4 semaines. La durée de l’épidémie varie de 1 à 3 mois.

Même si la vaccination orale est un outil efficace contre le choléra, elle ne protège pas contre d’autres causes de diarrhée et il est important de suivre les mesures préventives pour les maladies diarrhéiques : ne boire que de l’eau bouillie ou traitée, avoir une bonne hygiène personnelle et alimentaire et demander un traitement rapide au centre de soins en cas de contraction de la maladie.

« Cette initiative indispensable pour protéger les populations déjà vulnérables du choléra est la bienvenue et les efforts collaboratifs de tous sont à saluer. Il reste toutefois de nombreux risques de santé publique pour cette population réfugiée et l’intensification des ressources et des interventions en général est nécessaire pour réduire les risques de maladies mortelles », a déclaré Patrick Duigan, responsable médical régional de l’OIM pour l’Asie et le Pacifique, depuis Cox’s Bazar.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

A Cox’s Bazar:

Hala Jaber, Tel : +8801733335221, Email : hjaberbent@iom.int
Leonard Doyle, porte-parole de l’OIM, Tel : +41 792857123, Email :  ldoyle@iom.int

A Dhaka
Shirin Akhter, Tel : +8801711187499, Email : sakhter@iom.int